Calvin Klein : une histoire de culotte qui fait scandale

Calvin Klein est réputé pour ses campagnes publicitaires sulfureuses. La marque aime surprendre, certes, mais elle aime aussi choquer et elle nous l’a d’ailleurs prouvé avec sa dernière campagne. L’entreprise n’avait cependant pas prévu qu’elle déclenche un tel bad buzz sur les réseaux sociaux et dans les médias. Le New York Post l’a même accusé de faire du marketing de pervers.

Cette campagne se focalise sur les sous-vêtements de la marque et elle s’appuie sur plusieurs photos prises par un certain Harley Weir. Très actif sur les réseaux sociaux, ce dernier est aussi un des photographes les plus suivis sur Instagram avec plus de 68 000 abonnés à son actif.

Photo Calvin Klein
Cette photo divise les internautes quelque chose de bien.

C’est notamment une photo qui a divisé les internautes. Une photo mettant en scène le mannequin Klara Kirstin.

Klara Kirstin vue de dessous

Si ce nom ne vous est pas totalement inconnu, c’est tout à fait normal car elle ne se contente pas de poser pour les photographes et elle était ainsi à l’affiche du film Love, du réalisateur français Gaspar Noé. Un film qui faisait la part belle au drame et à l’érotisme en se concentrant sur des personnes un peu paumées qui placent le sexe au centre de leur vie.

Si cette photo a choqué les internautes, c’est essentiellement à cause de son point de vue. Elle place effectivement le spectateur sous le modèle et elle lui donne un point de vue inégalé sur ses sous-vêtements, et plus précisément sur sa culotte.

Suite à la publication de ce cliché, de nombreuses associations sont montées au créneau en accusant Calvin Klein de faire de la femme un objet afin de vendre ses culottes.

Certains ont aussi reproché à Harley Weir d’avoir cherché à rendre Klara Kristin plus jeune pour sexualiser les adolescentes.

Le National Center on Sexual Exploitation (NCOSE) a même lancé une pétition en ligne pour protester et l’organisme a d’ailleurs demandé à Calvin Klein de cesser de normaliser le harcèlement sexuel.

Une photo qui divise

En ce qui me concerne, j’avoue que je suis assez partagé. Je peux comprendre la réaction de certains internautes mais je n’ai pas ressenti la même chose en regardant cette photo. On remarque en effet que le photographe a fait le point sur le visage du modèle, et pas sur sa culotte.

Il ne s’agit pas d’un détail anodin car cela relègue son sexe (et ses sous-vêtements) au rang de simples accessoires.

Après, bien sûr, l’image a un côté voyeuriste affirmé, mais l’expression du visage du modèle n’évoque ni la surprise, ni la gêne. Elle semble assumer pleinement sa position, une position qui la place d’ailleurs en dominante puisqu’elle chevauche le photographe.

A mes yeux, Klara Kirstin n’a pas forcément une posture de femme-objet sur cette photo. En réalité, je la vois davantage comme une amazone assumant pleinement sa sexualité, une amazone qui utilise finalement le photographe comme… un homme-objet.

Et vous, que percevez-vous en regardant cette photo ?

2 réflexions au sujet de “Calvin Klein : une histoire de culotte qui fait scandale”

  1. “En réalité, je la vois davantage comme une amazone assumant pleinement sa sexualité, une amazone qui utilise finalement le photographe comme… un homme-objet.”

    C’est tout à fait ça…mais l’idée même d’une femme jeune qui assume sa sexualité en femme libre n’est plus “dicible” dans nos sociétés où les femmes ont le droit de dire publiquement “non” mais certainement pas “oui” , sauf lorsque tout cela se passe en privé. Dès lors qu’un message vantant la sexualisation assumée des femmes est porté en public, on soupçonne le fameux patriarcat d’en être la cause et d’instrumentaliser cette image ou ce message au profit du seul plaisir des hommes (comme si ce plaisir était d’ailleurs en soi pénalement répréhensible).

    La seule image “publique” acceptée de la sexualité féminine concerne les cas où cette sexualité est mal vécue (souvent à cause de l’homme, bien sûr inapte à faire jouir et à comprendre la psyché féminine), le lesbianisme (ce qui est très bien mais l’amour hétérosexuel non déprimé et déprimant devrait pouvoir aussi être montré) ou en creux lorsqu’il est question d’absence de sexualité (ce qui est toujours considéré comme un drame pour les femmes, et comme un mal nécessaire pour les hommes – “pas de bras pas de chocolat”). On est pas sorti. Ou quand voir une simple culotte est mis sur le même plan que l’agressions sexuelle caractérisée (ou qui doit mener à ça – logique fascisante du “qui vole un oeuf vole un boeuf”). Vivement les robots sexuels.

    Répondre

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.