L’EmDrive, bientôt une réalité ?

Malgré ses nombreux exploits dans la conquête de l’espace, l’humanité n’a jamais été capable d’effectuer une vraie balade interstellaire. Bien des contraintes l’en empêchent, notamment par rapport à l’énergie et au temps qu’une telle aventure requiert. Ces obstacles ne semblent pourtant pas décourager les scientifiques. Voyager 1, lancé en 1977, est actuellement hors du système solaire en se déplaçant à une vitesse de 40 000 miles par heure.

En 2001, l’ingénieur aéronautique britannique Roger Shawyer avait proposé un système de propulsion électrique capable de produire une poussée sans carburant. Il l’avait baptisé EmDrive (ElectroMagnetic Drive), ou propulseur à cavité résonante électromagnétique asymétrique. Le concept avait ravivé les espoirs et attiré l’intérêt des agences comme la NASA.

Espace

Dernièrement, des physiciens allemands ont lancé le projet SpaceDrive dont l’objectif est de trouver les sources d’erreurs possibles dans les expériences EmDrive.

Roger Shawyer pourrait avoir raison

C’était en 2010 que le concept de l’EmDrive a commencé à être popularisé à travers de nombreux articles écrits sur le sujet. En 2016, une équipe de la NASA avait mené des expériences sur le dispositif, sans succès. Les scientifiques allemands pensent que des erreurs auraient pu avoir lieu, et que Roger Shawyer n’avait pas tort.

Roger Shawyer pensait que l’EmDrive pourrait se déplacer sans diminuer de masse, ce qui impliquerait que sa quantité de mouvement ne se conserve pas. Toutefois, sa théorie est sujette à de nombreuses controverses, notamment en termes de mécanique newtonienne et d’erreurs de mesure.

Besoin d’une approche radicalement nouvelle

Les chercheurs allemands, menés par Martin Tajmar de la Technische Universität Dresden, ont fait un bon début. Dès la première expérience, ils ont identifié une source possible de faux positifs dans des tests passés.

« Nous soupçonnons donc que l’interaction de l’alimentation électrique de l’amplificateur avec le champ magnétique de la Terre masquait toute poussée réelle qui pourrait être inférieure à notre valeur observée », ont-ils écrit. Lors du prochain test, ils prévoient d’utiliser des feuilles de Mu-métal pour protéger l’appareil des influences électromagnétiques extérieures indésirables. Il s’agit d’un alliage magnétique doux à très haute perméabilité.

« Il est évident que nous avons besoin d’une approche radicalement nouvelle si nous voulons réaliser un vol interstellaire avec des vaisseaux spatiaux [de taille similaire] à ceux que nous utilisons aujourd’hui, » ont-ils conclu.

Les détails sur les premiers résultats ont été présentés cette semaine à la conférence Space Propulsion de l’Association aéronautique et astronautique de France.

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