Cette illusion imaginée par Caltech va vous faire voyager dans le temps

Caltech aime se livrer de temps à autre à des expériences un peu décalées et plusieurs chercheurs de l’institut ont ainsi imaginé une illusion d’optique un peu particulière

L’illusion a été élaborée dans le laboratoire de Shinsuke Shimojo, un professeur spécialisé dans la psychologie expérimentale et travaillant en plus plus le département des neurosciences de l’institut. Loin d’être une simple plaisanterie, elle a fait l’objet d’une étude sérieuse.

Cerveau

Un article a d’ailleurs été publié le 3 octobre dernier dans PLOS One.

Les illusions d’optique, un bon moyen de comprendre le fonctionnement du cerveau

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les illusions d’optique occupent une place importante dans la recherche en neurosciences.

D’après Noelle Stiles, une chercheuse post-doctorale spécialisée en biologie et en génie biologique, ces dernières permettent en effet de mieux comprendre les différents processus animant le cerveau et la manière dont il interprète les signaux transmis par les sens.

L’auteure insiste notamment sur le fait que le cerveau ne se contente pas d’analyser froidement les informations délivrées. Il est également programmé pour extrapoler et pour donner du sens à son environnement.

La paréidolie illustre d’ailleurs parfaitement cette caractéristique propre à notre cerveau.

Or justement, les illusions sont un bon moyen de comprendre la manière dont raisonne notre cerveau et de mettre exergue les raccourcis qu’il lui arrive parfois d’emprunter. C’est précisément le cas de l’illusion élaborée par les équipes de Caltech.

Le concept est assez basique. L’expérience se déroule en effet en trois phases. Durant la première phase, nous devons porter notre attention sur une croix située dans la partie supérieure de l’écran et compter ensuite le nombre de flashs apparaissant dans la partie inférieure. Ces fameux flashs sont tous accompagnés d’un bip sonore pour nous aider à mieux les identifier.

La seconde phase est identique, à une exception près : cette fois, les flashs ne sont pas accompagnés par des signaux sonores. Quant à la troisième, elle est tout simplement identique à la première.

En se livrant à l’expérience, la plupart des gens compteront trois flashs.

Toutefois, en réalité, ces flashs sont au nombre de deux. Le flash intermédiaire apparaissant au milieu des deux autres flashs n’existe pas et il est en réalité créé de toute pièce par notre cerveau. Pourquoi une telle erreur ? Elle s’explique principalement par le fait que la vidéo laisse entendre trois signaux sonores durant la première phase.

Un voyage dans le temps bref, rapide et sans douleur

Le cerveau est alors un peu perdu et il suppose donc qu’il existe un troisième flash situé entre les deux autres. Bien sûr, la vitesse joue aussi un rôle très important dans l’expérience. Les signaux sonores sont en effet déclenchés toutes les 58 ms. D’après les recherches menées, ce flash illusoire est provoqué par le fait que le cerveau utilise un traitement “postdictif”. Le cerveau n’étant pas en mesure d’interpréter correctement les informations transmises, il cherche une explication après avoir perçu les signaux lumineux et sonores. Ce qui le pousse bien entendu à prendre quelques raccourcis.

Mais alors, pourquoi le cerveau répète-t-il exactement la même erreur dans la seconde séquence ? Cette fois, il n’y a pas de signaux sonores, mais le contexte reste inchangé. L’étude suppose donc que le cerveau effectue un bref retour dans le passé pour analyser la scène et tenter de déterminer le nombre de flashs apparents. Comme il en avait faussement perçu trois lors de la première phase, il pense en voir trois durant la seconde. La dernière phase le conforterait d’ailleurs dans cette analyse.

Les chercheurs de Caltech ont également élaboré une seconde illusion. Relativement proche, elle consiste cette fois à faire “disparaître” un flash. Comment ? En le privant de son signal sonore. La séquence laisse apparaître un premier flash accompagné d’un signal. Le second est affiché environ 58 ms plus tard, cette fois sans signal sonore. L’ultime flash arrive enfin, accompagné d’un signal. Le cerveau va automatiquement supprimer le flash intermédiaire en raison de l’absence d’un signal sonore.

Pour en savoir plus sur l’expérience et son contexte, vous pouvez vous rendre sur cette page.

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