Le Manuscrit de Voynich serait en réalité un hoax

Le Manuscrit de Voynich est un des ouvrages les plus mystérieux au monde. Personne n’a encore été en mesure de déterminer son auteur ou même de le déchiffrer. Selon un expert en chiffrement, c’est tout à fait normal, car le manuscrit en question serait en réalité un hoax très élaboré. Tout le monde n’est cependant pas de son avis.

Ce livre tire son nom de son découvreur, un certain Wilfrid M. Voynich. Passionné par les livres rares et anciens, ce bibliophile polonais a eu l’occasion de visiter la Villa Mondragone en 1912, grâce à un de ses contacts.

Manuscrit de Voynich
Le Manuscrit de Voynich n’a pas encore fini de faire parler de lui.

Cette villa un peu particulière appartenait à des jésuites et ces derniers désiraient la restaurer, mais ils ne disposaient pas des fonds suffisants.

Le Manuscrit de Voynich tire son nom de celui de son découvreur

Ils avaient donc décidé de vendre une partie de leur collection de livres. Voynich, avait entendu parler de l’opération et il s’est donc arrangé pour être invité. L’homme avait profité de l’occasion pour acquérir une trentaine d’ouvrages. Ce manuscrit en faisait partie.

Il était persuadé que ce livre avait été écrit par Roger Bacon, mais il n’a jamais été en mesure de prouver sa thèse. Il est en effet mort quelques années plus tard, en 1930. Ethel, sa femme, a hérité de sa collection et notamment de ce livre, mais elle n’a jamais cherché à percer son mystère. A sa mort, le manuscrit a été récupéré par Anne Nill, une de ses amies, avant d’être revendu à Hans Kraus, qui l’offrit quelques années plus tard à l’Université Yale.

Si le Manuscrit de Voynich fascine autant, c’est avant tout pour deux raisons.

La première, c’est que personne n’a encore réussi à déterminer son auteur. Après l’avoir daté au carbone 14, Greg Hodgins a fini par déterminer que le parchemin du livre avait été fabriqué entre 1404 et 1438, plusieurs siècles après la mort de Roger Bacon. Beaucoup d’autres noms ont évidemment circulé au fil des années, mais aucun d’entre eux ne s’est réellement imposé.

Pendant un temps, certains chercheurs ont même pensé que le manuscrit avait été fabriqué par son découvreur, mais cette thèse a rapidement été invalidée.

Le livre a été fabriqué entre 1404 et 1438, mais personne n’a pu déterminer le nom de son auteur

La seconde raison a trait à son contenu. Le livre contient de nombreux croquis, mais également plusieurs notes rédigées à partir d’un alphabet inconnu, un alphabet ne correspondant à aucune langue existante. Le plus fou, dans l’histoire, c’est que personne n’a encore réussi à le déchiffrer et c’est précisément ce qui a rendu le document aussi célèbre.

Enfin ça, et aussi le fait qu’aucun spécialiste n’est parvenu à se mettre d’accord sur sa nature exacte.

James Finn, par exemple, pensait que la langue utilisée était tirée de l’hébreu. William F. Friedman et John Tiltman, de leur côté, en sont venus à la conclusion que le langage du manuscrit avait été inventé de toutes pièces et qu’il était axé sur la philosophie et la métaphysique.

Jacques Guy, pour sa part, était convaincu que le manuscrit était rédigé dans un langage naturel exotique.

Plus récemment, des chercheurs de l’Université de Manchester ont publié un article dans lequel ils expliquent avoir étudié le document avec des méthodes issues de la théorie de l’information de Shannon, une théorie probabiliste.

Un livre indéchiffrable

En procédant de la sorte, ils ont déterminé que le livre avait une organisation et une structure complexe, avec une distribution des mots compatible avec une langue réelle.

Gordon Rugg, un psychologue et linguiste britannique, a toujours déclaré que ce texte était en réalité une escroquerie et il s’est récemment livré à une nouvelle expérience qui semble donner du crédit à sa thèse.

Pour commencer, le spécialiste a placé sur une grille des syllabes extraites du livre, en les rangeant en trois catégories différentes : les racines, les préfixes et les suffises. Ensuite, il a pris un morceau de carton, il a percé trois trous à sa surface et il l’a posé sur la grille afin de reconstituer des mots.

Ce n’était pas la première fois qu’il se livrait à une telle expérience (la précédente datait de 2003), mais il a été un peu plus loin en analysant le texte obtenu avec la fameuse loi de Zipf. En procédant de la sorte et en comparant le Manuscrit de Voynich à d’autres livres, il a pu prouver qu’il était tout à fait possible de créer un faux langage ressemblant en tout point à une langue existante.

Mais voilà, tout le monde n’est pas de cet avis et Marcelo Montemurro estime pour sa part que le livre est bien trop complexe pour être une simple escroquerie.

Une chose est sûre en tout cas, l’auteur de ce manuscrit doit beaucoup rire de là où il se trouve. Peu de livres peuvent se targuer d’avoir suscité de tels débats.

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