En 2100, 75 % de la population pourrait être touchée par des canicules meurtrières

Une nouvelle étude menée par Camilo Mora, professeur à l’université d’Hawaï à Manoa alerte une nouvelle fois sur les dangers du changement climatique. L’équipe a été constituée de chercheurs et d’étudiants internationaux.  Les résultats démontrent que, si les émissions de gaz à effet de serre ne sont pas réduites de manière drastique, trois quarts de l’humanité seraient menacés de mourir de chaud en 2100.

Vers la fin du siècle, durant au moins vingt jours par an, une personne sur deux pourrait succomber à des vagues de chaleur. Ce phénomène serait inévitable, même après des réductions importantes de CO2. Les populations du Sud seraient les plus susceptibles d’être exposées aux canicules meurtrières.

Les résultats de la recherche ont été publiés ce lundi dans Nature Climate Change.

Un phénomène très fréquent

Les canicules meurtrières ne sont pas nouvelles. Les chercheurs ont pu recenser des décès causés par des vagues de chaleur à New York, à Washington, à Los Angeles, à Chicago, à Toronto, à Londres, à Pékin, à Tokyo, à Sydney et à São Paulo. Chaque année, elles tuent à travers soixante régions de la planète.

« Les vagues de chaleur meurtrières sont un phénomène très fréquent. Le fait que notre société ne s’inquiète pas davantage des dangers que cela implique m’échappe », a déclaré Camilo Mora. « La canicule qui a frappé l’Europe en 2003 a causé la mort d’environ 70 000 personnes, soit plus de 20 fois le nombre de personnes tuées dans les attentats du 11 septembre. »

« Ces températures extrêmes nous prennent de court, car nous trouvons cela normal qu’il fasse chaud en été », a expliqué Richard Keller, professeur d’histoire de la médecine à l’université du Wisconsin à Madison. Il a d’ailleurs précisé qu’aux États-Unis, la chaleur est dix fois plus meurtrière que les tornades ou autres catastrophes naturelles.

L’impact du changement climatique sur le terrain

Pour certains pays du Sud, comme l’Inde ou le Pakistan, une moindre hausse de la température moyenne pourrait être fatale. « Voilà l’impact du changement climatique sur le terrain », a déclaré Steven Davis, co-auteur de l’étude et professeur à l’université de Californie à Irvine.

« Notre négligence en matière environnementale a été telle que nous sommes désormais à court de solutions », a souligné Camilo Mora. « En ce qui concerne les vagues de chaleur, nos options vont maintenant du “pire” au “moins pire” ».

« De nombreuses personnes à travers le monde en paient déjà les conséquences », a-t-il poursuivi.

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