Les glaciers de Pluton livrent enfin leurs secrets

Pluton a pendant longtemps fasciné les astronomes et les chercheurs, notamment en raison de la répartition de ses glaciers. Deux scientifiques français ont créé un modèle informatique afin d’expliquer le phénomène.

Percival Lawrence Lowell était un homme doté de multiples facettes. Né dans une famille aisée à Boston, il a fait fortune dans les affaires et plus précisément sur le secteur du textile, avant d’entamer de nombreux voyages en Extrême-Orient. En 1890, il a croisé la route de William Pickering, un ingénieur de renom, et il s’est alors découvert une véritable passion pour l’espace et l’univers.

Glaciers Pluton
Des chercheurs ont enfin percé le mystère des glaciers de Pluton.

Trois ans plus tard, l’homme est tombé sur un livre assez connu de Camille Flammarion, La Planète Mars. Fasciné par la belle rouge, Lowell a décidé de lui consacrer sa vie.

Les origines de Pluton

Il a commencé par arpenter le territoire américain afin de trouver le meilleur site possible pour observer la planète, en s’appuyant en tout et pour tout sur une simple lunette de six pouces. Le hasard a voulu qu’il passe dans la ville de Flagstaff. La ville remplissant tous ses critères, il s’est lancé dans la construction d’un observatoire en 1894, à environ 2 300 mètres d’altitude, sur une montagne de la région.

Lowell a dépensé une véritable fortune pour équiper son observatoire des meilleurs instruments possible. Il a procédé à de multiples observations de la planète Mars. Tout comme Giovanni Schiaparelli, il était convaincu que la planète abritait en son sein des lacs, des ruisseaux et même des canaux.

En réalité, il pensait même que la planète était habitée.

Il a publié de nombreux ouvrages sur Mars dans les années qui ont suivi, avant de s’intéresser à Vénus ou encore à Mercure. En 1907, il a fait sa toute première découverte majeure, l’astéroïde Arizona.

À la recherche de la planète X

Ensuite, très vite, il a commencé à se passionner pour… la planète X. Tout comme plusieurs astronomes à l’époque, Lowell était effectivement convaincu qu’il existait une neuvième planète dans le système solaire, une planète située au-delà de Neptune. Il a passé une bonne partie de sa vie à la chercher, mais il ne l’a jamais trouvée et il est mort quelques années plus tard, en 1916.

Toutefois, ses recherches n’ont pas disparu avec lui. Il ne le voulait pas en tout cas et il l’a couché noir sur blanc sur son testament. Malheureusement pour lui, tout ne s’est pas passé comme prévu et sa femme a fait pression afin de récupérer l’intégralité de sa fortune. L’observatoire a alors commencé à manquer d’argent. Fort heureusement, son frère a accepté de faire un don de dix mille dollars pour construire un nouveau télescope de 13 pouces.

Un télescope dont la gestion a été confiée à un certain Clyde W. Tombaugh. Il est possible que ce nom ne vous soit pas totalement inconnu et c’est bien normal, car il a découvert Pluton en 1930, validant du même coup une partie de la théorie du milliardaire.

Depuis, de nombreuses observations ont été menées et la NASA a envoyé une sonde sur place afin de prendre quelques photos de la planète : New Horizon.

Un étrange glacier en forme de coeur

Le 14 juillet, la sonde a transmis une série de plusieurs clichés aux équipes au sol. Ils ont beaucoup tourné dans les médias ensuite et cela n’a rien de surprenant, car ils laissaient apparaître du givre de méthane dans l’hémisphère nord et un glacier d’azote dans la plaine de Sputnik. Un glacier en forme de cœur.

Leur origine et leur répartition ont fait couler beaucoup d’encre et de nombreux experts ont commencé à étudier ces éléments afin de tenter de percer leurs secrets.

Tanguy Bertrand et François Forget, deux chercheurs du Laboratoire de Météorologie Dynamique, ont passé plusieurs mois à travailler dessus et leurs efforts ont visiblement fini par payer, car ils ont développé un modèle thermique capable de simuler les cycles de l’azote, du méthane et du monoxyde de carbone sur des milliers d’années. Ils ont ensuite comparé leurs simulations aux images prises par New Horizon. Tout correspond à merveille.

D’après ce modèle, le cœur de glace de la plaine de Sputnik tirerait ses origines de l’altitude du bassin et de l’insolation de la planète naine. Ces deux points contribueraient à augmenter la pression atmosphérique sur cette région. C’est en partie pour cette raison que la glace d’azote s’accumulerait dans ce bassin, formant du même coup cet étrange glacier en forme de cœur.

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