Génocide au Myanmar : Facebook prend des mesures face aux accusations de l’ONU

Facebook a été accusé en mars de contribuer à la propagation de propos haineux contre les Rohingyas au Myanmar en Birmanie par l’Organisation des Nations Unies. Le réseau social a reconnu avoir des difficultés à détecter les publications incriminées en raison de l’utilisation de la police de caractère Zawgyi dans ce pays.

Pour ne rien arranger, les internautes vivant en Birmanie ne sont pas encore très au fait des services disponibles sur le web et la plupart d’entre eux font massivement appel à Facebook pour communiquer et échanger des informations, ce qui participe bien entendu à la propagation de ces propos.

Le Business for Social Responsability, une association à but non lucratif, a réalisé un rapport sur une évaluation des impacts des droits de l’homme sur les services de Facebook au Myanmar entrepris entre mai et septembre 2018.

Les résultats du rapport de BSR

Le rapport du BSR montre que Facebook ne s’est pas montré suffisamment réactif face à la diffusion de fausses informations et de contenus incitant à la haine contre les Rohingyas.

Dans son rapport, le BSR recommande à la plateforme des améliorations autour de 5 axes : les structures de gouvernance et de responsabilisation, les politiques de contenu, l’engagement, la confiance et la transparence, les efforts de plaidoyer en faveur de la réforme au Myanmar et la préparation aux risques liés aux développements futurs au Myanmar.

Depuis cette année, le BSR a cependant aussi reconnu que Facebook a déployé des efforts pour prendre des mesures correctives nécessaires face à ces abus.

Les mesures prises par Facebook

En 2014, Facebook ne disposait que d’un seul modérateur parlant birman. En 2015, ils étaient 4. Désormais, 99 spécialistes ont rejoint les rangs de l’entreprise pour renforcer l’équipe et contrôler les contenus suspects. Ainsi, 64 000 contenus ont été signalés dont 63 % identifiés.

On assiste ici à une hausse considérable du taux de contenus douteux identifiés par rapport à l’année dernière (13 %).

Plusieurs dirigeants de l’armée ont également été bannis, comme le général Min Aung Hlaing ainsi qu’une vingtaine de personnes ou d’organisations birmanes pour violation des droits de l’homme. Plusieurs pages ont aussi été fermées.

Facebook a également conforté sa collaboration avec les éditeurs indépendants ainsi que les journalistes par une formation à la sécurité et par des renforcements de capacités et de ressources.

Cependant, même si le réseau social reconnait ses failles, il refuse d’en être tenu comme le seul responsable.

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