Chine : un accro à Internet a trouvé la mort dans un centre de rééducation

En Chine, un adolescent de dix-huit ans totalement accro aux jeux en ligne a trouvé la mort dans un centre de rééducation local seulement 48 heures après être arrivé sur place. L’affaire a fait scandale.

Le gouvernement chinois ne porte pas les addictions dans son cœur et il a ainsi lancé depuis 2008 une vaste campagne de sensibilisation visant les adolescents et les adultes atteints de cyberdépendance. Plusieurs centres de désintoxication ont ainsi été créés sur l’ensemble du territoire afin de venir en aide aux personnes touchées par cette addiction.

Clavier

La Chine fait en effet partie des pays les plus touchés par la chose.

La Chine et la cyberdépendance, une lutte acharnée qui remonte à plusieurs années

D’après les chiffres communiqués par le gouvernement, sur les trois cents millions d’habitants connectés vivant sur le territoire chinois, vingt-quatre millions souffriraient de cyberdépendance.

Si cette addiction touche des publics très différents, les adolescents ont potentiellement plus de chance de sombrer dans la cyberdépendance, notamment à travers les jeux en ligne.

En 2004, Pékin a donc ouvert un premier camp de sevrage afin de prendre en charge les victimes de cette addiction. Quatre ans plus tard, l’exécutif chinois a décidé d’aller encore plus loin en considérant officiellement ce mal comme un trouble clinique. Depuis, de nombreux camps de rééducation ont ouvert leurs portes à travers tout le territoire.

Ces centres fonctionnent un peu tous de la même manière.

Leurs locataires sont totalement coupés du monde durant plusieurs mois. La durée du séjour dépend de l’ampleur de l’addiction et elle peut atteindre plusieurs mois. Durant cette période, les adolescents n’ont plus le droit de poser les mains sur le moindre appareil électronique et ils doivent en plus suivre un entraînement physique rigoureux, un entraînement digne du service militaire.

Plusieurs accidents ont eu lieu par le passé

En parallèle, il leur est également imposé de participer à des activités collectives comme le rangement, le ménage, la vaisselle ou encore la préparation des repas. Les centres dispensent aussi des cours.

En apparence, ces centres de rééducation semblent avoir tout pour plaire, mais la réalité est bien différente. Les adolescents subissent une pression physique et psychologique importante. Certains sont même frappés ou enfermés pendant de longues heures lorsqu’ils ne respectent pas les règles fixées par l’équipe encadrante.

Plusieurs accidents ont eu lieu par le passé. En 2014, une jeune fille de dix-neuf ans a ainsi perdu la vie à cause de lésions cérébrales. Elle avait été frappée par les responsables de son centre pour s’être rendu à la salle de bain dans demander l’autorisation de ses superviseurs.

Cinq ans plus tôt, un adolescent de seize ans a lui aussi été battu à mort dans un de ces centres parce qu’il avait refusé de courir.

Suite à cette histoire, le Ministère de la Santé chinois avait été obligé de prendre des mesures afin d’éviter les “débordements” et il avait notamment interdit aux camps de pratiquer des châtiments corporels et de faire appel aux électrochocs comme méthode de curation.

Le centre n’avait plus le droit d’exercer

Li Ao avait dix-huit ans et il passait le plus clair de son temps sur son ordinateur. Croyant l’aider, ses parents ont donc payé l’équivalent de trois mille euros afin de le faire admettre dans un centre de rééducation situé dans la province de l’Anhui. Il devrait rester 180 jours sur place, mais ses parents ont reçu un appel des responsables du centre un jour et demi après l’admission de l’adolescent. Li Ao avait été transporté aux urgences.

En arrivant sur place, les parents ont été redirigés vers la morgue où les attendait le corps de leur fils. Il était recouvert de cicatrices et de blessures.

L’affaire a été rapidement médiatisée. Les médias locaux ont mené une enquête et ils ont alors réalisé que ce centre n’avait plus aucune autorisation pour exercer. Cela ne l’a cependant pas empêché de poursuivre son activité.

La police chinoise a immédiatement ouvert une enquête afin de déterminer la responsabilité des tenanciers du centre

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