Facebook a été accusé d’avoir trompé Bruxelles concernant le rachat de WhatsApp. L’entreprise a pourtant confirmé durant l’annonce de l’acquisition en 2014 que les comptes des utilisateurs des deux sociétés ne sont pas rattachés. En août 2016, la société mère décide de modifier la politique de confidentialité de son nouvel outil. L’application de messagerie accède aux données de ses identifiants et les transfère sur Facebook. En septembre, Bruxelles a ordonné à ce dernier d’annuler cet échange d’informations.
“Nous avons constamment fourni une information précise sur nos plans et nos capacités techniques”, a assuré le réseau social. Jusqu’au 31 janvier 2017, l’entreprise doit prouver à Bruxelles que les informations fournies sur le rachat de Whatsapp en 2014 n’étaient pas fausses. Elle doit donc justifier qu’elle n’a jamais effectué de mauvais usage des données des utilisateurs de l’application de messagerie.
Le leader des réseaux sociaux risque alors une amende s’élevant à 17,9 milliards de dollars en 2015, soit 1% de son chiffre d’affaire, infligée par la Commission européenne.
Facebook remet en cause les accusations
Pour Facebook, l’association des numéros de téléphone des utilisateurs WhatsApp aux profils de ses utilisateurs permet d’améliorer ses outils publicitaires et commerciaux. “Tout au long du processus, nous avons fourni des informations précises à propos de nos capacités techniques et de nos attentions”, a affirmé un porte-parole du réseau social.
Facebook a également remarqué que la commission soupçonne plutôt un embarquement de la plateforme dans ses services, et non un échange de données. Le groupe a déjà insisté que les services des deux réseaux ne peuvent pas fonctionner ensemble grâce au système de chiffrement instauré sur l’application.
Le géant du Web précise aussi qu’il avait déjà avisé la Commission en janvier sur son intention de modifier les conditions d’utilisation de WhatsApp. “Nous avons bon espoir qu’un examen complet des faits confirmera que Facebook a agi de bonne foi”, a ajouté le porte-parole.
Une mauvaise réputation en Europe
Après les critiques avancées par Bruxelles en septembre, l’Europe en a remis une couche dès le mois de novembre. Plus précisément, il s’agit du groupe G29 avec les autorités nationales de protection de données des différents États membres de l’UE dont la CNIL.
La Commission européenne a annoncé ce mardi que “la possibilité technique d’associer automatiquement les identifiants d’utilisateurs de Facebook aux identifiants d’utilisateurs de WhatsApp existait déjà en 2014. Le rachat de Whatsapp avait été contesté à l’époque par des groupes de défense de la vie privée, qui craignaient un mauvais usage des données personnelles des utilisateurs”, ajoute-t-elle.