Les Indiennes en ont assez d’être infantilisées par les hommes et le gouvernement. Elles ont donc décidé de montrer leur irritation en lançant une vaste campagne de selfies nocturnes. Original, n’est-ce pas ?
En 2012, le monde entier a été choqué par le viol collectif subit par une étudiante indienne, une étudiante décédée quelques jours plus tard des suites de ses blessures. Cinq ans plus tard, la situation des femmes ne s’est pas arrangée et la violence sexuelle reste toujours un problème.
Plus tôt dans la semaine, un nouveau fait divers a attiré de nouveau les regards sur la condition des femmes dans le pays.
L’Inde a un problème avec les femmes
Varnika Kundu, la fille d’un haut fonctionnaire du gouvernement indien, était en train de conduire sa voiture en pleine nuit lorsqu’elle a été prise en chasse par deux hommes à bord d’un autre véhicule : le fils du président d’une branche locale du BJP et un de ses amis.
Les deux hommes ont forcé la femme de vingt-huit ans à stopper son véhicule et ils l’ont ensuite invectivée en lui disant qu’elle n’avait rien à faire dehors à une heure aussi tardive.
L’affaire a été rapidement médiatisée et le Times of India est allé à la rencontre du du vice-président de cette même division, Ramveer Bhatti, pour avoir son ressenti sur la situation.
L’homme ne s’est pas démonté et il a ainsi pris la défense des deux garçons en déclarant qu’il n’était pas prudent pour une femme de conduire aussi tard dans la nuit en raison du contexte actuel.
Ces déclarations ne sont pas passées inaperçues et de nombreux citoyens sont ainsi montés en créneau en réclamant la démission du président de la branche du parti concernée et donc du père de l’un des garçons présents dans le véhicule au moment des faits.
Des selfies et un hashtag pour protester
Le cadre politique a tenté d’arrondir les angles en déclarant que la femme pourchassée était comme une fille pour lui et que son fils avait simplement tenté de la protéger.
Toutefois, ces explications n’ont pas calmé les esprits et de nombreuses Indiennes ont alors fait entendre leur voie en rappelant que les seules personnes à blâmer étaient les prédateurs sexuels.
Suite à ces événements, plusieurs Indiennes ont lancé un mouvement de protestation sur les réseaux sociaux, un mouvement reposant sur la publication de selfies nocturnes accompagnés d’un hashtag faisant directement allusion à l’histoire de Cendrillon : #AintNoCinderella.
Contre toute attente, de nombreuses femmes ont rejoint le mouvement et des dizaines de photos ont commencé à pleuvoir sur la toile et l’affaire a été rapidement reprise par plusieurs médias internationaux comme la BBC.
Comme quoi, les selfies peuvent aussi être utilisés comme des armes politiques.
https://twitter.com/kajalbhavsar25/status/895011478515793920
#AintNoCinderella … it's time to step out ! pic.twitter.com/CAWBJ83guk
— Sharmiela Mandre (@sharmilamandre) August 8, 2017
#AintNoCinderella
Sun maybe gone… but we are here to rise. :) #DontCurseDarkness pic.twitter.com/20eZCrqKFB— Samyukta Hornad (@samyuktahornad) August 7, 2017
Hey it's midnight and I'm "out"!#AintNoCinderella pic.twitter.com/oKFNwtVIz0
— 𝐏𝐚𝐥𝐚𝐤 𝐒𝐡𝐚𝐫𝐦𝐚 (@Palaksharmanews) August 7, 2017
What I wear, till what time I stay out, whom I hang around with,bla bla.. is none of your business bcoz I #AintNoCinderella pic.twitter.com/hlFEE0y2Qq
— Surbhi Dwivedi (@DwivediSurbhi) August 7, 2017
Dear regressive India,
I will do as I please, night or day. Don't ever think you have the right to stop me #AintNoCinderella pic.twitter.com/oHIKgbhoeA— Pooja (@spicesorceress) August 7, 2017