Des internautes ont utilisé la reconnaissance faciale pour trouver l’identité d’actrices de films X

En Russie, des internautes ont utilisé une application de reconnaissance faciale pour trouver l’identité de prostituées et d’actrices de films pour adultes. L’affaire a fait la une de la presse locale.

FindFace n’est pas une application très connue dans nos contrées, mais elle est très populaire chez nos camarades russes. Lancée au début de l’année par Maksim Permine, elle permet de comparer une photo avec des millions d’images accessibles en ligne.

Reconnaissance Faciale Prostitution
FindFace a été utilisé pour identifier des prostituées et des actrices x.

En ligne, et plus précisément sur les sites web et sur les différentes plateformes sociales du marché.

FindFace : les réseaux neuronaux au service de la reconnaissance faciale

Pour fonctionner, FindFace s’appuie sur des réseaux de neurones artificiels développés par une autre entreprise russe du nom de N-Tech Lab. L’application a reçu de nombreuses distinctions depuis le début de l’année et elle a notamment remporté le premier prix du Championnat du monde de reconnaissance faciale organisé par l’Université de Washington en début d’année.

Un succès qui avait fait couler beaucoup d’encre à l’époque, et pour cause puisque la solution avait battu à plate couture tous ses concurrents. Même FaceNet, la technologie de reconnaissance faciale de Google, n’avait pu rivaliser avec elle.

Cette réussite, FindFace la doit avant tout à son algorithme unique, un algorithme capable de reconnaître l’ensemble des caractéristiques d’un visage humain.

Il s’appuie effectivement sur 80 caractéristiques différentes comme la forme du visage, la pilosité ou même les fossettes et autres rides pour identifier les personnes figurant sur les photos qui lui sont soumises, avec une précision atteignant les 70 % pour une base de 300 millions de photos analysées.

Pour entraîner leur algorithme, Maksim Permine et ses associés se sont appuyés sur une source de photos quasiment inépuisable : Vkontakte.

Lancé en 2006 à Saint Petersbourg, Vkontakte est à l’heure actuelle le plus gros réseau social en Russie et dans les pays environnement. Il compte environ 100 millions de membres actifs et il arrive donc juste après LinkedIn parmi les plateformes sociales les plus utilisées dans le monde.

Chaque semaine, des millions de photos sont partagées sur la plateforme en accès libre et FindFace s’est appuyé sur ces images pour parfaire son processus d’analyse.

La reconnaissance faciale et les réseaux sociaux ne font pas bon ménage

Le lien avec les prostituées et les actrices de films pour adultes ? Il est simple, en réalité. Plus tôt dans l’année, des utilisateurs de Dvach, le 4chan russe, ont décidé d’utiliser cette technologie pour identifier les actrices de films pornographiques ainsi que les prostituées croisées durant leurs promenades dominicales.

Pour se faire, ils se sont appuyés sur des captures écran de films pour adultes et sur des photos prises sur le vif.

L’opération a été un succès. Grâce à l’application de Maksim Permine, ces internautes ont réussi à identifier des dizaines de travailleuses du sexe. Ils n’en sont d’ailleurs pas restés là puisqu’ils ont ensuite partagé leurs coordonnées sur la plateforme, agrémentées de photos en provenance de leur profil Vkontake.

Pour le moment, l’Europe et la France ont été épargnées, mais cela ne durera pas. Comme Permine l’a déclaré en de multiples occasions, FindFace est compatible avec la plupart des plateformes sociales du marché. Cela vaut pour Vkontakte mais également pour Facebook ou même Instagram.

Cette histoire soulève évidemment de nombreuses questions. Dans un monde ultra connecté comme le nôtre, un monde où la plupart de ses habitants disposent d’un compte sur plusieurs plateformes sociales, ces solutions peuvent représenter un véritable danger pour les libertés individuelles.

Fort heureusement, l’Europe en a pleinement conscience et c’est précisément ce qui l’avait poussé à suspendre une fonction de reconnaissance faciale proposée par Facebook en 2012.

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