La Normandie a inauguré la première route solaire de France

Ségolène Royal s’est rendue en Normandie cette semaine afin d’inaugurer une route unique en son genre. Recouverte de panneaux photovoltaïques, elle est effectivement capable de générer sa propre énergie. Une première à cette échelle.

Le tronçon concerné s’étend sur un kilomètre de long et il se trouve sur une voie départementale située à proximité de la commune de Tourouvre-au-Perche, dans le département de l’Orne. Une commune assez particulière au demeurant, car elle est née de la fusion de dix autres villages.

Wattway
La route solaire, par Colas. (© COLAS – Joachim Bertrand)

Cette route a été recouverte de plusieurs dalles photovoltaïques recouvrant une superficie de 2 800 m² environ.

La première route solaire de France

Les feuilles de silicium composant ces dalles ont été emballées dans une résine protectrice afin de les protéger contre les chocs. D’après le communiqué envoyé à la presse, grâce à cette résine, elles devraient être capables de supporter le passage de véhicules légers et même de poids lourds. Elles offriraient également un niveau d’adhérence similaire à celui d’un revêtement traditionnel.

Fabriquées par une entreprise locale (SNA), ces dalles ont été testées pendant de longs mois au préalable en Vendée et dans les Yvelines.

Les dalles composant cette route sont raccordées au réseau de distribution local. Elles devraient être en mesure de produire quotidiennement 790 kWh. Grâce à ce tronçon, les autorités espèrent pouvoir alimenter l’éclairage public de la ville.

Cette route s’inscrit dans le projet Wattway, porté par l’entreprise française Colas. Créée à la fin des années 20, elle a commencé par travailler sur les émulsions de bitume avant d’être rachetée par Bouygues dans les années 80.

Elle compte désormais un peu plus de 60 000 employés, pour un résultat net se chiffrant en plusieurs centaines de millions d’euros.

Un projet coûteux et critiqué

Colas a présenté en fin d’année dernière un nouveau revêtement spécial fonctionnant comme un panneau photovoltaïque. Il se compose de plusieurs couches, dont une feuille en silicium polycristallin. Elle lui permet de capter l’énergie solaire et de la convertir en électricité.

L’entreprise a mené plusieurs tests au fil de ces derniers mois, mais c’est la première fois qu’elle se lance dans un projet de construction de route solaire.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce projet ne fait pas l’unanimité. Marc Jedlicza, le vice-président du réseau pour la transition énergétique reconnaît ainsi la prouesse technique, mais il estime aussi que cette route tient davantage du gadget marketing. Jean-Louis Bal, le président du syndicat des énergies renouvelables, s’inquiète pour sa part de la durée de vie de ce tronçon.

Le véritable problème vient du coût, bien entendu. Ce kilomètre de route a coûté cinq millions d’euros aux pouvoirs publics. Les instigateurs du projet se veulent cependant rassurants. Pour eux, la mise en place de ce tronçon est capitale, car il leur permettra de déterminer précisément comment se comporte ce revêtement lorsqu’il est confronté au passage de véhicules routiers.

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