A quel point les « super-identificateurs » sont-ils fiables dans les enquêtes de police ?

Ça vous est-il déjà arrivé de reconnaître un visage que vous n’avez pourtant vu que furtivement à un moment indéterminé de votre vie ? De discuter avec un interlocuteur et de demander après : « on ne s’était pas déjà vu quelque part ? » ou de dire « votre tête me dit quelque chose ». Eh bien, en principe, cette faculté, on l’a tous.

Cependant, certaines personnes affirment qu’elle est plus aiguisée chez elles si bien qu’elles prétendent même ne jamais oublier un visage. On appelle ces personnes des « super-identificateurs ».

À notre époque, les forces de l’ordre ne lésinent pas sur les moyens pour mettre la main sur les criminels, les fauteurs de trouble et, plus encore, les récidivistes. D’où l’importance des « super-identificateurs » qui, grâce à leur « don », peuvent associer des photographies de suspects ou de personnes disparues à des images de vidéosurveillance floues.

Sauf que des chercheurs de l’Université de Bornemouth se sont demandé s’il n’y a pas un risque que ces individus ne surestiment leur capacité.

Le problème des super-identificateurs

Pour les chercheurs, il est important de déterminer si l’on peut tirer des conclusions définitives sur la capacité de reconnaissance du visage d’une personne. Le problème étant que ces super-identificateurs sont généralement sélectionnés à travers un seul test.

Pourtant, si la personne réussit le test, cela peut s’avérer être un coup de chance tandis que si elle échoue, cela peut être due à de la fatigue, une faible motivation ou même à divers soucis de santé.

Au vu de ces risques, les chercheurs de l’Université de Bornemouth ont décidé de concevoir plusieurs tests rigoureux pour déterminer les capacités des super-identificateurs, s’ils sont ou non vraiment doués dans ce qu’ils font et surtout, dans quel domaine de l’identification du visage ils excellent le plus.

200 super-identificateurs ont été mis à l’épreuve

D’après les chercheurs, les super-identificateurs doivent passer des tests évaluant plusieurs éléments de la capacité de reconnaissance des visages pour vraiment être fiables. Ils ont ainsi mis à l’épreuve 200 participants autosélectionnés. Cette série de tests a révélé plusieurs résultats.

Certains étaient plus à l’aise dans l’appariement des visages, c’est-à-dire déterminer si différents angles de visage appartenaient à la même personne, tandis que d’autres réussissaient davantage le test de mémoire informatique standard. Le premier type de super-identificateurs est donc plus apte à associer les suspects et personnes portées disparues avec des exemples d’images ou de vidéos. Quant au second type, ces personnes sont plus utiles pour identifier les récidivistes potentiels à travers de nombreuses images.

En tout cas, cette recherche vise principalement à améliorer la collaboration existante entre les universitaires et les forces de l’ordre en vue d’utiliser au mieux la capacité de chaque super-identificateur.

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