Île de Pâques : l’un des mystères autour des statues enfin résolu ?

Entre le 13e et le 18e siècle, lorsqu’ils sont entrés en contact avec les explorateurs européens, les Indiens de l’île de Pâques, connus sous le nom de Rapanui, ont érigé près de 1 000 statues anthropomorphes, connues sous le nom de « moai ». Mais depuis longtemps, les scientifiques s’interrogent sur la raison de la construction de ces moai et des plateformes sur lesquelles ils se tiennent, appelée « ahu ».

Une équipe de scientifiques pense cependant avoir résolu ce vieux mystère entourant les énigmatiques statues de l’île de Pâques.

Île de Pâques

Des statues érigées pour indiquer les points d’eau douce

D’après la nouvelle étude publiée dans le journal Plos One, les monolithes de pierre qui parsèment l’île de Pâques auraient pu être placés là pour indiquer la voie de l’eau potable. Les scientifiques ont en effet constaté qu’un grand nombre d’entre eux avaient été construits sur d’anciennes plates-formes situées à proximité de sources d’eau douce. Cette découverte inédite pourrait permettre aux scientifiques d’en apprendre plus sur la civilisation méconnue qui habitait l’île, notamment comment ils arrivaient à survivre dans un environnement si pauvre en ressources.

“Ce qu’il est important de noter à propos de cette découverte, c’est qu’elle montre que les emplacements des statues ne sont pas des lieux d’étranges rituels”, mais plutôt qu’ils étaient “intégrés à la vie de la communauté”, a déclaré Carl Lipo, professeur d’anthropologie à la Binghamton University et co-auteur de l’étude.

Les chercheurs ont examiné 93 ahu pour déterminer si leur “répartition spatiale” pouvait être liée aux ressources. Ils se sont focalisés sur trois ressources : les lieux de pêche, les jardins agricoles, et surtout l’eau douce, une ressource cruciale pour une île isolée qui manque de source d’eau douce permanente.

Les moai, symbole de l’importance de l’eau potable pour les Rapanui

L’étude a montré que les ahu des moai se trouvaient exactement au-dessus d’aquifères souterrains et à des endroits où de l’eau souterraine fraîche s’écoulait dans l’océan, créant un mélange saumâtre qui aurait pu être potable. Justement, des archives contemporaines d’explorateurs européens ont montré que les Rapanui survivaient en buvant de l’eau «saumâtre» recueillie dans des courges, et provenant de l’océan.

“Chaque fois que nous avons vu des quantités massives d’eau douce, nous avons vu des statues géantes”, dit Lipo. “C’était ridiculement prévisible.”

Cette nouvelle théorie sur le but de la création des statues moai de l’île de Pâques explique pourquoi on trouve des ahu aussi bien dans les zones côtières qu’à l’intérieur de l’île. Les auteurs pensent également que la taille des ahu et des moai aurait même pu indiquer la quantité et la qualité de l’eau sur un site. Ils jouaient donc le rôle de panneaux de signalisation, et sont le signe d’une certaine concurrence qui aurait pu exister à l’époque entre différents clans Rapanui.

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