Gobekli Tepe, le temple aux mille secrets

Gobekli Tepe est un temple assez étonnant. Atypique, même. Immense, il est aussi extrêmement complexe. Il l’est même un peu trop pour son âge puisqu’il aurait environ… douze mille ans.

Gobekli Tepe se trouve dans le sud de la Turquie, à une soixantaine de kilomètres de la frontière syrienne. Découvert au début des années 60 par une équipe d’archéologues américains menée par un certain Peter Benedict, il a fait l’objet de nombreuses fouilles et de plusieurs études dans les années suivantes, mais personne n’a encore réussi à déterminer ses origines.

Gobekli

Il faut dire aussi que les fouilles n’ont pas démarré tout de suite. Il a en effet fallu attendre le milieu des années 90 pour que l’Institut archéologique allemand et le musée de Şanlıurfa se penchent réellement dessus.

Gobekli Tepe, l’un des plus anciens édifices connus

Le site a de nombreuses caractéristiques intéressantes et il repose ainsi sur une butte artificielle haute d’une quinzaine de mètres et atteignant un diamètre de trois cents mètres. Histoire de mettre ce chiffre en perspective, il faut sans doute rappeler que Stonehenge s’étend sur une cinquantaine de mètres environ.

Lorsqu’on se trouve à son sommet, il est possible de contempler les monts Tauris et la ville de Harran.

Mais ce n’est pas tout. Durant les fouilles, les chercheurs ont trouvé de nombreux éléments datant du 10e millénaire avant notre ère et cet ensemble architectural serait donc le plus ancien à notre connaissance. Le site aurait ainsi été bâti cinq mille ans avant les alignements de Carnac, sept mille ans avant Stonehenge et sept mille cinq cents ans avant la Grande Pyramide… ou mille ans avant Jéricho, le plus ancien site urbain connu.

Si l’on en croit les analyses menées sur place, alors le site aurait été construit sur plusieurs millénaires. Les bâtisseurs du temple auraient ainsi commencé par disposer des piliers de plusieurs tonnes en cercles avant de passer aux constructeurs rectangulaires les plus compactes.

En observant les pierres formant la structure de l’édifice, les archéologues ont également eu la surprise de découvrir d’anciennes inscriptions remontant aux premières années du chantier.

Un observatoire astronomique ou un lieu de culte ?

D’après Martin Sweatman et Dimitrios Tsikritsis, deux chercheurs travaillant pour l’université d’Edimbourg, certaines de ces inscriptions feraient allusion à la désintégration d’une comète géante et à un essaim de fragments entrés en collision avec notre planète.

Pour eux, cette fresque pourrait en réalité faire allusion à l’impact présumé de la comète à l’origine de la période du Dryas et donc de ce refroidissement survenu soudainement durant les premiers siècles de notre civilisation.

En conséquence, ils pensent que Gobekli Tepe n’est pas seulement un temple. L’édifice aurait également été utilisé comme un observatoire.

Toutefois, cette théorie ne fait pas l’unanimité et certains chercheurs ont ainsi fait remarquer que le pilier où se trouve cette inscription faisait probablement partie d’une structure similaire à celle d’un toit.

Selon eux, il est donc peu probable que l’édifice ait été utilisé comme un observatoire astronomique.

Ils penchent plutôt pour une autre théorie, donc. Pour eux, Gobekli Tepe aurait en effet abrité un culte des crânes et ils ont d’ailleurs retrouvé plusieurs fragments d’os sur place, des fragments laissant apparaître des incisions et même un trou foré.

Ceci étant, pour le moment, il est malheureusement impossible de s’en assurer et cela veut dire que le site n’est pas près de dévoiler ses secrets.

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