En Corée du Sud, des gens sont payés pour regarder du porno et lutter contre le revenge porn

En Corée du Sud, il existe sur le marché des entreprises spécialisées dans la détection, la traque et la suppression de contenus de type revenge porn. Il s’agit même d’un business très lucratif.

Contrairement aux idées reçues, le revenge porn n’est pas né avec les réseaux sociaux ni même avec internet. Hustler a en effet été le premier à verser dans cette pratique nauséabonde en publiant tous les mois une rubrique composée de photos érotiques prises par des amateurs, des photos sur lesquelles apparaissent clairement le visage et le nom des femmes.

Revenge Porn

Des femmes qui n’avaient pas toutes donné leur autorisation pour apparaître dans cette chronique, bien entendu.

Le revenge porn n’est pas né avec les réseaux sociaux

Hustler a dû faire face à plusieurs procès par la suite et le magazine a fini par supprimer la chronique. Quelques années plus tard, un chercheur du nom de Sergio Messina a sonné l’alerte une première fois après avoir découvert sur Xtube des vidéos présentant des ex-femmes et des anciennes petites amies, des vidéos diffusées une fois encore sans leur consentement.

Toutefois, c’est en 2010 que le revenge porn s’est réellement retrouvé sur le devant de la scène avec le lancement du site Is Anyone Up.

Hunter Moore, son concepteur, avait en effet eu l’idée de lancer un site collaboratif pour permettre aux internautes de se venger de leurs relations en publiant des photos explicites. Les victimes pouvaient bien évidemment faire supprimer ces contenus… contre espèces sonnantes et trébuchantes.

Très vite, les autorités s’en sont mêlées et les GAFA ont commencé à prendre des mesures drastiques pour éviter ces odieuses pratiques.

De leur côté, les nations ont également fait passer des lois afin d’éviter la propagation de ces contenus. En France, par exemple, un amendement passé en 2016 prévoit une peine d’emprisonnement de deux ans et une amende de 60 000 € pour toutes les personnes s’adonnant à cette pratique.

La Corée du Sud très touchée par le revenge porn

La Corée du Sud est très touchée par le phénomène elle aussi. D’après les chiffres officiels, plus de sept mille demandes de retrait ou de suppression de contenus auraient été déposées en 2016, soit une augmentation de 700 % en l’espace de seulement trois ans.

Kim Ho-Jin s’intéresse à la problématique de l’identité numérique depuis plusieurs années maintenant et il a monté en 2008 une entreprise dont la spécialité consistait à éradiquer les rumeurs malveillantes visant les célébrités ou les entreprises. Les années passant, il a fini par proposer un nouveau type de service aux victimes de revenge porn.

L’idée est relativement simple. Les hommes ou les femmes visés par une campagne de ce type peuvent recourir aux services de l’entreprise et cette dernière se chargera ensuite de faire supprimer ces contenus.

Pour se faire, Kim Ho-Jin n’a pas regardé à la dépense et il a ainsi embauché plusieurs techniciens dont la mission principale consiste à regarder des vidéos pornographiques toute la journée. Loin de se limiter aux plateformes habituelles, ces dernières opèrent également sur les réseaux sociaux ou même sur les réseaux P2P.

Lorsqu’ils tombent sur un contenu posant problème, ils contactent immédiatement l’entreprise responsable du service afin de faire une demande de suppression en bonne et due forme. Si cette dernière ne se plie pas à leurs exigences, alors l’entreprise contacte de son propre chef le régulateur coréen afin de faire bloquer le contenu incriminé.

Seul problème pour les victimes, les services proposés par l’entreprise sont loin d’être accessibles et les personnes touchées doivent ainsi s’acquitter d’un abonnement mensuel de… deux millions de wons, soit quelque chose comme 1 500 €. Une somme correspondant au salaire moyen des deux tiers des Coréens.

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