À ce jour, le Botswana héberge environ 130 000 éléphants, notamment le tiers de la population d’éléphants de savane d’Afrique. Depuis l’année 2014, chasser ces pachydermes était interdit au pays et le braconnage pour l’ivoire n’y avait pratiquement pas sa place.
Dans un communiqué publié le 22 mai dernier, le Ministère de l’Environnement, de la Conservation des Ressources Naturelles et du Tourisme du Botswana a déclaré que l’interdiction de la chasse à l’éléphant est désormais levée. Selon l’annonce, toutes les parties prenantes ont été consultées avant cette prise de décision.
Face à cette nouvelle, les écologistes ont négativement réagi et craignent le pire. Ils pensent que cette décision favorisera les activités des braconniers à la recherche de l’ivoire dans le pays.
Les raisons de la nouvelle décision
Selon le gouvernement botswanais, ils ont été contraints de lever l’interdiction de la chasse aux éléphants pour plusieurs raisons.
D’abord, il y a le nombre élevé d’éléphants vivant sur le territoire, ce qui devient de plus en plus pesant pour le pays. Ensuite, la chasse étant auparavant interdite, les chasseurs d’éléphants se sont plaints de ne plus pouvoir gagner leur vie et qu’ils avaient des difficultés à trouver des sources de revenus pour subvenir à leurs besoins.
Le climat a également son rôle à jouer dans cette décision. Avec les sécheresses qui se sont succédé, les éléphants quittent leurs territoires et partent dans d’autres régions pour trouver de l’eau. D’après le National Geographic, cette situation a augmenté le taux de contact de l’animal avec les humains, ce qui pourrait constituer une menace pour l’homme, ses cultures et ses biens.
Qu’en pensent les organismes environnementaux ?
En plus des autorités locales et les communautés locales en interaction avec les éléphants, des organismes défenseurs de l’environnement et des chercheurs ont aussi fait partie du comité qui a pris cette décision. Bien que le communiqué ait mentionné un consensus général, les écologistes et défenseurs de la nature semblent être contre.
Pour Paula Kahumbu, PDG du Wildlife Direct, la permission de la chasse au Botswana ne va pas diminuer le nombre de conflits humain-éléphant. Selon elle, les chasseurs ne sont pas du tout intéressés par les éléphants qui vivent dans les villages. Ils recherchent plutôt les grands « Tuskers », à cause de la taille de leurs défenses. Kahumbu a également déclaré que la chasse figure parmi les principaux facteurs qui incitent les éléphants à devenir agressifs et dangereux pour l’homme.
Étant donné que le Botswana forme l’un des plus grands territoires d’éléphants de l’Afrique, on se demande quelles seront les conséquences de cette nouvelle décision sur le statut de cet animal qui est déjà classé parmi les espèces menacées par l’IUCN.