Retour sur le Yonaguni Monument, la pyramide engloutie au large du Japon

Si vous cherchez “Yonaguni Monumentsur Google Maps, le logiciel vous montrera un point situé dans l’océan qui est décrit comme un ensemble de “mystérieuses constructions sous-marines”.

Il s’agit en fait d’une surprenante structure sous-marine, en forme de pyramide, qui se trouve au Japon et dont l’origine fait l’objet de controverse. Car si pour certains c’est “l’Atlantis du Japon”, d’autres pensent plutôt qu’il s’agit d’une pyramide formée naturellement.

yonaguni
Crédits Google Maps

Une mystérieuse pyramide sous l’océan

Le Yonaguni Monument est une étrange structure en forme de pyramide qui se trouve à une centaine de kilomètres à l’est de Taiwan, dans l’océan Pacifique. On le trouve plus exactement dans l’archipel japonais Ryūkyū, à l’extrémité sud de l’île Yonaguni (d’où son nom). Dans cette partie de l’océan Pacifique, les courants sont particulièrement forts, et les requins marteaux passent par là lors de leur migration. La mystérieuse structure sous-marine qui se trouve à cet endroit ressemble à une pyramide constituée de marches et de terrasses. Sa base repose à environ 30 mètres de profondeur et son sommet se trouve à 5 mètres sous la surface. La structure principale mesure environ 50 mètres de large, 20 mètres de long, pour une hauteur de 25 mètres.

Cette pyramide a été découverte en 1985 par Kihachiro Aratake, un organisateur de plongées touristiques, alors qu’il effectuait un repérage pour un voyagiste. Pendant sa plongée, Kihachiro est tombé par hasard sur une vaste structure en grès très régulière qui n’avait jamais été découverte jusque là. Dès lors, son origine va faire l’objet de controverse auprès des chercheurs. Certains pensent en effet que le Yonaguni Monument est une formation rocheuse naturelle à la forme très singulière.

D’autres croient plutôt qu’il s’agit d’un monument façonné par l’homme, un genre dAtlantis du Japon.

Une pyramide façonnée par l’homme ?

L’un des premiers chercheurs à s’être intéressé au Yonaguni Monument après sa découverte fut un spécialiste en géologie marine, et professeur à l’université des îles Ryūkyū, du nom de Masaaki Kimura.

Dès les années 1990, Kimura et son équipe ont effectué plusieurs plongées sur place pour tenter de percer le mystère de la pyramide engloutie. Leurs recherches les ont conduits à la conclusion que les ruines étaient celles d’une construction humaine que l’eau aurait engloutie il y a plusieurs millénaires, vraisemblablement à la suite d’un tremblement de terre.

Le professeur Kimura et son équipe ont mesuré et cartographié le site, et ils affirment avoir découvert une dizaine d’autres structures au large des diverses petites îles de l’archipel Ryūkyū. Ils disent même avoir découvert des structures similaires dans des endroits plus éloignés au large d’Okinawa. Selon Masaaki Kimura, le Yonaguni Monument ressemble aux châteaux ou forteresses d’Okinawa, appelés les “gusuku”.  Et autour de lui se trouvent d’autres constructions comprenant cinq temples, un arc de triomphe et au moins un stade, tous reliés entre eux par des canaux et des routes. L’ensemble étant entouré par un genre de muret d’enceinte.

Kimura affirme également avoir découvert “de nombreuses preuves d’une influence humaine”. Cela inclut notamment des restes de sculptures en forme d’animaux”, des “caractères rudimentaires gravés” sur certaines pierres, ainsi que des trous dans la structure qui auraient servi à accueillir des pieux. Le problème, c’est que tout le monde n’est pas de cet avis.

Plutôt une formation naturelle ?

Parmi ceux qui ne partagent pas l’avis du professeur Masaaki Kimura à propos du Yonaguni Monument, il y a Robert Schoch, professeur de Sciences Naturelles à l’université de Boston, aux États-Unis. Il a lui aussi effectué des recherches sur le site, notamment avec Masaaki Kimura.

Mais d’après lui, la pyramide engloutie n’est rien de plus qu’une formation naturelle. Pour soutenir son hypothèse, Robert Schoch part du fait que la structure elle-même est constituée d’un seul bloc et non de “blocs de roche sculptés et arrangés”, ce qui aurait constitué une preuve irréfutable d’une origine humaine dit-il.

Il poursuit en disant que ce qui ressemble à des marches et terrasses a en fait été façonné par l’action des vagues et des marées lorsque la “pyramide” était encore émergée. Il pense que “les trous de poteaux” sont des dépressions naturelles dues à l’érosion, et il estime que la surface de la structure paraît “plus régulière et homogène qu’elle ne l’est en réalité” à cause des “divers organismes (algues, coraux, éponges et autres)” qui la recouvrent.

Pour ce qui est des sculptures représentant des animaux ou des personnages, que le professeur Masaaki Kimura dit avoir découvert, Robert Schoch les qualifie “de griffures naturelles sur la pierre”, causées elles aussi par l’érosion. En somme, pour lui, “le Yonaguni Monument est le résultat de processus géologiques et géomorphologiques naturels”.

Peut-être qu’il s’agit des deux à la fois…

Si Robert Schoch pense que le Yonaguni Monument n’est pas une structure artificielle créée par l’homme, il n’exclut pas cependant la possibilité que la structure naturelle ait pu être “utilisée, améliorée, et modifiée par les hommes en des temps reculés”.

Et ce d’autant plus qu’il existe apparemment sur l’île de Yonaguni et ailleurs dans la région d’Okinawa une tradition ancienne consistant à modifier, améliorer et étendre la nature, explique Robert Schoch.

Il se peut donc que la pyramide engloutie du Yonaguni Monument soit une formation naturelle modifiée par la main de l’homme. Mais encore faut-il déterminer qui a fait ça, à quel moment, et pourquoi ils l’ont fait. D’ici là, le mystère du Yonaguni Monument reste entier !

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