Il est illégal de pirater des films en Iran, sauf si vous faites partie du gouvernement

La distribution de « films pirates » est illégale et passible de lourdes sanctions en Iran. Les autorités ont décidé de montrer l’exemple en arrêtant les administrateurs d’un célèbre site de streaming local, TinyMoviez. Ils sont six à avoir été appréhendés. Aucune date exacte n’a été donnée quant à leur arrestation, mais elle aurait été annoncée le 26 septembre 2017 par le procureur général de Téhéran.

Avant toute cette histoire, TinyMoviez comptait à peu près 300 à 400 nouveaux abonnés par mois. Les membres avaient libre accès à tous les contenus du site, en échange de frais mensuels qui s’élevaient à une dizaine de dollars. Le business marchait très bien pour la plateforme.

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Actuellement, le site est toujours en ligne, mais son contenu est indisponible depuis le 19 septembre 2017.

Une loi très floue sur le droit d’auteur

La loi iranienne est quelque peu incompréhensible en ce qui concerne le droit d’auteur. Les textes ne sont pas très clairs pour ce qui est des droits des créateurs d’une œuvre originale, et ceux qui souhaitent distribuer cette œuvre. L’article 23 stipule cependant que toute personne qui partage contre rémunération le travail d’autrui sans son consentement viole le droit d’auteur et encoure une peine de prison allant de six mois à trois ans.

Le gouvernement n’est cependant pas concerné par cette loi. L’article 8 lui donne le plein pouvoir sur toutes les œuvres déclarées au pays. « Les bibliothèques publiques, les centres de documentation, les institutions scientifiques et les établissements d’enseignement, non commerciaux, peuvent reproduire des œuvres protégées conformément à un décret du Conseil d’administration des Ministres ».

L’affaire cacherait des intérêts politiques

Pour ce qui est de l’affaire TinyMoviez, cela fait longtemps que le site est dans la ligne de mire des autorités. La plateforme est connue pour proposer des films étrangers piratés avec des sous-titres persans ou des voix off, mais aussi pour diffuser des contenus qui contiennent des scènes de nudité.

Le site a d’ailleurs été censuré à plusieurs reprises avant l’arrestation de ses administrateurs.

À première vue, le gouvernement a toutes les raisons de stopper les activités de la plateforme. Pourtant, si on en croit Digiato, un site de technologie iranien, l’initiative est purement politique. Le pouvoir aurait agi à la demande des concurrents de TinyMovies.

Mohammad Javad Azari Jahromi, le ministre des Télécommunications, serait même personnellement impliqué dans toute cette affaire.

Ce dernier a nié les faits. Il faudra peut-être s’attendre à ce que de nombreux sites « sans licence » comme TinyMoviez se retrouvent aussi sur la sellette dans les mois qui viennent.

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