Circinus accusé de collaborer avec des gouvernements répressifs

Circinus suscite actuellement des inquiétudes suite à la divulgation de certains documents du cabinet de défense. Ces documents qui datent de 2016 et 2017 font référence à un projet visant à fournir des logiciels de surveillance des utilisateurs des médias sociaux à des gouvernements répressifs.

D’après The Intercept, l’auteur de ce projet n’est nul autre qu’Elliott Broidy, le PDG du cabinet, connu pour son rôle de grand collecteur de fonds lors de la campagne de Donald Trump.

Récemment, il a été impliqué dans une affaire de corruption de l’État. Selon la même source, Elliott Broidy aurait déjà rencontré plusieurs représentants des gouvernements étrangers pour leur proposer ce marché.

Parmi les régimes répressifs cités dans les documents, on trouve les gouvernements de la Roumanie, les Émirats arabes unis (EAU), la Tunisie et Chypre.

Les utilisateurs des médias sociaux : cibles de spyware

Les documents obtenus par The Intercept font état d’un projet de collecte d’informations directement accessibles en ligne via les réseaux sociaux. Ce programme est désigné tout au long du processus sous le sigle d’OSINT qui signifie intelligence open source. Ces informations englobent toutes les publications en ligne, les billets de blogs et les tweets que partagent publiquement les utilisateurs des plateformes sociales.

L’objectif de ce projet est de fournir des logiciels de collecte de données aux pouvoirs répressifs afin que ceux-ci puissent identifier les opposants à leurs politiques. Ils pourront aussi utiliser des métadonnées et des méthodes de rapprochement pour relier les différents comptes en ligne d’un individu et obtenir son identité en dépit des pseudonymes ou des divers noms qu’il peut employer.

Des lourdes répercussions sur les dissidents politiques

Broidy a fait l’objet d’un procès en mars 2018. Il a déclaré qu’il avait été victime d’une campagne de piratage exécutée par le gouvernement du Quatar. Il déclare ainsi que plusieurs fichiers du cabinet ont été volés par des hackers et distribués à la presse après qu’ils aient été entièrement falsifiés ou même inventés. Cependant, aucune preuve de falsification n’a été apportée jusqu’à présent et un porte-parole du cabinet a même répondu aux questions sur la substance des documents sans émettre aucune contestation. Les ambassades des quatre gouvernements énumérés dans le dossier n’ont d’ailleurs émis aucun commentaire sur l’affaire.

Toutefois, les organismes de défense des droits de l’homme ne se lassent pas d’émettre des inquiétudes sur les répercussions de ces logiciels s’ils venaient à tomber entre de mauvaises mains.

Les entreprises de défense et de sécurité à travers le monde n’ont aucun scrupule à vendre ce genre de logiciels à des gouvernements dictatoriaux pour ensuite se débarrasser de toute culpabilité en déclarant que ce sont des outils neutres et que les inventeurs ne peuvent pas surveiller si les clients utilisent leurs logiciels à bon escient ou non.

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