Epsilon Eridani fascine les astronomes de tout bord depuis les années 60. Des chercheurs ont récemment conduit de nouvelles recherches et elles ont révélé que ce système était assez proche du nôtre sur le plan structurel.
Epsilon Eridani, ou Ran pour les intimes, n’est pas une étoile comme les autres. Elle vient en effet se ranger dans la catégorie des naines orange et elle se place ainsi entre les naines jaunes et les naines rouges. En outre, la belle se trouve à environ dix années-lumière de notre propre étoile et elle a été pendant longtemps considérée comme l’objet stellaire le plus proche.
Elle a cependant perdu ce titre en 2012 après la découverte de la planète Alpha Centauri Bb.
Epsilon Eridani, un système qui fascine les astronomes depuis les années 60
En raison de sa proximité, Epsilon Eridani a fait l’objet de nombreuses études poussées par le passé. Elle a notamment été l’un des premiers objets d’étude du SETI dans les années 60. Toutefois, les écoutes menées à l’époque n’avaient pas révélé l’existence d’une civilisation extraterrestre.
D’autres observations ont eu lieu dans les années suivantes. En 2000, une équipe de chercheurs a ainsi réalisé que l’étoile n’était pas seule dans le système et qu’elle s’accompagnait d’une planète. Huit années plus tard, des astronomes ont mené des analyses complémentaires en utilisant Spitzer et ils ont alors découvert la présence de deux ceintures d’astéroïdes.
Kate Su, une chercheuse travaillant pour l’Université de l’Arizona, a récemment monté une équipe de recherche afin d’étudier en détail le système. Pour se faire, elle a décidé de s’appuyer sur un outil assez particulier, un outil baptisé SOFIA.
Cet appareil vient se ranger dans la catégorie des télescopes infrarouges, mais il a une particularité très intéressante : il est aéroporté. La NASA a effectivement choisi d’installer l’instrument dans un Boeing 747 SP. Grâce à ce système, l’agence spatiale américaine peut éviter environ 99 % de la vapeur d’eau présente dans l’atmosphère. L’avion monte en effet à une altitude moyenne comprise entre 12 000 et 13 000 mètres pour s’affranchir de ces contraintes et pour obtenir du même coup des images nettes.
Un système qui ressemble beaucoup au nôtre
Après plusieurs vols d’essai, l’instrument est entré en phase opérationnelle et il est ainsi utilisé depuis 2014.
En utilisant cet instrument, Kate Su et son équipe ont donc pu distinguer deux modèles théoriques correspondant à l’emplacement de débris chauds. L’un d’eux se situerait dans deux anneaux de débris, des anneaux qui correspondraient dans notre propre système à la zone située entre la ceinture d’astéroïdes et Uranus. Les chercheurs pensent donc que ces débris chauds correspondent en réalité à une planète entourée d’une ceinture de débris adjacents.
L’autre modèle se situerait pour sa part entre l’étoile et un large disque de débris, sur une orbite assez proche de celle de la Terre ou de Mars.
Mais les scientifiques n’en sont pas restés là. En poussant plus loin leurs investigations, ils ont effectivement remarqué que le système de l’étoile était assez proche du nôtre dans son architecture. En d’autres termes, en l’étudiant, les chercheurs devraient être en mesure de mieux comprendre le processus de formations à l’origine de notre système.
Crédits Image : NASA