Le Safety Check de Facebook s’est fait méchamment piéger

Facebook a déployé en novembre dernier une nouvelle version de son fameux Safety Check. Résolument communautaire, cette dernière se veut aussi plus réactive et plus efficace. Elle n’est malheureusement pas dénuée de défauts et c’est précisément ce que prouve cette étonnante histoire. L’outil s’est en effet activé à tort à Bangkok, provoquant du même coup la panique d’une partie de la population.

Le développement de cette fonction a commencé en 2011, peu de temps après le séisme de la côte Pacifique du Tohoku.

Safety Check Facebook
Le Safety Check de Facebook s’est activé à Bangkok suite à la publication d’un article de désinformation.

À l’époque, de nombreuses personnes s’étaient précipitées sur la plateforme afin de s’enquérir de la santé de leurs proches. Face à la situation, Facebook a demandé à ses meilleurs ingénieurs de travailler sur un outil spécialement dédié à la chose.

Le Safety Check a beaucoup évolué au fil des versions

Initialement baptisé Disaster Message Board, l’outil en question a été renommé en Safety Check à son lancement, en octobre 2014.

Cette fonction était initialement activée par l’entreprise durant les catastrophes naturelles ou lors d’incidents d’origine humaine et elle permettait ainsi aux personnes se trouvant dans la zone géographique ciblée de signaler à leurs proches qu’ils se trouvaient en sécurité.

Elle avait notamment été utilisée lors des attentats en Île-de-France en novembre 2015, ou même pendant le séisme de février à Taïwan.

Mais voilà, dans les faits, le Safety Check met souvent du temps à s’activer et cela a valu de nombreuses critiques à Facebook. Notamment durant l’attaque du camion fou à Nice l’été dernier. Face à la situation, ce dernier a déployé une nouvelle version de son outil en novembre. Plus collaborative, elle permet aux utilisateurs de signaler rapidement un incident et d’activer dans la foulée cette fonction.

Plus tôt dans la semaine, un site a publié un article évoquant une prétendue explosion à Bangkok. L’information a été très vite reprise par plusieurs autres médias, puis par les internautes. Plusieurs d’entre eux ont demandé l’activation du Safety Check et Facebook a obtempéré.

Une fausse explosion à Bangkok

Tout a donc fonctionné sur les roulettes, à une exception près : aucune explosion ne s’est produite à Bangkok.

La nouvelle venait en effet du Bangkok Informer, un site de désinformation assez connu en Thaïlande. Toutes les informations et les images intégrées à l’article étaient une reprise d’autres articles publiés en août 2015 suite à l’explosion survenue à Erawan, dans la partie ouest de la Thaïlande. Un incident bien réel, cette fois.

Ce n’est pas le pire, car le Safety Check est resté activé pendant près d’une heure et il a provoqué un véritable vent de panique chez les utilisateurs de la plateforme, et encore plus chez ceux qui avaient des proches à Bangkok.

Cette affaire ne tombe évidemment pas au meilleur moment pour Facebook. La firme a été très attaquée ces derniers temps sur la pertinence des informations circulant sur sa plateforme et cette histoire de fausse explosion ne plaide pas franchement en sa faveur.

D’autant que la nouvelle version du Safety Check était censée pouvoir faire la différence entre les vraies informations et les fausses actualités.

2 réflexions au sujet de “Le Safety Check de Facebook s’est fait méchamment piéger”

  1. un réseau “social” ne peut par définition, être un site d’information réellement fiable.
    tout sera toujours sujet à caution.
    même les informations de wikipédia ne doivent pas être prises pour argent comptant, alors FB…
    quant au critique lors de l’attaque de Nice …. genre certains pensaient être alerté par FB si ils se trouvaient sur le chemin du tueur ? les sites d’informations ayant relatés l’attentat dans les minutes qui ont suivit, je voit pas ce qu’on pouvait espérer de plus….

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    • Tu le sais, je le sais, mais tout le monde ne le sait pas.

      En réalité, tu n’imagines pas le nombre de personnes qui croient dur comme fer en les informations circulant sur Facebook. Et ça, c’est un véritable problème.

      Pour Nice, le Safety Check ne s’est pas activé tout de suite. C’est ce qui a été reproché à Facebook.

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