#AdGate : tout devrait rentrer dans l’ordre dès lundi

Jeudi dernier, MacG a levé un véritable lièvre qui a fait couler beaucoup d’encre depuis. Ce lièvre, c’est bien évidemment l’intégration par Free d’un bloqueur de publicités activé par défaut dans la dernière mise à jour de la Freebox Revolution. Une mesure qui a déclenché bien des réactions et qui a finalement occulté tous les autres bad buzz du moment. M’est d’ailleurs avis que Quick et Uber pourraient même envoyer une petite bouteille à Xavier Niel d’ailleurs. Quoi qu’il en soit, il semblerait que tout soit sur le point de rentrer dans l’ordre. D’après Stéphane Soumier, journaliste chez BFM TV, Free devrait effectivement revenir sur ses pas et désactiver ainsi son bloqueur de publicités dès demain soir, ou lundi au plus tard. Ouf, nous voilà sauvés.

D’après ce qu’on sait, et autant dire qu’on ne sait finalement pas grand chose, l’objectif de Free n’était pas vraiment de mettre tous les éditeurs de contenu sur la paille. Non, en réalité, celui qui était visé par cette mesure, c’était Google et rien que Google. Pourquoi ? Tout simplement parce que les deux firmes sont en conflit depuis plusieurs mois au sujet des frais d’infrastructure. Free part effectivement du principe que Google devrait contribuer à l’entretiens des lignes acheminant les internautes vers ses services et ce dernier n’est évidemment pas d’accord.

#AdGate : tout devrait rentrer dans l'ordre dès lundi
Free devrait désactiver son bloqueur de publicités demain soir ou lundi au plus tard.

Free / Google, un désaccord qui ne date pas d’aujourd’hui

Et oui, c’est exactement pour cette raison que les freenautes ont le plus grand mal à accéder à YouTube dans les heures de pointe.

Sauf que voilà, Free a décidé de passer à la vitesse supérieure en s’attaquant, cette fois, à certaines régies publicitaires, des régies qui sont bien évidemment liées à Google et qui sont, en outre, utilisées sur des millions de sites à travers le globe. Très concrètement, Free a donc décidé de prendre en otage les éditeurs de contenu pour faire pression sur le géant de la recherche. Une démarche qui n’a pas été spécialement bien accueillie sur la toile, comme vous pouvez vous en doutez. Et il suffit finalement d’aller jeter un coup d’oeil au hashtag #AdGate sur Twitter pour se rendre compte de l’impact réel du plus gros bad buzz de ce début d’année.

Et la neutralité du net, dans tout ça ?

Mais le vrai problème de cette mesure, ce n’est même pas l’impact économique qu’elle peut avoir sur les éditeurs de contenu. Certes, les freenautes sont en majorité écrasante (15% chez moi, c’est quand même pas mal) mais le débat n’est pas là. Non, le gros problème, en fin de compte, c’est que Free a porté un coup fatal à la neutralité du net en imposant à ses abonnés une solution de filtrage. Et c’est précisément pour cette raison que ce dernier a autant été pointé du doigt. Mine de rien et pour citer l’un de mes anciens stagiaires, c’est un peu la porte ouverte à toutes les fenêtres.

Bien heureusement, ce filtrage n’aura pas duré.

Juste un coup de semonce ?

Car selon Stéphane Soumier, tout devrait effectivement rentrer dans l’ordre à partir de dimanche soir, ou lundi. Selon lui, le bloqueur de publicités mis en place par Free n’était en réalité rien de plus qu’un coup de semonce adressé à Google. Une façon de lui dire que non, le géant américain ne peut pas faire ce qu’il veut et que oui, un petit fournisseur d’accès peut lui aussi avoir son mot à dire. Au passage, on peut quand même noter que Free a lui aussi reçu une gentille missive, venant de l’ARCEP cette fois.

Quoi qu’il en soit et en ce qui me concerne, je pense que je ne vais pas rester chez Free. Je suis chez eux depuis leurs débuts, je leur ai toujours fait confiance (y compris pour mon mobile) mais leur façon de faire commence à m’exaspérer. Certes, la publicité est importante pour moi, elle paye même certaines de mes factures et je ne pourrais malheureusement pas m’en sortir sans elle, mais ce n’est même pas ça qui me gêne le plus. Non, ce qui m’horripile au plus profond de moi, c’est qu’une entreprise rémunérée par mes soins se permette de choisir ce que j’ai le droit de consulter, ou pas. Et peu importe que ce soit pour mettre la pression à Google, ce n’est certainement pas une raison suffisante.

Quoi qu’il en soit, on peut féliciter Xavier Niel. Passer du statut de libérateur à celui de tyran en l’espace de quelques mois, ce n’est pas donné à tout le monde.

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