De l’ADN humain retrouvé dans un morceau d’écorce de bouleau mâché vieux de 10 000 ans

Au début des années 90, des chercheurs ont découvert en Suède un morceau d’écorce de bouleau mâché vieux de 10 000 ans. A l’époque, l’écorce de bouleau était utilisée comme un genre de chewing-gum.

Les chercheurs ont analysé le morceau trouvé afin d’y recueillir de l’ADN qui permettrait d’en apprendre plus sur la vie dans l’ancienne Scandinavie.

Forêt
Crédits Pixabay

Mais la technologie des années 90 n’était pas suffisamment avancée pour extraire l’ADN.

Presque trois décennies plus tard, une nouvelle étude menée à l’Université de Stockholm a enfin permis de percer les secrets biologiques de cette ancienne écorce de bouleau.

Un précieux ADN prélevé sur du chewing-gum de l’âge de pierre

La recherche, publiée dans la revue Communications Biology, souligne la rareté des ossements humains de l’âge de pierre dans cette région. Et les quelques rares os retrouvés ne contenaient que de l’ADN mal préservé, rendant très difficile la compréhension de l’histoire de cette région. Mais le morceau d’écorce de bouleau mâché, découvert sur un site appelé Huseby Klev sur la côte ouest, pourrait bien constituer une importante source d’informations.

Le morceau de chewing-gum ancestral contient officiellement le plus ancien ADN humain jamais séquencé dans cette partie du monde. Les peuples de l’âge de pierre utilisaient couramment le bouleau pour fabriquer des outils, il n’est donc pas surprenant de retrouver un morceau mastiqué de l’écorce de cet arbre datant de cette époque.

De nouvelles données sur l’histoire de la Scandinavie

Le morceau d’écorce de bouleau mâché a permis aux scientifiques d’en apprendre plus sur les schémas potentiels de migration et de commerce de l’époque. De précédentes études ont suggéré que la Scandinavie a connu un afflux culturel et génétique de deux itinéraires le long de la plaine de l’Europe de l’Est (l’actuelle Russie) et de l’Europe de l’ère glaciaire.

Une hypothèse corroborée par les résultats de l’analyse de l’ADN de cette gomme.

L’étude montre en effet que l’ADN est étroitement lié génétiquement aux populations mésolithiques de l’ère glaciaire en Europe, tandis que les outils découverts sur le site avaient été importés de Russie à la Scandinavie. Ce morceau d’écorce mâchée vient ainsi soutenir directement la théorie antérieure.

Pour Per Persson du Musée d’Histoire Culturelle à Oslo, il existe encore une mine d’informations inexploitée dans ce petit morceau d’écorce d’arbre mâchée.

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