Daniel Jafferis, un physicien travaillant pour Harvard, a récemment publié un article portant sur les trous de ver. D’après le spécialiste, si ces derniers existent sans doute, il est peu probable qu’ils puissent être réellement utiles aux voyages spatiaux.
En physique, un trou de ver est un objet hypothétique – et dont l’existence n’a pas encore été prouvée – censé relier deux régions de l’espace-temps.
Dans l’absolu, un trou de ver pourrait donc potentiellement être utilisé comme un raccourci à travers l’espace-temps et nous permettre ainsi d’accéder rapidement à une autre zone de la galaxie.
Les trous de ver, des objets dont l’existence n’a jamais été prouvée
C’est en tout cas de cette manière qu’ils sont décrits dans la plupart des œuvres de science-fiction. Des œuvres qui semblent elles aussi prendre quelques raccourcis si l’on en croit un physicien de Harvard.
Daniel Jafferis se passionne en effet depuis longtemps pour le concept théorique du trou de ver et il a développé une intéressante théorie à leur sujet, une théorie présentée un peu plus tôt dans le mois à l’occasion de l’American Physical Society de Denver.
Accompagné de plusieurs de ses pairs, le physicien a utilisé des outils de théorie des champs quantique pour déterminer si les trous de ver pouvaient réellement exister. Bonne nouvelle, ce serait bien le cas et il serait même théoriquement possible de voyager à travers ces portails pour atteindre d’autres régions de l’univers. En revanche, et c’est là que les choses deviennent intéressantes, ces trous de ver n’auraient pas de réelle utilité dans le cadre des voyages spatiaux.
Un voyage qui ne serait pas forcément plus court
En effet, d’après Daniel Jafferies, il faudrait plus de temps pour traverser ces trous de ver que pour se rendre directement à l’endroit souhaité.
Pour développer sa théorie, le physicien a fait appel à une configuration imaginée par Einstein et Rosen en 1935. Cette dernière consistait à connecter deux trous de noir et à déterminer leurs interactions possibles.
Toutefois, il pense aussi que les réflexions sur les trous de ver pouvaient être très stimulantes pour la recherche quantique.
Pour rappel, si ces objets ont été évoqués pour la toute première fois par Einstein et Rosen en 1935, le physicien autrichien Ludwig Flamm avait suggéré leur existence en 1916. Le concept a été ensuite massivement repris par la pop culture et dans les oeuvres de science fiction, que ce soit au travers de films et séries comme Stargate, Sliders ou Contact ou même dans la littérature d’anticipation.