Non, Twitter ne compte pas fermer la porte au porno

Twitter a procédé à plusieurs mises à jour de ses conditions d’utilisation la semaine dernière. Suite à ces changements, de nombreux médias ont supposé que le service avait l’intention de fermer définitivement la porte aux contenus porno. En réalité, ce n’est pas du tout le cas.

Facebook, Instagram ou même Google sont connus pour leur puritanisme assumé et affirmé. Les deux premiers interdisent en effet la nudité sous toutes ses formes et le moindre téton féminin apparent est sanctionné par les modérateurs des plateformes.

Twitter Porn

Google n’est pas en reste non plus et encore moins depuis le boycott publicitaire subi par YouTube en début d’année.

Twitter ne compte pas interdire la pornographie

Désormais, les éditeurs et autres créateurs de contenus n’ont même plus la possibilité de parler de contraception ou de la sextech sans craindre de voir leurs annonces publicitaires supprimées. Nous en avons nous-mêmes été victimes à plusieurs reprises sur des articles ne portant pas franchement à polémique, des articles comme celui traitant des problèmes de taille rencontrés sur les préservatifs mis en vente sur le marché.

De tous les GAFA, Twitter est sans nul doute le moins regardant sur les contenus partagés et le service tolère ainsi les contenus érotiques ou même pornographiques depuis ses débuts.

Toutefois, la semaine dernière, l’entreprise californienne a choisi d’apporter des modifications à ses conditions d’utilisation afin de mieux encadrer la publication des contenus pour adultes. L’annonce a fait l’effet d’un véritable séisme numérique sur la toile et de nombreux confrères ont ainsi annoncé la fin du porno sur Twitter.

Pourtant, dans les faits, ce n’est pas réellement le cas et les changements apportés ont ainsi principalement pour but de renforcer la lutte du service contre le revenge porn.

Si l’on s’en réfère à cette page, le service autorise parfaitement la publication de contenus pour adultes lorsqu’ils sont marqués comme contenus sensibles, à l’exception de trois cas de figure. Les utilisateurs n’ont en effet pas le droit d’inclure ces contenus dans des vidéos en direct, dans des images de profil ou même dans leur bannière.

Plus intéressant, Twitter fait également la distinction entre les contenus explicitement violents et les contenus pour adultes.

Des mesures pour mieux encadrer l’utilisation du service et éviter certains abus

Dans la première catégorie, le service place ainsi les représentations de “scènes de crime” ou “d’accident horribles”, mais aussi les contenus mettant en scène des blessures, des actes de torture, des démembrements ou même des mutilations. Le contenu érotique ou pornographique vient se placer pour sa part dans la seconde catégorie et il est autorisé.

En outre, les contenus de nature artistique, médicale ou même liée à la santé et à la pédagogie n’ont pas besoin d’être marqués comme sensibles. Twitter a choisi de limiter cette restriction aux médias “de nature pornographique et/ou dont le but est d’exciter sexuellement”.

Dans le cas d’un signalement, Twitter s’engage à vérifier le contenu associé. S’il respecte les règles fixées par l’entreprise, il restera en ligne. Si ce n’est pas le cas, il sera susceptible d’être marqué comme sensible et l’activation de cette option pourra dans certains cas être étendue à l’ensemble du compte pour que toutes ses futures publications soient identifiées comme telles.

Toutefois, ces modifications ne se feront pas à l’insu de l’utilisateur et ce dernier recevra un courriel l’avertissant de la situation.

En revanche, si vous ne respectez pas les règles édictées plus haut et si vous avez la mauvaise idée d’utiliser une image sexuellement explicite en guise de photo de profil ou de bannière, alors vous vous exposez à une suspension temporaire de votre compte, une suspension qui deviendra définitive si vous continuez d’enfreindre les conditions du service. Un verrouillage du compte est également possible si le profil présente plusieurs contenus enfreignant les règles édictées par l’entreprise.

Bien sûr, à tout moment, l’utilisateur a la possibilité de faire appel en passant par ce formulaire.

1 réflexion au sujet de « Non, Twitter ne compte pas fermer la porte au porno »

  1. Quand Tweeter ou les autres interdisent la nudité, ce n’est nullement par souci de “morale” publique (c’est immoral, la nudité???), ce n’est nullement par souci de “protéger les enfants” (à qui veut-on faire croire que des enfants seraient choqués de voir une mère qui allaite ou de voir des images de gens nus sur une plage, ou des photos de nu artistique?), ce n’est même pas par pudibonderie, c’est tout simplement par calcul économique.

    1) Ces réseaux sont mondiaux, donc il ne faut pas se couper le marché de certains pays (surtout que ces pays les plus pudibonds sont aussi les plus gros consommateurs de porno: en tête, le Pakistan, l’Indonésie, l’Arabie Saoudite…)

    2) Il faut créer une demande solvable pour des contenus pornos. Et le meilleur moyen de créer cette demande, c’est de faire la chasse à toute nudité naturelle, ce qui crée des millions, des milliards même, de gens frustrés, obsédés sexuels, et du coup prêts à payer pour voir du porno.

    D’une manière générale, c’est la pudibonderie de nos sociétés qui crée cette demande de porno. En RDA (pays qui par ailleurs était une abominable dictature, mais c’est une autre question), la nudité y était généralisée, on se baignait nu à la piscine (des photos d’Angela Merkel en témoignent), y compris lors de la classe de natation à l’école ou au collège, on était nu dans les parcs, sur les plages. Et le porno y était totalement inconnu.
    Même chose dans des pays comme la Norvège, qui ne connaissent pas l’usage du maillot de bain (comme du pyjama), où toute la famille, les amis, les collègues, vont nus au sauna, ils consomment très peu de porno.
    En revanche, en “clics par habitant”, c’est parait-il le Maroc et l’Egypte qui sont en tête. Parce que comme chacun sait, au Maroc ou en Egypte, les femmes se promènent nues dans la rue. Ce sont les islamistes qui le disent! Il faut dire que pour eux, ne pas être en abaya (c-a-d la “dernière étape avant le niqab: on voit le nez et la bouche, mais c’est tout, pas même le menton), c’est être “nue, habillée comme une pute”.
    C’est aussi ce qu’a déclaré M Ramadan (qui semble-t-il ne se contente pas d’images…), “une femme non-voilée est comme une pièce de deux Euros: tout le monde en voit la face et elle passe de main en main”.

    Donc, à ceux qui craignent que Tweeter bloque le porno: ne craignez rien, c’est ce qui leur rapporte le plus!
    Et pour résumer, pour que ça rapporte, il faut supprimer toute autre forme de nudité. La seule nudité qui ait droit de cité, c’est le porno.
    (Et avec ça, on a le culot de nous parler de morale ou de protection de la jeunesse!)

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