Pour l’administrateur de la NASA, Pluton est toujours une planète

Le samedi 24 août 2019 était l’anniversaire du changement de statut de Pluton, qui est passé de planète du système solaire à simple planète naine. Une décision prise par l’Union astronomique internationale (UAI), mais qui n’a jamais fait l’unanimité au sien de la communauté scientifique.

Et justement, l’administrateur de la NASA, Jim Bridenstine, vient de réaffirmer son soutien à la réintroduction de Pluton au nombre des planètes du système solaire.

Pluton

Un épineux problème en rapport avec la définition d’une planète

Bridenstine s’est prononcé sur la question lors d’une visite dans le bâtiment des sciences de l’ingénierie aérospatiale de l’université du Colorado à Boulder. “Juste pour que vous le sachiez, à mon avis, Pluton est une planète”, a-t-il déclaré. “Vous pouvez écrire que l’administrateur de la NASA a déclaré une nouvelle fois que Pluton est une planète. Je m’en tiens à cela, c’est la façon dont je l’ai appris et je m’y engage.”

Une position que Bridenstine n’est pas le seul à soutenir, avec lui de nombreux autres scientifiques planétaires qui depuis des années réclament la reclassification de Pluton comme une planète du système solaire. Et leurs voix portent de plus en plus.

C’est en août 2006 que l’UAI a pris la décision de retirer Pluton de la liste des neuf planètes du système solaire lorsqu’elle a établi ses définitions officielles des planètes et des planètes naines. Avant cela, il n’y avait pas de définition officielle de ces objets célestes. Et cela a posé problème lorsque l’astronome Mike Brown de la California Institute of Technology et ses collègues ont découvert un objet qui semblait être plus gros que Pluton. Cet objet a ensuite été désigné planète naine et appelé Éris.

Le fait est que Pluton, qui se trouve dans le champ d’astéroïdes de la ceinture de Kuiper (une zone du Système solaire s’étendant au-delà de l’orbite de Neptune), n’a pas nettoyé “les environs de son orbite” envahis par d’autres roches. Une situation qui ressemble à celle d’autres objets de la même taille que Pluton, et qui sont potentiellement des centaines. Alors si Pluton était considéré comme une planète, pourquoi les autres objets similaires ne le seraient pas eux aussi ?

Les arguments des scientifiques qui considèrent Pluton comme une planète

Le scientifique planétaire Alan Stern, responsable de la mission New Horizon de la NASA, fait lui aussi partie de ceux qui sont contre la décision de retirer Pluton de la liste des planètes du système solaire. “Ma conclusion est que la définition de l’UAI est non seulement impraticable et inextricable, mais aussi scientifiquement erronée et contradictoire au point de ne pas pouvoir être fermement défendue contre les affirmations de négligence scientifique, de ‘manque de rigueur’ et de classification non convaincante”, a t-il écrit en septembre 2006.

Pour lui : “Le projet New Horizons, à l’instar d’un nombre croissant de personnes, et de centaines, voire de milliers, d’astronomes chercheurs professionnels et de spécialistes des sciences de la planète, ne reconnaîtra pas la résolution de l’UAI concernant la définition d’une planète datant du 24 août 2006.”.

Pour ces scientifiques qui s’opposent à la décision de l’UAI, Pluton est clairement une planète parce qu’il a sa propre atmosphère multicouche, ses composés organiques, son climat et ses lunes. Il a des paysages – des chaînes de montagnes rocheuses et de vastes plaines. Il y a des avalanches, des “tremblements de terre”, et peut-être même des océans liquides. Sans compter que les autres planètes elles aussi n’ont pas complètement nettoyé le voisinage de leurs orbites. N’est-il pas vrai qu’il y a beaucoup d’astéroïdes qui traînent autour des orbites de la Terre et de Jupiter (bien que ce ne soit pas autant que dans la ceinture de Kuiper).

L’année dernière, ces scientifiques ont fait valoir qu’une planète devrait être définie comme un objet devenu suffisamment grand pour devenir une sphère. Mais pour l’heure, ni l’UAI ni les partisans de Pluton ne semblent vouloir céder !

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