Les restes d’un “culte du crâne” ont été découverts sur un site vieux de 11.500 ans

Connaissez-vous le site de Göbekli Tepe ? Il s’agit d’un des sites archéologiques les plus anciens découverts à cette heure, et il n’a pas encore fini de révéler tous ses secrets. Situés en Turquie et plus précisément à la frontière syrienne, les monuments de Göbekli Tepe seraient vieux de près de 11.500 ans et auraient servi de complexe chamanique pendant des siècles, jusqu’à ce qu’ils soient peu à peu abandonnés il a y environ 1600 ans.

Découvert en 1963, le site ne fait en réalité l’objet de fouilles archéologiques que depuis 1995, date à laquelle il a commencé à être dégagé du sable et des gravas qui le recouvraient intégralement. Ces fouilles de longue haleine ont permis de mettre au jour un grand nombre de structures monumentales construites en pierre taillée, et d’en savoir plus sur l’importance de ce lieu chez les habitants de la région installés dans la zone entre la fin du Mésolithique et le début du Néolithique.

Göbekli_Tepe
Le site de Göbekli Tepe situé en Turquie, à la frontière syrienne, a visiblement été le théâtre d’un “culte du crâne”, il y a près de 11.500 ans.

Si l’on sait depuis longtemps que le site de Göbekli Tepe était un complexe religieux basé sur le culte de figures animales, les dernières découvertes sur place ont permis aux archéologues de comprendre que ce lieu était également dédié à un “culte du crâne”, comme en témoignent les nombreux fragments de crânes humains retrouvés sur place. Des fragments présentant des traces de peinture ocre et de profondes marques faites au silex.

Crânes d’ancêtres vénérés ou d’ennemis vaincus ?

La question se pose et reste d’ailleurs toujours à l’étude chez les chercheurs. Ce que les premiers examens ont en tout cas démontré, c’est que ces crânes étaient travaillés de manière à pouvoir être reliés les uns aux autres à l’aide d’une fine corde, et que le tout était probablement suspendu aux différents piliers de pierre présents sur le site.

Les autres indices étudiés par les anthropologues laissent également à penser que ces crânes étaient récupérés sur des individus fraîchement décédés, et qu’ils étaient écharnés peints et sculptés de manière ritualisée avant d’être intégrés au décor.

Les archéologues précisent en outre que le site de Göbekli Tepe ne recèle presque aucune dépouille humaine, et qu’il n’était pas pensé pour être un lieu de sépulture.

Les crânes retrouvés constitueraient donc bien une preuve d’un culte spécifique dédié à cette partie du squelette humain. C’est d’ailleurs ce que suggère la découverte de représentations d’animaux tenant des têtes humaines entre leurs pattes.

S’il est très difficile de savoir précisément quelle était la nature de ce culte, ces dernières découvertes donnent un aperçu saisissant des croyances et rituels propres aux habitants de cette région, près de 70 siècles avant la construction des plus anciennes pyramides égyptiennes.

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