Les caméras embarquées des policiers américains sont vulnérables aux cyberattaques

Les caméras embarquées sur les véhicules ou les corps des policiers sont censées protéger les civils contre les arrestations arbitraires et les services de police contre les accusations infondées. Seulement, il est possible de manipuler les images, contredisant ainsi les rapports de police, les dépositions des témoins ou des victimes présumées de violences policières.

La démonstration en a été faite lors de la Def Con.

Poursuite Police

Josh Mitchell, consultant en cybersécurité chez Nuix, a démontré lors de la convention que les pirates pourraient même supprimer ou rajouter des preuves sans que personne ne s’en aperçoive. Des policiers risqueraient ainsi de perdre leur job voire d’aller en prison et des violences policières risqueraient de passer sous silence.

Un témoin oculaire d’une violence perdrait toute crédibilité si les caméras embarquées montrent des images manipulées où la personne n’est pas à l’endroit où elle dit se tenir au moment des faits.

« Equal justice under law »

Cette devise éloquente est gravée sur le devant du bâtiment de la Cour Suprême des États-Unis. Pour qu’une procédure judiciaire soit équitable, il faut que les preuves soient fiables. Voilà pourquoi Mitchell estime qu’il est urgent de renforcer la sécurité des caméras embarquées. Leurs données doivent être chiffrées pour éviter toute manipulation.

Lors de la convention à Las Vegas, l’expert a démontré qu’il était possible de changer, supprimer ou rajouter des données de manière à présenter sous un autre jour le déroulement d’un événement. Un hacker peut modifier le lieu, la date et l’heure où se sont déroulés les faits. Une arrestation régulière dans un repaire de dealers pourrait par exemple passer pour des violences policières injustifiées devant témoins factices.

Wifi, atout et vulnérabilité des caméras embarquées

La connexion Wifi intégrée permet aux policiers de télécharger rapidement les images depuis leurs stations mobiles. L’identification de suspects ou de témoins potentiels permet de faire avancer les enquêtes. En même temps, Mitchell affirme que le réseau Wifi permet aux pirates de manipuler les images pour induire les enquêteurs en erreur.

La sécurité des officiers de police est même en jeu, notamment lorsqu’ils enquêtent sur des trafiquants de drogue et qu’ils infiltrent un gang. Toute personne possédant un récepteur Wifi peut, selon Mitchell, suivre les mouvements des policiers. Les gangs pourraient s’en servir pour tenter d’identifier puis d’exécuter le policier infiltré dans leurs rangs.

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