Indestructible, le tardigrade pourrait être la clé de l’immortalité

Le tardigrade mesure un millimètre en moyenne et il est présent dans toutes les régions du monde, mais cela ne l’empêche pas de fasciner les scientifiques et les chercheurs. Et ce pour une raison assez évidente : il est le seul animal connu capable de survivre dans l’espace. Comment est-ce possible ? En réalité, il tiendrait son incroyable résistance d’une simple protéine.

L’ourson d’eau, comme certains l’appellent, a été observé pour la toute première fois en 1773 par Johann August Ephraim Goeze, un zoologiste allemand passionné par les invertébrés.

Tardigrade
Le tardigrade finira peut-être par faire de nous des X-Men, allez savoir.

Ce n’est évidemment pas sa drôle d’allure qui fascine autant les spécialistes, mais plutôt son incroyable capacité d’adaptation.

Le tardigrade est capable de résister aux conditions les plus extrêmes

Le tardigrade est effectivement capable de résister aux conditions les plus extrêmes, des conditions qui viendraient à bout de l’organisme de n’importe quel autre être vivant en l’espace de quelques secondes.

Comment est-ce possible ? En réalité, c’est assez simple, l’animal est capable d’entrée dans un état proche de la non-vie, un état durant lequel l’activité vitale devient presque indécelable.

C’est ce que les scientifiques appellent la cryptobiose.

Pour rentrer dans cet état, le tardigrade commence par rétracter ses huit pattes et il déshydrate ensuite tout son organisme. L’eau contenue dans ses cellules est alors remplacée par un sucre non réducteur, et plus précisément par du tréhalose. L’animal est effectivement capable de le synthétiser lui-même.

Ensuite, il s’entoure d’une boule de cire microscopique, une boule qui le protège contre toutes les agressions extérieures.

De nombreuses expériences ont été menées durant ces dernières années. Elles ont révélé que le tardigrade était capable de résister aux rayonnements, aux produits toxiques, à la pression, aux températures extrêmes et même à la salinité.

En 2007, des milliers de spécimens ont été embarqués à bord d’un vaisseau spatial et exposés ensuite au vide de l’espace, à plus de 250 kilomètres d’altitude. Ils ont tous survécu et ils ont même pu se reproduire après être revenus à bord du vaisseau.

Tout est une question de protéine

Mais ce n’est pas le plus fou. Une équipe de chercheurs japonais a en effet réussi à réanimer deux tardigrades et un œuf après une trentaine d’années passées en cryptobiose, à une température fixée à -20 °C. L’expérience n’a pas altéré leur organisme. Stupéfiant.

Takekazu Kunieda s’intéresse depuis longtemps aux propriétés du tardigrade. Bien décidé à percer ses mystères, il a donc décidé de séquencer l’ADN de l’animal afin de mieux comprendre son fonctionnement.

Il a alors identifié une protéine spéciale capable de protéger l’ADN de l’animal lorsqu’il est irradié. D’après lui, cette protéine serait propre aux oursons d’eau et elle ne serait présente chez aucun autre animal.

Mais ce n’est pas le plus fou. En poussant plus loin ses investigations, il s’est rendu compte que cette protéine était tout à fait capable de protéger les cellules humaines. Il a mené plusieurs expériences en laboratoire et elles ont révélé que l’ADN protégé par cette protéine subit deux fois moins de dommage lorsqu’il est exposé aux rayonnements.

Cette découverte pourrait changer beaucoup de choses, bien sûr, mais elle soulève aussi de nombreuses questions d’ordre éthique. En d’autres termes, notre organisme n’est sans doute pas près de profiter de cette protéine.

Crédits Photo

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.