Facebook ne lutte pas suffisamment contre la désinformation selon le gouvernement britannique

En 2018, un département exécutif du gouvernement britannique a passé des mois à enquêter sur la désinformation politique sur Facebook.

Le résultat de l’enquête, publié le dimanche 17 février 2019, est très négatif pour le réseau social, critiqué pour ses réponses qualifiées d’ « hypocrites » et « de mauvaise foi ». Par ailleurs, le département en question appelle à ce que le Royaume-Uni surveille l’utilisation des données des utilisateurs par Facebook.

En effet, il a accusé le réseau social d’avoir mis en place un modèle commercial basé sur la vente abusive d’accès aux données des utilisateurs.

Ironique, d’autant qu’en 2018, le Commissariat de l’information (ICO) a conseillé à l’entreprise de réseau social de modifier ses pratiques commerciales au risque de perdre définitivement la confiance de ses utilisateurs.

Un accès abusif aux données personnelles des utilisateurs

Pourtant, en menant son enquête, le Département du Numérique, de la Culture, des Médias et du Sport (DCMS) a examiné la manière dont Facebook utilisait les données personnelles de ses utilisateurs.

Il a notamment découvert que le réseau social fournissait un accès à ces informations personnelles aux développeurs et aux annonceurs afin qu’ils les utilisent à leur tour pour accroître leurs revenus.

Le DCMS a ainsi déclaré que le modèle commercial de Facebook repose sur le transfert de données à valeur ajoutée. Il tranche également que les déclarations de Mark Zuckerberg selon lesquelles l’entreprise n’avait « jamais vendu de données » sont complètement fausses.

Au cours de son enquête de plusieurs mois sur la désinformation et la diffusion d’infox, le DCMS a interrogé 73 personnes, a recueilli 23 témoignages oraux et 170 observations écrites. En tout, le département a posé plus de 4.350 questions.

Le DCMS appelle à ce que les sociétés technologiques soient régies par un code de déontologie

Le rapport d’enquête comporte ainsi 110 pages et fait part d’observations détaillées sur les pratiques commerciales et les technologies utilisées par les médias sociaux. Le rapport se termine par des recommandations à l’intention des régulateurs et décideurs et les appelle à prendre des mesures face à l’utilisation des données des utilisateurs par ces plateformes sociales.

En termes de recommandations, le DCMS demande notamment à ce que les sociétés technologiques luttent de manière effective contre les « contenus préjudiciables ou illégaux » et soient soumises à un code de déontologie obligatoire sanctionné par un organisme de réglementation indépendant ayant le pouvoir d’engager des poursuites judiciaires et d’infliger de lourdes amendes en cas de non-conformité au code.

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