Pour acheter Ubisoft, Vivendi devrait lâcher 7,4 milliards d’euros

7,4 milliards d’euros, c’est la somme que devrait verser Vivendi pour prendre le contrôle total de l’éditeur français de jeux vidéo Ubisoft. La firme de Vincent Bolloré – actuellement actionnaire à hauteur de 27% chez Ubisoft – souhaite visiblement toujours acheter publiquement l’éditeur, mais en a-t-elle encore les moyens financiers ?

Car si le capital d’Ubisoft est actuellement de 5.7 milliards d’euros à la Bourse de Paris, Vivendi devrait verser rien de moins que 7.4 milliards (soit une majoration de 30%), indispensables pour convaincre les actionnaires institutionnels de laisser la holding prendre le contrôle complet d’Ubisoft. Une somme conséquente, qui s’avère bien supérieure aux liquidités actuellement disponibles chez Vivendi.

Acheter Ubisoft pourrait coûter cher à Vivendi. Selon les derniers calculs de l’agence Reuters la firme de V. Bolloré devrait débourser 7.4 milliards d’euros.

Les réserves de la société de V. Bolloré ont en effet été largement entamées jusqu’à atteindre 473 millions d’euros en mars dernier ; alors qu’en décembre 2015 la société profitait d’une trésorerie garnie de 6,4 milliards d’euros. Un pactole égrainé au fil des différents rachats d’actions et d’entreprises effectués au cours des deux dernières années, et qui s’est vu largement amoindri par le programme de distribution de dividendes aux actionnaires mis en place par Vivendi dernièrement.

Vivendi ne désespère pas de trouver un arrangement avec les Guillemot, mais ne “s’interdit rien“…

C’est en tout cas ce qu’a déclaré Stéphane Roussel (nouveau PDG de Gameloft et membre du Directoire de Vivendi). L’homme souhaite toujours atteindre son objectif avec Ubisoft, mais avoue s’impatienter, comme il avait eu l’occasion de le déclarer début juin auprès du quotidien La Presse+.

Pour lui les Guillemot (patrons historiques de Gameloft et d’Ubisoft) sont “une famille qui a de la difficulté à accepter les règles du jeu liées au fait d’être en Bourse“. Il explique en outre que Vivendi ne compte pas “faire n’importe quoi à n’importe quel prix” ajoutant “Nous n’excluons aucune solution. Nous ne nous interdisons rien”.

Si l’OPA hostile reste éventuellement une solution, l’intéressé précise toutefois qu’Ubisoft n’est pas une fin en soi. Comprenez que Vivendi pourrait finir par aller voir ailleurs et s’attaquer à un nouvel acteur du jeu vidéo.

Nul doute que les amateurs de jeu Ubisoft n’y verront aucun inconvénient.

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