La forêt aux virus géants

Dans une poignée de terre, il y a une si grande diversité de cellules microbiennes que les scientifiques pensent qu’il est impossible de les caractériser toutes. Mais ce n’est pas tout, car dans cette même poignée de terre se trouvent également d’innombrables virus qui peuvent infecter les microbes, modifiant ainsi leur capacité de régulation du sol.

Si des virus qui infectent des microbes sont déjà quelque chose d’étrange, il y a plus surprenant encore !

Forêt

Des chercheurs américains ont en effet découvert pour la première fois des génomes à virus géants dans un écosystème de sol forestier.

Des virus géants découverts dans une forêt américaine

La découverte a été faite par des chercheurs du Joint Genome Institute (JGI) du Département américain de l’énergie (DOE), et de l’Université de Massachusetts-Amherst (UMass Amherst). Leur étude a été publiée le 19 novembre dans le journal Nature Communications. Les virus géants, comme leur nom l’indique, se caractérisent par des génomes et des virions d’une taille disproportionnée, hébergeant leur matériel génétique. Parce qu’on les trouve fréquemment dans les algues et les protistes, les scientifiques pensent qu’ils ont un impact significatif sur la dynamique de la population de leurs hôtes et sur les cycles biogéochimiques de la planète.

Ces virus géants ont été découverts par Frederik Schulz, chercheur au JGI, alors qu’il aidait une étudiante diplômée d’UMass Amherst (du nom de Lauren Alteio) à analyser ses données métagénomiques. Schulz a déclaré : “Le grand nombre de génomes distincts de virus géants trouvés sur ce site d’échantillonnage est sans précédent par rapport aux autres ensembles de données métagénomiques que j’ai eu à voir”.

Les plus grands virus découverts à ce jour

La nouvelle étude a permis aux scientifiques de découvrir en tout 16 nouveaux virus géants, appartenant à différentes lignées et qui viennent augmenter de plus 20% la diversité phylogénétique totale des virus géants. L’étude a été menée dans la forêt de Harvard, dans le Massachusetts, sur une portion de 4 000 hectares. Elle a été fiancée par le Réseau mondial de recherche écologique à long terme (ou Long term ecological research (LTER) network) de la Fondation nationale américaine pour la science (National Science Foundation, NSF).

“Sur la base de la taille du génome, plusieurs des nouveaux virus faisaient partie des plus grands virus découverts à ce jour”, explique Schulz. “L’un d’eux, avec un génome de 2,4 mégabase, a été nommé ‘Hyperionvirus’ du nom de l’arbre vivant connu le plus haut du monde.”

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