Inde : De nouvelles stratégies de stérilisation pour arrêter les singes tueurs d’hommes

Ces dernières années, l’Inde fait face à un problème peu commun : l’attaque de singes. Plusieurs cas d’agressions perpétrées par des macaques ont en effet été enregistrés dans différentes provinces du pays. Certains ont même conduit au décès des victimes. Il y a l’exemple du bébé âgé de 12 jours dans la banlieue d’Agra qui a été arraché des bras de sa mère par un singe.

L’enfant a été retrouvé décédé sur une terrasse peu de temps après. Cela s’est passé au mois de novembre 2018.

Le cas de ce nourrisson n’est pas un cas isolé. Dans la province de l’Himachal Pradesh par exemple, 86 attaques de ces animaux ont été enregistrées auprès des autorités de 2017 à 2018.

Le gouvernement a déjà pris différentes mesures pour faire face à cette situation et protéger la population. Les solutions ne sont malheureusement pas toujours efficaces, d’où la nécessité de trouver de nouvelles stratégies.

Les raisons de ce comportement

Iqbal Malik, une primatologue et militante écologiste basée à New Delhi, a avancé plusieurs raisons pour expliquer cette augmentation du nombre d’attaques par les macaques. Selon elle, les macaques rhésus sont généralement inoffensifs et vivent en groupes. Les comportements agressifs surviennent en général lorsqu’il y a une scission au sein de ces groupes, provoquant un certain chaos.

La déforestation est l’une des causes de la rupture des groupes. Leur habitat naturel étant détruit, les singes se dispersent et se rapprochent des zones rurales ou urbaines pour trouver à manger. Ils trouvent dans les maisons et dans les champs de culture de la nourriture facile à obtenir, ce qui les pousse à rester dans les zones d’habitations et à entrer en conflit avec l’homme.

Les solutions proposées

En 2006, l’État indien de l’Himachal Pradesh a été le premier à introduire la stérilisation chirurgicale des macaques rhésus pour endiguer le fléau. En 2019, huit centres de stérilisation de singes sont présents dans la province. Les macaques rapportés par les trappeurs y sont traités par vasectomie au laser pour les mâles et par tubectomie thermocautérique endoscopique chez les femelles.

D’après Satish K. Gupta, chercheur en biologie cellulaire reproductive à l’Institut National d’Immunologie de New Delhi, les résultats ne sont pas concluants. Bien que le nombre de singes soit passé de 3,2 millions en 2004 à 2,1 millions en 2015, on rapporte toujours autant de cas de violence.

Selon Malik, ce serait le traitement subi par les singes lors du piégeage et à la libération qui les rendrait plus agressifs. Parfois aussi, les individus libérés n’arrivent plus à réintégrer les groupes et recherchent de quoi survivre auprès des habitations humaines.

Devant cette inefficacité des méthodes de stérilisation déjà employées, le gouvernement indien envisage maintenant la stratégie de l’immunocontraception.  Il s’agit d’administrer un vaccin qui va créer une réponse immunitaire temporaire contre une hormone essentielle à la reproduction. Le problème majeur concerne la méthode d’administration qui devrait être constituée de plusieurs injections. Il y a aussi la possibilité d’utiliser des pilules, mais il est difficile de gérer les individus qui en consommeront.

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