Conférence Next@Acer : Entre timidité sur le Laptop et nouvel élan vers l’éducation

Acer tenait mercredi sa conférence de presse annuelle, à quelques centaines de mètres de Central Park, nous y étions. L’occasion pour le géant taïwanais de nous dévoiler – au rythme des annonces – l’ensemble de ses plans pour les prochains mois, mais aussi de présenter ses nouveaux laptops, ou devrait-on dire les nouvelles itérations de produits déjà bien connus.

Pourtant, au-delà de certaines annonces prévisibles, deux grandes tendances auront marqué la conférence – et probablement l’auditoire de Jason Chen (le CEO d’Acer) : d’une part le virage de la firme vers le monde de l’éducation et de l’autre l’accentuation de ses efforts sur le Gaming, véritable levier de croissance pour Acer ces derniers temps.

Voici un mille-feuille de Chromebooks !

On sent d’ailleurs que de manière générale une dynamique nouvelle semble animer le groupe depuis quelques années. Le besoin impérieux de se moderniser et d’en finir avec une image de marque un peu terne est palpable – les propos tenus par certains responsables d’Acer vont d’ailleurs dans ce sens – et pour atteindre ce double objectif, quoi de mieux que de viser la jeunesse ?

C’est dans cette optique que le groupe table à la fois sur le lancement de bécanes surpuissantes destinées aux joueurs (nous en parlerons dans un article dédié), et sur la commercialisation de terminaux essentiellement pensés pour le milieu scolaire – histoire que nos gentilles têtes blondes grandissent avec une machine Acer (de préférence) entre les mains ou sous leurs petits doigts. Parmi ces derniers, dont nous parlerons ici, une majorité fonctionnait sous Chrome OS. Le système d’exploitation de Google était d’ailleurs fort bien représenté sur les stands du double showroom d’Acer, plus d’un quart de l’espace disponible.

La tablette d’Acer sous Chrome OS pourrait effectivement faire un tabac dans les écoles.

Chromebook Tab 10, la rivale de l’iPad low cost ?

Deux machines ont su retenir notre attention. La première est une tablette : la Chromebook Tab 10 (annoncée il y a quelques mois et dont le lancement est à présent imminent) ; et la seconde une machine hybride : le Chromebook Spin 13 (également décliné en version 15 pouces). Annoncé en grande pompe mercredi midi, ce dernier se présente pour l’heure comme le Chromebooks le plus puissant du marché. À noter toutefois que sa déclinaison 15 pouces est bizarrement moins bien pourvue notamment en termes d’écran et de processeurs (on restera ici sur une dalle IPS Full HD et des Intel Pentium, ou Celeron, selon les variantes).

Mais commençons par la Chromebook Tab 10, la première tablette sous Chrome OS clame le constructeur. Nous avons eu l’occasion de la prendre en main et de n’en penser que du bien à première vue. Assez épaisse, trapue pourrait-on dire, la tablette d’Acer peut se gausser d’être suffisamment renforcée pour résister aux assauts du moins soigneux des marmots.

C’est toutefois de par sa fiche technique que la dame attire l’attention. On y trouve une jolie dalle IPS de 9,7 pouces dotée d’une définition de 2048 x 1536 pixels (soit quelque chose entre la Full HD et la 2K), plutôt lumineuse et contrastée. Le tout est animé par un processeur OP1 (développé par Google et Rockship) épaulé de 4 Go de RAM en LPDDR3. La marque annonce par ailleurs jusqu’à 9 heures d’autonomie – on pourra donc raisonnablement tabler sur 5 à 7 heures d’endurance. Le cheveu dans la soupe viendra par contre du stockage puisqu’il faudra ici se contenter de 32 Go, heureusement extensible via un port Micro SD.

De notre point de vue, le terminal pourrait effectivement faire mouche dans les écoles, notamment au travers de sa prise en charge d’un stylet (coucou l’iPad « low cost »). Il nous manque toutefois le prix de vente grand public pour nous prononcer de manière plus précise sur la pertinence éventuelle d’une Tab 10 pour Monsieur et Madame tout le monde.

Spin 13, le Chromebooks costaud

Au rayon Chromebooks, l’autre coqueluche du lycée était, comme nous l’avons dit, le Spin 13. Lui aussi est équipé d’une dalle IPS tactile (13,5 pouces pour 2256 par 1504 pixels), mais il profite naturellement de spécifications nettement plus haut de gamme. On y trouve une fiche technique à la carte, axée sur des processeurs Intel de 8ème génération (i5-8250U ou i3-8130U au choix), jusqu’à 16 Go de mémoire vive et 32, 64 ou 128 Go de stockage (en mémoire eMMC). C’est finalement assez peu, mais rappelons qu’il s’agit ici d’une machine destinée à une utilisation nomade, essentiellement.

Lors de notre prise en main de l’appareil, c’est toutefois son allure générale qui nous a frappés. Très compact et doté d’un format nettement moins rectangulaire que ce que l’on est habitué à trouver sur ce genre de machines, le Spin 13 adopte un gabarit d’écran un peu différent et plus “carré”, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Il s’agit par ailleurs d’un format que l’appareil partage avec le Chromebooks 13 (très proches visuellement, les deux appareils sont d’ailleurs assez difficiles à différencier l’un de l’autre au premier regard).

Il faudra naturellement voir ce que la bécane vaut dans le cadre d’un éventuel test, mais à priori l’expérience est très fluide et Chrome OS carbure sans la moindre anicroche (avec les nouveaux i3 et i5 basse consommation, Acer ne prenait pas trop de risques sur ce point). L’appareil sera ainsi à même de titiller le PixelBook de Google sur son propre terrain de jeu. Et ça, c’est intéressant, d’autant que le prix de lancement sera de 800 euros sous nos latitudes. Ce n’est clairement pas donné, mais c’est toujours moins que l’appareil de la firme de Mountain View, vendu pour sa part à partir de 1000 dollars. Reste à savoir si Acer parviendra à séduire les masses avec cette bécane sous Chrome OS.

Mesdames, messieurs, le Swift 3

Swift 3, un rafraichissement salutaire

Du côté Windows, le constructeur fait par contre dans le classique en se contentant d’upgrader certaines de ses références les plus connues. C’est le cas du Swift 3 qui profite toujours d’un habillage essentiellement constitué de métal strié pour un résultat assez élégant, mais pas vraiment original. La nouveauté on la trouve heureusement sous le capot puisque Acer a décidé d’y coller, là encore, des processeurs Intel de 8e génération (Core i3-7020U ; i3-7130U ; i3-8130U ; iE-8250U ; i7-8550U suivant les modèles) et jusqu’à 16 Go de DDR4.

Désireuse de laisser toujours plus de choix au chaland, la marque propose là aussi une fiche technique généreuse et pour le moins éclectique, notamment en termes de stockage et d’écran. On pourra ainsi trouver, selon les modèles, des dalles Full HD ou Utra HD (IPS dans les deux cas) et profiter d’un maximum de 500 Go de SSD au format NVMe ou SATA et de 500 Go, 1 To ou 2 To de HDD.

Autre nouveauté sur ce fameux Swift 3, la présence d’un écran aux bordures plus fines et la compatibilité avec la technologie Intel Optane. Nous aurons d’ailleurs l’occasion d’en reparler sur un autre article dédié cette fois aux produits orientés Gaming qu’Acer a présentés. Notons que pour l’heure aucun tarif n’a été communiqué pour le Swift 3. On peut raisonnablement tabler sur 500 à 700 en fonction des modèles.

Les connaisseurs pourront en revanche se poser la question de ce qu’il advient du Swift 5. Eh bien il était aussi présent à New York, mais seulement à moitié. S’il était bien question du terminal durant la conférence, de son upgrade matérielle pour des performances plus froufroutantes, d’un design “borderless” avec un écran plus grand et de proportions toujours aussi menues, Acer n’a pas jugé bon de nous laisser prendre en main l’appareil. Un exemplaire de démonstration factice était en présentation… mais c’est tout. Autant dire que l’on en sait finalement pas plus sur le terminal qu’au sortir de la conférence, et c’est bien dommage.

Également au rang des déceptions, l’absence de refresh pour le Swift 1, le petit poucet de la lignée présenté l’année dernière par la firme. Proposé à un prix canon (moins de 500 euros en France), le PC pouvait se targuer d’embarquer une dalle IPS Full HD loin d’être vilaine, un Intel Pentium épaulé de 4 Go de RAM ainsi qu’un SSD de 128 Go, le tout dans un châssis en métal brossé.

Il aurait été intéressant de retrouver une nouvelle version de cet appareil sans prétention, mais au rapport équipement prix quasi imbattable. D’autant plus compte tenu des aspirations éducatives du géant asiatique cette année.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.