La DARPA a financé des centaines de projet depuis sa création à la fin des années 50 et ils ne se destinent pas tous à un usage militaire. Preuve en est, l’agence américaine a aussi signé un gros chèque pour permettre à des chercheurs de mettre au point une prothèse de bras contrôlable par la pensée et elle en a fait la démonstration la semaine dernière. Le résultat est tout simplement bluffant.
Les origines de la DARPA remontent aux années 50. L’agence a été créée par Eisenhower le 7 février 1958 et l’idée, finalement, c’était de faire en sorte que la technologie américaine reste supérieure à celle des soviétiques et de tous les autres ennemis du pays.
A ses débuts, elle a surtout travaillé sur des missiles et sur des missions spatiales mais ces activités ont rapidement été transférées au NRO et à la NASA.
La DARPA a créé les technologies utilisées par les GPS et par Internet
Cette réorganisation a permis à l’agence de se focaliser sur d’autres programmes plus ambitieux. Dans le lot, on peut notamment citer Transit ou encore ARPANET, qui ont respectivement donné naissance aux GPS et à Internet. Et oui, sans elle, notre vie aurait été sans doute été bien différente.
Et maintenant ? Elle soutient pas mal de projets différents et elle travaille notamment sur des exosquelettes, des robots et… des interfaces neuronales directes.
La DARPA souhaite en effet faciliter les interactions hommes / machines et c’est d’ailleurs ce qui l’a poussé à travailler sur cette surprenante prothèse.
Elle a été conçue par le laboratoire de physique appliquée de l’université John Hopkins. Johnny Matheny est le premier à pouvoir profiter de ses services. Après avoir perdu son bras gauche des suites d’un cancer, l’homme a testé plusieurs solutions mais elles lui ont laissé une sensation d’inachevé et il n’a pas hésité longtemps lorsqu’on lui a proposé de tester ce nouvel appareil.
La prothèse s’appuient sur les signaux émis par les nerfs et les muscles pour se mouvoir
La prothèse s’accroche sur un socle métallique directement implanté dans l’os du bras de Johnny, sous le coude, à l’endroit où il a été coupé. Il s’accompagne de plusieurs capteurs capables de détecter et d’analyser tous les signaux transmis par ses nerfs et ses muscles.
Il suffit donc que Johnny pense très fort à un mouvement pour que le signal soit interprété par la prothèse. Cette dernière se charge ensuite de le retranscrire sous la forme d’un mouvement.
Les premiers tests ont été plutôt concluants mais la mise en place de cette prothèse a nécessité plusieurs opérations chirurgicales afin de réorganiser certains muscles. La DARPA travaille cependant sur une nouvelle version contrôlable directement par une interface neuronale, une version qui s’appuiera donc sur les signaux électriques du cerveau.
Il faut tout de même préciser que l’agence a présenté plusieurs prototypes depuis le début de l’année. Cet appareil n’est donc que le dernier d’une longue série.