Le plus gros mensonge sur Internet est probablement “j’ai lu et j’accepte les conditions d’utilisation”. Une simple case à cocher, ou un bouton pour affirmer que c’est le cas, alors que ça ne l’est jamais, et hop, inscription faite en quelques secondes. Alors qu’elle devrait prendre plusieurs minutes avec cette lecture.
Une étude s’est intéressée à ce comportement, et a confirmé que tout le monde le faisait sans aucun scrupule. Alors même que les conditions qui ont été signées dans le cadre de cette étude contenaient des termes aberrants.
Des termes comme… l’obligation d’abandonner l’un de ses enfants. Rien que ça.
L’inscription à un site, ça n’a pas de prix
Deux chercheurs ont ainsi créé un faux réseau social. Plus précisément, il s’agissait d’un service de mise en relation entre employés et employeurs, à la sauce LinkedIn. Ils ont ensuite demandé à 543 étudiants de s’y inscrire, prétextant une sorte de test exclusif.
Autrement dit, ces étudiants pensaient que ce site était réel. D’autant plus que ce site faisait vrai : il disposait même de conditions d’utilisation et d’une politique d’utilisation des données.
Des documents qui devaient donc être signés numériquement pour que l’inscription soit validée. Comme sur n’importe quel autre site, donc.
Mais comme sur n’importe quel autre site, il apparaît que pas moins de 74% des cobayes ont zappé la lecture des documents (en utilisant le mode “inscription rapide”). Et pour les 26% restants, ce n’est pas particulièrement plus glorieux.
En effet, là où la lecture devrait, en théorie, prendre environ 30 minutes, le temps moyen de lecture a été de moins d’une minute. Histoire de se donner bonne conscience, donc.
Personne ne lit les conditions d’utilisation
Les termes d’utilisation de ce faux service contenaient pourtant des clauses des plus étranges. Par exemple, en les signant, les utilisateurs ont accepté que leurs données soient directement envoyées à la NSA. Pire encore, les utilisateurs ayant un enfant doivent maintenant l’abandonner à cause de ce document. Et ceux qui n’ont pas d’enfant ont jusqu’à 2050 pour en faire un, et l’abandonner.
Une étude qui ne fait que confirmer ce qu’on savait déjà : personne ne lit les conditions d’utilisation. Il faut dire que ces documents particulièrement longs sont le plus souvent également particulièrement incompréhensibles pour la plupart des gens.
Et certaines plateformes en jouent. Si bien sûr l’abandon d’un enfant est une clause un peu extrême, les conditions d’utilisation des sites les plus connus peuvent contenir des termes abusifs. Cette étude est donc un nouveau signal d’alarme tiré contre l’absurdité que représente les conditions d’utilisation.