Mais au fait, comment ferions-nous pour décoder un message des extraterrestres ?

L’origine de la vie sur Terre reste incertaine. Il est vrai qu’il existe des éléments connus qui conditionnent sa formation, comme l’eau, l’oxygène, la lumière solaire, etc. Toutefois, rien ne prouve que ce soit uniquement sur la planète bleue que ces éléments soient réunis. De plus, selon de récentes études, il serait également probable que d’autres formes de vie puissent naître à partir d’autres conditions chimiques initiales encore inconnues.

En tout cas, jusqu’ici, l’humanité n’a encore exploré qu’une infime partie de l’univers. L’hypothèse de l’existence d’une forme de civilisation extraterrestre ne peut pas être écartée.

FRB extraterrestre
Crédits Pixabay

Depuis plusieurs années, les astronomes sont donc à la recherche de signaux pouvant indiquer sa présence, notamment au travers de missions menées par le SETI ou le Breakthrough Listen.

Toutefois, même s’ils parvenaient à en détecter, il demeure un problème : comment faire pour décoder le message ?

Des réponses au paradoxe de Fermi

Il y a le célèbre paradoxe de Fermi selon lequel, « s’il y avait des civilisations extraterrestres, leurs représentants devraient être déjà chez nous. Où sont-ils donc ? » Cette théorie a maintes fois été critiquée.

Parmi les hypothèses avancées pour y répondre, il y a celle qui suggère que les extraterrestres auraient pu exister avant l’humanité. Il y a également une explication alternative selon laquelle tant d’obstacles, comme l’immensité de l’univers, empêchent la rencontre du troisième type.

Certains théoriciens ont déjà envisagé le fait que les extraterrestres sont probablement au courant de l’existence de l’humanité, mais qu’ils sont trop intelligents pour s’y intéresser. D’autres ont même affirmé qu’il est possible qu’ils se soient déjà infiltrés dans les sociétés humaines.

Quoi qu’il en soit, il serait plus sage de s’attendre, à tout moment, à une éventuelle interaction avec eux.

Le SETI a établi un protocole en cas de réception d’un signal extraterrestre

Depuis 1999, les astronomes de l’institut SETI (Search for Extra-Terrestrial Intelligence) essaient de repérer des signaux provenant d’une éventuelle civilisation extraterrestre avancée, située dans un autre système solaire.

Plus précisément, ils essaient de détecter un signal électromagnétique à bande étroite.

Ce serait une manière de distinguer un signal émis par des extraterrestres des signaux naturels. En effet, il serait plus probable qu’ils diffusent le message sur une gamme de fréquences très étroite. Le fait est que la diffusion sur une large gamme de fréquences représente un énorme défi en matière de savoir-faire et de moyens.

Dans le cas où les chercheurs du SETI suspectent un signal provenant d’une civilisation étrangère, ils devront suivre un protocole déjà établi. Celui-ci indique les étapes à suivre pour annoncer le signal, les mesures de protection des fréquences sur lesquelles il se trouve et la publication des données pour qu’elles puissent être analysées rapidement.

Des signaux non intentionnels ou intentionnels

En ce qui concerne le signal, il faudrait envisager deux possibilités. L’une est que c’est nous qui le découvrons en premier. Dans ce cas, les signaux peuvent être, par exemple, des messages vers des vaisseaux en orbite, ou des extraits d’émissions extraterrestres.

L’autre éventualité est que la Terre reçoit un message qui lui a été destiné. C’est ce qui pourrait se produire si les extraterrestres envoient des signaux pour informer de leur présence, ou s’ils ont repéré ceux que les humains ont déjà envoyés.

Une langue reflète la perception humaine de la réalité

Au cours de l’histoire, l’humanité a connu plus de 7 000 langues. Rappelons qu’une langue humaine reflète la nature psychologique, physique et culturelle de l’être humain. Elle est constituée de concepts qui lui sont propres, comme l’histoire, les amours et les passions, les guerres, les religions, les politiques, le corps, la façon de penser, etc.

Elle renvoie également à des éléments terriens, tel qu’ils sont perçus par la conscience humaine.

Il est déjà compliqué de communiquer avec une personne qui parle une autre langue. Communiquer avec des animaux l’est encore plus. Ainsi, il est difficile d’envisager qu’il puisse y avoir directement une forme de compréhension entre les humains et les représentants d’une exocivilisation.

Il existe des similitudes entre toutes les langues

Les différences linguistiques s’expliquent, d’une certaine manière, par les distances géographiques et les époques qui séparent les civilisations. Néanmoins, elles présentent certaines ressemblances.

Sheri Wells-Jensen est linguiste à la Bowling Green State University. Elle est aussi membre du conseil d’administration du METI International, une organisation spécialisée dans la recherche de méthodes pour communiquer avec des extraterrestres. Cette experte a expliqué que, dans les langues humaines, il y a toujours des concepts comme les noms, les verbes, le singulier et le pluriel, et des mots pour exprimer le temps qui passe.

Ces similitudes pourraient aussi exister dans le langage extraterrestre. Cependant, il est possible que la manière dont les humains conçoivent les notions comme le temps, l’espace et les nombres soit encore subjective.

Si c’est le cas, les caractères universels reliant les langues humaines n’existeraient pas chez les extraterrestres.

La loi de Zipf pourrait être d’une aide précieuse

La loi de Zipf serait une alternative intéressante. Il s’agit d’une forme d’observation empirique basée sur la fréquence des mots dans un texte.

Elle suppose que, si les différents mots dans une langue sont organisés selon leur fréquence d’utilisation, il en résulte une loi de puissance.

Cette loi de Kingsley Zipf (1902-1950) s’applique dans divers domaines des sciences sociales et des sciences physiques. Confirmée dans plusieurs langues humaines, elle a même servi à décoder une partie des messages que les dauphins s’envoient entre eux. Des chercheurs pensent qu’elle pourrait également s’appliquer à un signal extraterrestre.

On pourrait faire comme avec les hiéroglyphes

Pour pouvoir décoder une langue inconnue, il faudrait au moins avoir un corpus de textes afin de déterminer le nombre de signes dans le message. Pour ce faire, il faudrait que ce dernier soit capturé durant un temps d’exposition suffisant. Néanmoins, cela implique encore un autre défi technique.

Connaître le nombre de signes d’une écriture permet de déterminer le système utilisé. Celui-ci pourrait être alphabétique (une quarantaine de signes maximum), syllabique (environ une centaine) ou idéographique (plusieurs milliers). C’est ainsi que Champollion a réussi à déchiffrer les hiéroglyphes gravés sur la Pierre de Rosette en 1822.

Il faudrait montrer le message à tout le monde

D’après Sheri Wells-Jensen, si les astronomes reçoivent un signal provenant d’une exocivilisation, celui-ci doit être rendu public. « Donnez-le à tous les adultes et à tous les enfants de la planète qui le veulent. Jetez-le aux dauphins et aux baleines. Montrez-le aux autres primates », a-t-elle déclaré.

Il serait primordial d’encourager tout le monde à le déchiffrer et à recourir à différentes manières pour le faire : « dans des grilles, en utilisant différentes hauteurs de son, avec des lumières colorées, jouées à l’envers, interprétées comme des instructions pour origami, exprimées en perles ou en fils noués ou en mosaïques.»

L’experte a concédé que le fait de confier la tâche uniquement aux professionnels serait la pire chose à faire.

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