L’étrange histoire de SG3, le forage le plus profond au monde

Les Russes ont démarré dans les années 70 un forage dans la péninsule de Kola afin d’explorer les profondeurs de la Terre. Il a été stoppé dix-neuf ans plus tard sans la moindre explication et de nombreuses légendes ont circulé dans les années suivantes.

L’histoire de ce forage trouve ses origines en pleine guerre froide, à la fin des années 60. Bien décidés à percer les mystères de la croûte terrestre, des scientifiques russes ont décidé de lancer un forage dans la région de Zapoliarny, une ville située dans l’oblast de Mourmansk.

SG3
SG3 a été définitivement scellé par les Russes en 1989.

À l’époque, les chercheurs s’étaient donné pour objectif d’atteindre une profondeur de 15 000 mètres. Ils souhaitaient effectivement atteindre le Moho afin de mieux comprendre les mécanismes de notre planète.

SG3 : le forage le plus profond jamais mené par l’homme

Le Moho, aussi connu comme la discontinuité de Mohorovicic représente la limite physique située entre la croûte terrestre et le manteau supérieur. D’après les évaluations faites par les géologues, cette dernière se trouverait à environ trente-cinq kilomètres sous nos pieds et elle mesurerait entre vingt et quatre-vingt-dix kilomètres d’épaisseur.

Depuis les années 60, de nombreux chercheurs ont lancé des forages en vue d’atteindre le Moho. Les Américains avaient lancé une opération similaire à Hawaï, mais ils n’avaient pas réussi à atteindre cette zone.

Pendant dix-neuf ans, les Russes ont donc foré dans cette région et ils ont fini par atteindre les 12 262 mètres de profondeur, soit le point le plus profond atteint par l’homme et l’endroit le plus bas du globe terrestre. Toutefois, les chercheurs ont mis un terme à l’expérience et ils ont ainsi décidé de ne pas descendre plus bas.

À l’époque, les autorités russes avaient justifié leur décision par la fin de la guerre froide, mais cette explication n’avait pas totalement convaincu le public. Les chercheurs avaient alors pris le relais en évoquant cette fois des problèmes techniques.

Creuser à une telle profondeur n’a effectivement rien d’anodin. Les scientifiques avaient ainsi évoqué une forte pression accompagnée de températures plus élevées que prévu. Ils s’attendaient en effet à ce qu’elle atteigne les 100 °C à cet endroit, mais leurs calculs n’étaient pas bons et les relevés effectués à l’époque tournaient plutôt autour de 180 °C.

Le projet a été abandonné précipitamment

L’expérience a été cependant profitable à la science. Grâce à ce forage, les chercheurs ont effectivement pu remonter à la surface d’anciennes roches âgées de plus de 2,7 milliards d’années. Ils ont également pu mener plusieurs études poussées portant sur la composition de la croûte profonde ou encore sur le bouclier baltique.

SG3 a notamment permis aux scientifiques de découvrir que la théorie de Jeffreys était fausse et qu’il n’existait donc pas de frontière marquée entre le basalte et le granite composant la couche terrestre profonde. En outre, les chercheurs ont également eu la surprise de tomber sur de grandes quantités de dihydrogène, chose qu’il n’avait pas prévu.

En parallèle et comme indiqué un peu plus haut, le forage a aussi donné lieu à de surprenantes théories dignes des plus grandes oeuvres de science-fiction. Certaines personnes pensent en effet que les Russes ont arrêté de forer suite à une découverte inédite impliquant, au choix, une ancienne civilisation disparue, des artefacts oubliés ou même les enfers.

Une chose est sûre en tout cas, les Russes ont fait en sorte que personne ne puisse aller voir de quoi il en retourne. Le trou a en effet été scellé.

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