Akhenaton aurait fait travailler des enfants pour construire la cité royale

Akhenaton, surnommé également « le pharaon hérétique », fut l’époux de Néfertiti et le père de Toutankhamon. Ce « pharaon philosophe » était le premier de sa lignée à proclamer le monothéisme. Il est aussi connu pour avoir construit la grande cité royale de Tell el-Amarna. Celle-ci a été bâtie au milieu du désert à 300 km de Thèbes en seulement quinze ans. Toutefois, le règne de ce souverain de la XVIIIe dynastie d’Egypte est encore peu connu.

Dernièrement, d’étranges découvertes ont eu lieu sur le site dans le cadre d’un programme de fouilles archéologiques baptisé « Armana ». Les chercheurs pensent que le pharaon aurait fait travailler de jeunes enfants pour la construction de la cité.

Akhenaton

L’article a été écrit par l’archéologue Mary Shepperson de l’University College de Londres (UCL). Il est paru dans l’édition du 6 juin 2017.

Akhenaton, un pharaon encore peu connu

Le programme est encadré par le McDonald Institute for Archaeogical Research, de l’Université de Cambridge, en Angleterre. Celui-ci a déjà permis la découverte de deux importants cimetières entre 2006 et 2013. Dans le cimetière Sud, des squelettes d’enfants, d’adolescents et de jeunes adultes ont été retrouvés.

Les cadavres ont été recouverts d’humbles nattes tressées. En principe, selon la tradition égyptienne, les familles devraient occuper les mêmes tombes. Les squelettes de ces enfants ont pourtant été retrouvés isolés. D’après Mary Shepperson, ce sont « des résultats inhabituels et un peu effrayants ».

“Des résultats inhabituels et un peu effrayants “

Le projet a été mené par Gretchen Dabbs, un anthropologue spécialiste de médecine légale, à la Southern Illinois University de Carbondale (Etats-Unis). « 10% avaient développé de l’arthrose », et « 16% des moins de 15 ans avaient des fractures de la colonne vertébrale », a-t-elle indiqué.

Les restes de cent cinq individus ont été analysés. Plus de 90% d’entre eux étaient âgés de sept à vingt cinq ans. Ils étaient majoritairement des jeunes adolescents âgés de quinze ans. « Il s’agit peut-être de jeunes gens utilisés comme main-d’œuvre servile. » a estimé Marc Gabolde, égyptologue et professeur à l’université Paul-Valéry-Montpellier III.

« Personne ne se précipitait pour venir travailler à El Amarna ! Le site était loin de tout et on sait que le souverain y avait offert des maisons et des tombes pour que des serviteurs viennent s’y installer. » a poursuivi ce spécialiste de la XVIIIe dynastie.

Les scientifiques se demandent désormais si ces travaux forcés étaient une habitude chez les pharaons de cette époque. Ils comptent donc mener de nouvelles études poussées dans les mois et années à venir.

Crédits Photo : Mary Shepperson/The Amarna Project

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