Facebook : des documents confidentiels mettent en lumière le partage de données avec les concepteurs d’applications

Tout commence en 2014 lorsque Facebook propose au public Bikini, une application permettant de localiser les photos d’utilisateurs en bikini. Depuis, les ponts sont coupés entre le géant IT et Six4Three, l’éditeur de l’application. La raison est que le réseau social avait limité l’accès des développeurs aux données personnelles des utilisateurs. Cette pratique n’était jusque-là pas connue du grand public.

Actuellement, les développeurs de Six4Three ripostent en égratignant l’image de la plateforme.

C’est ainsi que des documents confidentiels détaillant le partage de données personnelles d’utilisateurs avec des développeurs ont été remis à la commission parlementaire britannique en charge du numérique.

Pour Facebook, cette démarche représente une violation des clauses de confidentialité par Six4Three. Le réseau social a d’ailleurs intenté une action en justice contre son ancien partenaire à Redwood City, en Californie.

Pour le public, dont une grande partie considère Facebook comme l’entreprise technologique la moins fiable en matière de protection des données, ces documents confidentiels s’ajoutent à une longue liste de scandales. Les parlementaires britanniques, de leur côté, estiment que la divulgation de ces dossiers, même s’ils sont sensibles pour l’entreprise américaine, est d’intérêt public.

Des documents « d’intérêt public » selon la commission britannique

Damian Collins préside la Commission spéciale du Parlement sur le numérique, la culture, les médias et les sports. Le haut responsable affirme dans une lettre adressée à Richard Allan, vice-président des politiques de Facebook, que les documents remis par Six4Three permettent de faire avancer « notre enquête en cours sur la désinformation et les fausses informations. » Collins fait comprendre à Allan que si Facebook s’était montré plus coopératif, la commission ne serait peut-être pas obligée de divulguer les documents.

Le parlementaire britannique écrit ainsi : « Comme vous le savez, nous avons posé de nombreuses questions à Facebook sur ses politiques en matière de partage des données des utilisateurs avec les développeurs, sur la manière dont elles ont été appliquées. »

Six4Three aurait hésité à divulguer les documents confidentiels

Ted Kramer est un des directeurs de la start-up. En réalité, il semble que Six4Three ait hésité à rendre publics les documents confidentiels de Facebook, craignant notamment des représailles judiciaires du géant américain.

C’est lors d’un voyage d’affaires à Londres que Collins aurait mis la pression sur Kramer. Le parlementaire lui aurait dit qu’il pourrait aller en prison pour son refus d’obéir à un ordre du Parlement.

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