Le CNRS va lancer un nanosatellite pour observer une exoplanète

La France est au centre de toutes les attentions. Des scientifiques originaires de l’hexagone ont en effet développé un nanosatellite afin de pouvoir observer directement une étoile du nom de Beta Pictoris et son exoplanète. Le lancement aura lieu demain.

Le PicSat a été élaboré par le CNRS et il vient se ranger dans la catégorie des cubesats et donc des nanosatellites. Extrêmement compact, l’appareil fait la taille d’une bouteille d’eau et il n’a pas coûté très cher à produire.

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En tout, la mission a en effet nécessité un budget total de 1,5 million d’euros, un montant correspondant – comme le rappelle Sylvestre Lacour – à environ un centième du coût d’une mission classique.

PicSat, un nano-satellite pour observer une exoplanète

Le satellite décollera de notre planète demain matin (4h58) à l’aide d’une fusée indienne et il sera placé en orbite à environ cinq cents kilomètres au-dessus de la surface terrestre.

Une fois en place, le PicSat braquera ses capteurs en direction d’une étoile du nom de Beta Pictoris, une étoile située à environ 63,4 années-lumière de notre propre monde.

Cette étoile est un peu particulière en raison de son âge. Elle est en effet âgée de 23 millions d’années seulement et elle est à la fois jeune et brillante. Toutefois, ce n’est pas le plus intéressant. Beta Pictoris est également entourée d’un vaste disque composé de poussières, de gaz et de débris rocheux issus du nuage qui lui a donné naissance.

En outre, une équipe dirigée par Anne-Marie Lagrange a découvert en 2009 une planète gazeuse géante située dans son orbite, Beta Pictoris b, une planète en cours de formation. Extrêmement imposante, cette dernière est environ sept fois plus massive que Jupiter et elle est située à environ un milliard et demi de kilomètres de distance de son étoile.

Pour le moment, nous savons peu de choses au sujet de cette exoplanète et c’est précisément ce qui a poussé le CNRS à lancer cette mission.

Une mission ambitieuse

En 2014, Sylvestre Lacour et son équipe ont en effet déterminé que la planète passera entre son étoile et notre propre monde en 2018. Un transit à la fois rare et attendu. Compte tenu de la distance séparant les deux corps, ce passage se reproduit uniquement tous les dix-huit ans.

Pour ne rien arranger, le transit de Beta Pictoris b ne durera pas plus de quelques heures. Le CNRS a donc eu l’idée de développer un nano satellite afin de pouvoir observer plus facilement l’exoplanète, un nano satellite équipé à la fois d’un télescope miniaturisé et d’un mode de communication : le fameux PicSat.

Grâce à lui, Sylvestre Lacour et son équipe devraient être en mesure de collecter de nombreuses données au sujet de l’exoplanète et donc de déterminer sa taille exacte ou encore la composition de son atmosphère.

Ce n’est cependant pas le seul intérêt de la mission. Comme le rappelle l’astrophysicien, cette planète est encore en cours de formation et l’observer devrait nous en apprendre plus sur la manière dont se forment les planètes et sur leurs interactions avec le disque protoplanétaire de leur étoile.

12 réflexions au sujet de “Le CNRS va lancer un nanosatellite pour observer une exoplanète”

  1. 63,4 années lumière… c’est à dire en gros 600 000 milliards de km…. Ce qui veut dire que si nous parvenions à développer des moteurs capables d’accélérer une sonde ou un vaisseau spatial à une vitesse proche de celle d’une comète… Disons au moins proche des 20 kilomètres par seconde… Soit 72 000 km/h…. Et bien il nous faudrait en gros pas loin d’un million d’années pour rejoindre cette exoplanète.
    Super… 😕

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    • En même temps, l’idée ce n’est pas d’installer une colonie sur place, mais plutôt d’en apprendre plus sur le processus de formation des planètes et sur le système de l’étoile.

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      • Le problème pour moi c’est qu’on consomme énormément de ressources sur notre planète, beaucoup plus que ce qu’elle parvient à régénérer. Et que l’on dépense beaucoup de ressources pour se lancer dans l’étude de la conquête de l’espace alors que les distances astronomiques de l’univers sont hors de portée de notre technologie.
        Beta Centauris le système solaire le plus proche du nôtre et déjà à plus de 3 années-lumière… C’est-à-dire a des dizaines de milliers d’années de voyage.
        Le problème c’est qu’au lieu de comprendre que l’on va arriver au bout de nos ressources avant d’arriver à ne serait-ce qu’à mettre un pied dans l’espace… On fait les autruches en regardant Star Wars.
        Il faut absolument que l’on parvienne à l’équilibre sur notre propre planète avant de commencer à rêver.
        Je n’ai rien contre l’étude de l’univers bien au contraire, mais ce qui me fait peur c’est qu’un maximum de gens rêvent et oublient l’urgence pour nous de devoir abandonner nos habitudes, revoir notre copie pour enfin parvenir à vivre en harmonie avec notre Terre… Enfin si on veut pouvoir survivre assez longtemps pour développer des technologies capable de répondre aux défis lié à l’immensité de l’univers.

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  2. Les nanosatellites, je suis tellement pressé de voir cette technologie enfin déployée à grande échelle !
    Le mieux sera lorsqu’ils auront un système de propulsion autonome leur permettant de se déplacer aux confins de l’espace. On pourrait enfin couvrir une surface beaucoup plus grande qu’aujourd’hui et en apprendre tellement plus !

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    • Euh… ok ok mais t’as un train de retard car ce projet est déjà en cours de préparation. Un milliardaire russe a comme projet d’envoyer un nanosatellite ou nanosonde pour aller explorer l’étoile la plus proche de notre système solaire.

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      • Effectivement, je n’avais pas vu passer l’info (de là à employer un ton condescendant…) malgré tout, le sujet principal de mon commentaire était surtout le déploiement et l’utilisation à grande échelle.
        Merci de l’info !

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