Plusieurs villes ont testé un logiciel de surveillance prédictif

De nombreuses villes américaines et britanniques ont expérimenté, secrètement, un logiciel de surveillance prédictif produit par PredPol. Auparavant, les blogs de la société et quelques mentions dans un journal local étaient les seules sources d’informations sur ses activités.

Toutefois, pour raison de « demande d’informations publiques », une partie des documents concernant ses contrats ont été dévoilés.

La prédiction consiste à déterminer des points potentiellement dangereux. Afin que la police puisse inspecter plus intensément, la zone ne doit pas dépasser les cinq cents pieds carrés, soit environ 150 mètres carrés.

Le plus impressionnant est que les forces de l’ordre peuvent sélectionner le type de crime qu’elles veulent rechercher. Une carte annotée, intégrée dans Google Maps, sera mise à leur disposition.

De nombreux clients de la société ne sont pas répertoriés. Pour sa défense, Brian MacDonald, PDG de PredPol, a expliqué que : « La liste des clients actifs est un indicateur confidentiel. C’est courant dans le monde des commerces, des entreprises et des gouvernements ».

La prévention du crime profite à tout le monde

Selon un document intitulé « Comment la criminalité est prévisible », la société utilise des données sur la criminalité, allant de trois à dix ans, et analyse les informations pertinentes à travers un algorithme. Les tendances à court et à long terme, les événements récurrents et les facteurs environnementaux sont pris en compte. Pour les autorités, ce logiciel constitue un outil d’allocation de ressources.

« La prévention du crime profite à tout le monde, surtout aux délinquants potentiels en les empêchant de commettre des crimes », a déclaré Jeffrey Brantingham, responsable de la recherche et du développement chez PredPol.

Nuance entre augmenter le nombre d’arrestations et réduire la criminalité

PredPol a encouragé les forces de l’ordre à investir dans la répression des petites délinquances. Le groupe estime que « la résolution de problèmes orientée vers la réduction des délits mineurs peut réduire les crimes de félonie ». Le système est basé sur les « services de police aux fenêtres brisées », une pratique des années quatre-vingt, instaurée dans les grandes villes comme New York, Los Angeles et Boston.

Avec le temps, la théorie a été contestée. L’ordre fondé sur des « vitres brisées » entraînerait une patrouille excessive sur les communautés de couleur et les personnes défavorisées. Pour y remédier, la ville de New York a adopté le « Criminal Justice ReformAct », en allégeant les poursuites sur les crimes mineurs. Elle soutient qu’il y a une différence entre « augmenter le nombre d’arrestations et réduire la criminalité ».

Certains experts en criminologie ont conclu que l’approche ne garantit pas l’amélioration de la police. « On ne peut pas se fier à une technologie de surveillance prédictive, car les données analysées sont basées sur des données historiques. L’IA va prédire des crimes qui se produiront dans les mêmes lieux qu’auparavant », a confié Shahid Buttar, directeur de Grassroots Advocacy.

Andrew Ferguson, professeur à la faculté de droit, à l’Université de Columbia, a mis en doute la capacité du programme à réduire la criminalité. Il a dénoncé la non-transparence des technologies utilisées par les gouvernements locaux. Il estime que cette forme de confidentialité ne correspond pas au contrôle démocratique.

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