La tombe du premier tueur en série américain va être exhumée

H. H. Holmes est considéré comme l’un des premiers tueurs en série américains. Plus de cent ans après sa mère, ses descendants ont obtenu le droit d’exhumer son corps. Ils souhaitent en effet mettre un terme à toutes les théories complotistes circulant au sujet de leur ancêtre.

H. H. Holmes, de son vrai nom Herman Webster Mudgett, est né dans le New Hamphire en 1860. Fasciné par la mort, il est accusé d’avoir tué entre vingt-sept et deux cents personnes en l’espace de quelques décennies.

H. H. Holmes

D’après la légende, l’homme serait né d’un père alcoolique violent et d’une mère méthodiste très croyante. Un mélange visiblement explosif.

De l’innocent Herman Webster Mudgett au terrible H. H. Holmes

Durant l’enfance, des camarades de classe lui auraient joué un mauvais tour en le forçant à voir et à toucher un squelette humain. Loin de ressentir une quelconque aversion pour la dépouille, il aurait développé une véritable fascination pour la mort suite à cette expérience.

C’est en tout cas ce qu’il a affirmé plusieurs années plus tard.

En 1884, après avoir terminé un cursus d’assistant pharmacien, Mudgett fabrique un faux diplôme du département de médecine de l’Université du Michigan afin de pouvoir exercer comme médecin. En parallèle, il commence à voler des corps à la morgue et il les défigure ensuite afin de faire croire à des morts accidentelles, en vue de toucher l’argent de polices d’assurance spécialement souscrites pour l’occasion.

Il décide ensuite de changer de nom et de devenir H. H. Holmes.

Quelques années plus tard, en 1886, Holmes trouve un poste dans une pharmacie de Chicago tenu par un couple originaire de la région, les Holton. Très malade, le propriétaire des lieux n’est pas en mesure de gérer le commerce et c’est donc sa femme qui s’en occupe.

Après la mort de son époux, elle lui propose de racheter son commerce. L’homme accepte, mais il se retrouve très rapidement dans l’incapacité de payer les traites fixées pour la vente. Mme Holton décide de le poursuivre, mais elle disparaît peu de temps plus tard. Holmes finit donc par récupérer le titre de propriété du commerce.

L’hôtel des horreurs

Quelques mois plus tard, l’homme achète un terrain vague situé en face de la pharmacie et il lance alors la construction d’un immeuble de trois étages, un immeuble dont il dessine les plans lui-même. Il décide de réserver le rez-de-chaussée pour sa pharmacie et pour plusieurs magasins et il fait construire au-dessus un bureau et une centaine de chambres insonorisées, des chambres pour la plupart dépourvues de fenêtres.

Il faut également installer des lignes de gaz menant directement vers les chambres afin de pouvoir asphyxier leurs occupants en toute discrétion, avec plusieurs vides sanitaires donnant directement vers le sous-sol, des vides sanitaires suffisamment grands pour pouvoir faire passer des corps humains adultes.

Pour brouiller les pistes, il décide de passer par plusieurs promoteurs. Personne ne se rend compte de rien. L’établissement ouvre ses portes comme hôtel en 1893, à temps pour l’Exposition universelle.

Durant les années suivantes, Holmes commence à tuer. Il choisit ses victimes parmi ses employées. Principalement des femmes. Le mode opératoire est toujours le même. Il commence par les asphyxier et il les transporte ensuite au sous-sol pour les torturer. Certaines sont enfermées dans un coffre-fort insonorisé situé à côté de son bureau.

Ensuite, leur corps est disséqué et écorché. Certains sont brûlés, ou plongés dans un bain d’acide, au gré des humeurs du bourreau. Les squelettes des victimes sont vendus pour leur part aux écoles de médecine.

Holmes finit cependant par se sentir à l’étroit et il décide donc de changer d’air et de parcourir le pays en montant diverses arnaques. Suite à un vol de chevaux orchestré au Texas, il est arrêté et placé en détention. Il ressort quelques temps plus tard et il ne trouve alors rien de mieux que d’assassiner son ancien associé, Benjamin Pitezel.

Ce meurtre a été sa seule erreur. La police le soupçonne rapidement et elle entreprend alors de fouiller toutes ses possessions, à commencer par son hôtel particulier. Les enquêteurs retrouvent alors d’innombrables cadavres en putréfaction, mais aussi des squelettes et des membres coupés.

Une histoire qui inspire les complotistes

H. H. Holmes reconnaît avoir tué vingt-sept personnes, et pas une de plus. L’enquête, elle, révélera la présence de plus d’une centaine de cadavres dans les sous-sols de l’hôtel. L’homme est condamné à mort et il est pendu le 7 mai 1896 à la Prison de Moyamensing. Peu de temps avant l’exécution, il demande à ce que son corps soit coulé dans du béton afin que personne ne puisse venir troubler son repos éternel.

Mais l’homme n’était pas seulement un tueur. Il était aussi polygame et il a ainsi été marié à trois femmes différentes. Deux d’entre elles lui ont donné des enfants et il a donc une descendance. En 2011, un de ses arrières-petits-fils s’était d’ailleurs illustré en écrivant un livre dédié à son ancêtre, Bloodstains. Un livre dans lequel il affirmait sans l’ombre d’une preuve que son aïeul était également Jack l’Éventreur.

Il n’a pas été le seul à se passionner pour le tueur. H. H. Holmes a en effet marqué la culture populaire et les auteurs. Philip K. Dick lui-même évoque sa sinistre histoire dans L’Invasion Divine.

En parallèle, sa vie a aussi nourri de nombreuses théories complotistes. Certaines personnes pensent en effet qu’il n’a pas été pendu en 1896 et qu’il a échangé sa place avec un autre prisonnier. Cette funeste légende a franchi les décennies et les descendants de l’homme ont décidé de faire toute la lumière sur cette histoire en déterrant son ancêtre et en procédant à une analyse ADN de sa dépouille.

Après une longue procédure judiciaire, ils ont fini par obtenir gain de cause et un tribunal américain les a ainsi autorisés à effectuer le test. H. H. Holmes verra donc bientôt de nouveau la lumière du jour.

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