La Terre n’a pas encore livré tous ses secrets et c’est précisément ce que prouve cette surprenante histoire. En analysant la composition chimique d’une petite pierre précieuse extrêmement rare, un chercheur travaillant pour l’Université de l’Alberta en a déduit que de gigantesques océans se cachaient peut-être dans les profondeurs de notre planète.
Tout a commencé en 2014. Graham Pearson, un expert en diamants, s’est rendu au Brésil afin de trouver divers minéraux. Là, il a eu la surprise de tomber sur une pierre contenant un minéral extrêmement rare : la ringwoodite.
Ce minéral est une forme dérivée de l’olivine et il se forme lorsque ce matériau, présent en abondance dans le manteau terrestre, est confronté à de fortes pressions.
La ringwoodite, un minéral pas comme les autres
Il a été identifié pour la toute première fois à la fin des années 60, durant des analyses faites sur la fameuse météorite de Tenham. Des scientifiques sont aussi parvenus à en créer en laboratoire, mais l’échantillon trouvé par ce spécialiste est le seul d’origine terrestre.
Mais ce n’est pas le plus surprenant. En procédant à des analyses poussées avec son équipe, Pearson a découvert que de l’eau était emprisonnée dans le minéral.
À partir de là, il a émis deux hypothèses. La première est la moins amusante et elle part ainsi du principe que cette eau s’est formée grâce à un fluide de formation de diamant aqueux, et plus précisément “au cours d’une phase syngénétique”. Si l’on en croit cette théorie, alors l’eau présente dans le minéral serait apparue spontanément au cours d’une processus chimique.
La seconde théorie est bien plus intéressante. D’après Pearson, l’eau présente dans cette pierre pourrait provenir d’une poche d’eau présente dans la zone de transition de notre planète.
De l’eau en provenance d’océans souterrains ?
À la base, la Terre se compose de plusieurs couches, ou de plusieurs enveloppes si vous préférez. La croûte terrestre repose ainsi sur le manteau et sur le noyau, mais on trouve aussi plusieurs couches intermédiaires, des couches dont on sait finalement peu de choses.
Selon cette hypothèse, de gigantesques océans pourraient donc se trouver dans cette couche, à une profondeur située entre 410 et 660 kilomètres. Le plus fou reste à venir, car la quantité d’eau contenue dans ces fameuses poches serait supérieure à celle de tous les océans et de toutes les mers situés à la surface du globe.
Une idée qui ne manquera pas de réjouir les fans de Jules Verne, certes, mais également celles et ceux qui ont passé de longues heures à explorer les profondeurs de Minecraft.
En attendant, il faut savoir que Pearson a publié une étude complète chez Nature en 2014, une étude qui avait fait beaucoup de bruit à l’époque et qui est visiblement en train de ressortir.
Des éléments nouveaux qui ont amené la théorie à ressortir ou juste la toile qui s’empare d’un vieux sujet ?