Il ne sera peut-être bientôt plus nécessaire d’avoir des rapports sexuels pour faire des enfants

L’humanité a fait énormément de découvertes en l’espace d’un siècle. Désormais, nous sommes capables d’envoyer des hommes et des femmes dans l’espace et nous avons aussi plus ou moins compris comment fonctionnait notre génome. D’après Joyce Harper, toutes ces découvertes risquent d’entraîner de profondes mutations dans notre nature.

Pendant longtemps, le meilleur moyen de faire des enfants et de nous reproduire était d’avoir des relations sexuelles.

Bébé IA

Tout a cependant changé en 1978 avec la naissance de Louise Brown et donc du tout premier bébé conçu par fécondation in vitro.

La FIV, de plus en plus commune

Durant les années suivantes, les médecins ont considérablement amélioré leurs techniques et de plus en plus de couples font désormais appel à ce type de fécondation. Les raisons ne sont d’ailleurs pas uniquement médicales, mais aussi sociétales.

C’est précisément ce qu’a souligné Joyce Harper, professeure à l’University College London, à l’occasion d’une entrevue menée par Newsweek.

Selon la spécialiste, la FIV ne s’adresse plus uniquement aux couples stériles ou de même sexe. Le procédé s’est popularisé et il intéresse également les couples désireux concilier carrière et vie de famille.

En réalité, Joyce Harper va même encore plus loin. Elle suppose en effet qu’il viendra un temps où la plupart des gens n’auront pas de relations sexuelles pour se reproduire. Le sexe se posera alors davantage comme un loisir ou une activité de plaisir et les couples désireux de fonder une famille se tourneront vers la fécondation in vitro pour plus de commodité.

Ces chiffres sont à prendre avec prudence, mais selon Newsweek, environ 157 millions de personnes devraient avoir vu le jour grâce à la procréation assistée à la fin de ce siècle. Et dans certains pays comme le Danemark, la FIV serait même en passe de devenir parfaitement banale. Toujours selon nos confrères, pas moins de 10 % des enfants conçus sur le territoire danois seraient nés d’une de ces techniques.

Joyce Harper donne aussi quelques éléments pour tenter d’expliquer cette nouvelle tendance. D’après elle, si de plus en plus de couples se tournent vers la FIV, c’est avant tout pour des raisons sociales et économiques.

Un problème d’éthique

Les femmes ne s’arrêtent plus pour faire des enfants et elles se tournent vers la maternité plus tard dans leur vie, à une période où leurs fonctions reproductives commencent à être sur le déclin.

Les couples concernés n’ont ainsi d’autres choix que de se tourner vers la procréation médicalement assistée afin de pouvoir contourner les limitations induites par l’horloge biologique des futures mères.

Mais l’intérêt de la FIV va bien au-delà et elle permet également d’avoir plus de recul sur le développement de l’embryon… et notamment sur les maladies génétiques susceptibles de le toucher.

Le séquençage des génomes coûte encore assez cher, mais la technologie devrait rapidement se démocratiser et Harper pense que cela ouvrira à terme le champ des possibles :

“Le séquençage du génome est assez simple. Tout le monde travaille sur l’interprétation de cette information. Ce n’est que ces dernières années que nous avons obtenu le code génétique complet des personnes à examiner. C’est donc une période vraiment excitante. Nous pourrions vérifier [s’il y a] un cancer, une prédisposition aux maladies cardiaques, le diabète ou même des allergies. Nous pourrions faire tous ces tests avant de remettre l’embryon dans la femme. Pourquoi voudriez-vous transférer un embryon malade à une femme.”

Si cette idée ne manque pas d’intérêt, elle soulève également de nombreuses questions d’ordre éthique ou moral. Encore plus à présent qu’un scientifique chinois prétend avoir modifié le génome de plusieurs bébés dans le but de les rendre potentiellement résistants au virus du VIH.

Harper, de son côté, pense qu’il est impératif d’accentuer les recherches en la matière afin de prévenir tout dommage. Elle appelle également les législateurs à encadrer ces techniques afin d’éviter d’éventuels abus.

Pas de doute, Aldous Huxley était réellement un visionnaire.

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