Test de la Surface Pro 2017 : une nouvelle Surface un peu trop lisse

Elle nous aura fait attendre cette nouvelle Surface Pro. Annoncée fin mai par Microsoft, la belle s’annonçait comme une mise à jour de sa grande sœur la Surface Pro 4, lancée pour sa part fin 2015.

Un an et demi après cette dernière itération, la firme de Redmond s’apprêtait donc à retenter le grand chelem en sortant une nouvelle machine hybride conçue pour nous faire profiter du meilleur des mondes PC et tablette, sur un seul terminal – et faire une nouvelle fois office de porte étendard des capacités de Windows 10 lorsqu’il s’agit de passer d’un univers à l’autre.

Seulement voilà, ce n’est pas l’audace qui aura étouffé Microsoft avec cette nouvelle Surface Pro qui n’a – au fond – de nouveau que le nom. Entre excellence et stagnation, l’appareil est un cas qui mérite d’être étudié, et ça tombe bien puisque nous l’avons eu entre les mains pendant deux semaines. Le temps de nous forger un avis complet sur la bête.

Fiche Technique

Avant de rentrer dans le vif du sujet, le moment est toutefois venu de récapituler les points principaux de la fiche technique de cette fameuse Surface Pro 2017. Une machine plutôt bien pourvue, du moins pour ce qui était du modèle que Microsoft nous a fait parvenir.

Ce dernier était équipé d’un Core i7-7660U (équipé de 2 Cores / 4 Threads) cadencé à 2,5 Ghz, qui se trouvait épaulé de 8 Go de LPDDR3 et d’un stockage de 256 Go.

D’autres versions sont naturellement proposées, équipées – au choix – d’Intel Core m3, i5 ou i7 (de génération Kaby Lake) ; de 4, 8 ou 16 Go de RAM et de 128, 256, 512Go ou 1To de stockage suivant les modèles. Bien évidemment les tarifs iront en fonction de la configuration choisie pour s’étaler de 949 à 3099 euros.

À noter que ces différentes déclinaisons profitent tout de même de certaines caractéristiques communes à commencer par l’écran dont elles sont équipées.

On retrouve en effet une dalle IPS 12,3 pouces, tactile, dotée d’une résolution de 2736 x 1824 (pour une densité de pixels atteignant les 267 PPP). À l’instar du Surface Laptop (testé récemment par nos soins), l’affichage profite du format 3:2, apprécié de Microsoft et appréciable au quotidien.

En termes de connectique, Microsoft fait de nouveau dans le minimalisme avec une prise jack, un lecteur de cartes microSDXC, un seul port USB 3.0 et une sortie Mini DisplayPort.

La Surface Pro 2017 dispose en outre (et sans surprise) du Wi-Fi 802.11ac, compatible IEEE 802.11a/b/g/n, et du Bluetooth 4.1. Ajoutons que le tout tourne sous Windows 10 Pro.

Design & Assemblage

Aucune prise de risque de la part de Microsoft en termes de design sur cette nouvelle Surface Pro. On retrouve ainsi à l’identique – ou presque – les lignes et les dimensions générales du modèle précédent.

Il s’agit là d’une spécificité à double tranchant puisque si l’on retrouve l’esthétique soignée et particulièrement sobre de la Surface Pro 4, on ne peut que déplorer le manque d’audace dont Microsoft fait preuve sur ce nouveau modèle. C’est bien simple, si l’on plaçait cette nouvelle Surface Pro juste à côté de sa grande sœur, il serait difficile de les différencier l’une de l’autre.

Mais ne soyons pas trop ronchons, si l’absence de véritable nouveauté de ce côté est décevante, il faut quand même reconnaître que le look propre à la gamme Surface fait toujours son petit effet.

Taillée à coups de serpe la Surface Pro 5 se pare de matériaux de qualité (verre en façade, métal brossé pour le reste – même si quelques pièces en plastique restent présentes) et dégage à la fois élégance et caractère au moyen de lignes toujours aussi marquées et harmonieuses. Il ne s’agit pas du produit de monsieur tout le monde, et c’est très bien comme ça.

Mais au-delà de l’aspect visuel, Microsoft parvient à faire une nouvelle fois très fort côté qualité d’assemblage.

Rien ne dépasse sur cet appareil, tout y est parfaitement millimétré et rigoureusement ajusté. Cela s’observe d’ailleurs au niveau du pied dépliable présent au dos de la Surface Pro. Se présentant comme une sorte de capot, ce dernier est tellement bien intégré à l’arrière du terminal qu’il en serait presque difficile à identifier au premier coup d’œil.

Déplié il permet à la machine de tenir debout avec une grande stabilité, et refermé il ne laissera rien apparaître de ses charnières, qui se trouvent astucieusement dissimulées sur sa face intérieure. Alors oui, ce pied était déjà là il y a deux ans, mais diable, qu’il est efficace !

À vrai dire le seul véritable reproche que l’on pourrait formuler au niveau de l’assemblage concerne uniquement le revêtement des parties métalliques de la Surface Pro, qui nous a semblé particulièrement sensible aux rayures. Il s’agira donc de manipuler la bête avec grande précaution, ce qui n’est pas toujours facile à concevoir lorsque l’on parle d’un appareil dédié à la mobilité – et qui sera fatalement amené à bourlinguer pas mal…

Clavier & Connectique

Attention toutefois de ne pas oublier l’indispensable. Clavier « Type Cover » c’est vers toi que nos regards se tournent. Eh oui, on a beau dépenser mille balles (grand minimum) pour s’offrir les faveurs de la nouvelle Surface Pro, Microsoft n’a toujours pas jugé bon de vendre le clavier avec. Il faudra donc repasser à la caisse pour s’équiper de cet accessoire incontournable.

Il nous en coûtera d’ailleurs bonbon puisque ce dernier est vendu au tarif de 150 euros sur le Store de Microsoft. À noter que cette année la mode est à l’Alcantara chez la firme de Redmond, il sera donc possible de se tourner vers l’édition « Signature » du Type Cover pour profiter de cette très belle étoffe italienne que l’on avait eu l’occasion de découvrir sur le Surface Laptop.

Comme tout se monnaye en ce bas monde, il faudra rajouter quelques euros à l’addition, puisque cette déclinaison du clavier est pour sa part proposée à 180 euros. Sans vouloir pousser le chaland à la dépense, nous vous conseillons fortement l’achat de cette version Signature.

Diantre, pourquoi ? Eh bien déjà parce qu’elle est particulièrement jolie (ça c’est subjectif, on est d’accord), mais aussi parce qu’elle apporte à la Surface Pro 2017 la petite touche de nouveauté et d’originalité qui lui manquait cruellement, tout en lui donnant des airs de Surface Laptop. Et puis bon, passé un certain tarif, faut-il encore penser à faire des économies ? Question rhétorique, nous vous laissons bien évidemment juges de la situation.

Notons tout de même que le clavier proposé par Redmond (quel que soit le modèle), est très agréable à l’usage. Sa frappe est assez sèche, mais bigrement rapide, et la course de ses touches à la fois courte et précise. On retrouve au final les mêmes sensations que sur un Surface Laptop, ce qui n’est évidemment pas pour nous déplaire. Avec le Type Cover on profite d’un clavier digne des meilleurs PC portables, ce qui est fichtrement appréciable.

Du côté du trackpad, R.A.S, tout va bien, on aurait juste apprécié qu’il soit un peu plus grand.

Sans transition aucune, rappelons que Microsoft propose un stylet spécial Surface. Si l’apparence du Surface Pen (lui aussi vendu à part pour 65 euros) n’évolue pratiquement pas, son apparence minimaliste, reprenant vaguement le look d’un crayon d’écolier, est toujours aussi sympa.

Reste maintenant à savoir s’il vaut la peine d’être acheté. Disons que tout dépend de ce que vous faites de votre Surface Pro. Pour un usage classique, il sera dispensable, mais force est de reconnaître que quand on l’a à disposition (ce fut notre cas durant le test) on prend vite l’habitude de l’utiliser à tout bout de champ. Gage éventuel d’un certain intérêt au bout du compte…

Terminons cette partie en moquant une fois n’est pas coutume la connectique qui nous est ici proposée par Microsoft. Cette dernière se résume (comme évoqué plus haut) à seulement trois ports (1 Jack, 1 USB 3.0 standard, 1 Mini DisplayPort). Le strict minimum donc, mais la chose s’avérera tout de même moins gênante dans le cas de la Surface Pro que dans celui de son frangin le Surface Laptop.

On a affaire à une tablette cette fois-ci, nous resterons donc magnanimes en disant simplement que la présence d’un ou deux ports USB Type C aurait été plutôt bienvenu…

Écran & Performances

De ce côté la Surface Pro modèle 2017 reste également dans la lignée des autres appareils de la gamme Surface. On y trouve assez logiquement un très bel écran et une configuration de haute volée.

En termes d’affichage on profite ainsi d’une dalle assez semblable à ce que l’on connaissait sur la Surface Pro 4 ou à ce que l’on trouve sur un Surface Laptop. Il s’agit – comme indiqué plus haut – d’un écran IPS 12,3 pouces 2K (ici 2736 x 1824) profitant d’un format 3:2 (on adore).

Cette dernière s’avère de grande qualité. La colorimétrie y est parfaitement calibrée, avec une belle restitution des couleurs ; le contraste y est excellent et la luminosité correcte, même si l’on aurait aimé que son niveau maximal soit un peu plus important, histoire de compenser le brillant de la dalle lorsqu’on utilise le terminal en extérieur.

Pas grand-chose de plus à dire sur l’affichage, sinon qu’il est à vraiment deux doigts de la perfection. Microsoft soigne vraiment cet aspect des choses depuis quelques années, et clairement, ça se voit.

Côté performances, le constat est un peu plus mitigé. Oh bien sûr, avec le Core i7-7660U qui équipait notre machine de test il y aura clairement de quoi fait de belles choses, nous n’allons pas dire le contraire, mais nous restons toutefois un peu circonspects quant à la pertinence d’un tel CPU sur une machine hybride.

Ce dernier aura en effet tendance à chauffer (très) franchement lorsqu’on commence à le solliciter un peu trop (jusqu’à atteindre une température comprise entre 76 et 80° – ! – après 10 petites minutes de stress test). Le système de dissipation intégré à la tablette fera de son mieux pour dissiper la chaleur émise par le processeur d’Intel, mais il finira assez vite par se faire un peu trop entendre sans pour autant parvenir à faire retomber la température à un seuil plus convenable…

Dans une pièce silencieuse, le sifflement du ventilateur deviendra ainsi très vite pénible, il faudra alors calmer le jeu en revenant à des activités moins demandeuses en puissance, ou mettre des écouteurs pour gagner en quiétude. Un peu dommage, surtout lorsqu’on travaille.

Cela nous amène à nous demander si se rabattre sur une version moins performante de la Surface Pro ne serait pas – au final – une riche idée. Les versions m3 ou i5 étant en effet fanless, et donc totalement silencieuses (difficile pour autant de nous prononcer sur l’ampleur de leur montée en température durant l’effort, nous les avons pas testées).

Compte tenu de l’usage multimédia / surf / bureautique que l’on aura de l’hybride 80% du temps, la question d’investir dans une Surface Pro plus modeste question puissance de calcul peut légitimement se poser. Car il est bien connu que puissance sans silence n’est que ruine de l’âme !

Son & Autonomie

Au niveau sonore, notre Surface Pro s’en tire bien. Le son transmis par les haut-parleurs s’avère correct à défaut d’être exceptionnel, avec des fréquences plutôt bien équilibrées dans l’ensemble, même si les médiums auront une tendance marquée à prendre l’ascendance sur leurs petits camarades.

Les aigus restent clairs et les graves présents (mais parfois un peu trop, au point de faire saturer le tout) pour un bilan global valable mais qui manquera parfois de clarté sur certains morceaux un peu trop « denses » en sonorités. Dans l’ensemble les enceintes de la Surface Pro 2017 sont moins convaincantes que celles intégrées au Surface Laptop.

Pour ce qui est de la prise jack, il sera par contre difficile de critiquer l’appareil qui nous délivre cette fois un son très correct sans aucun problème de saturation, même à plein volume. Les basses sont belles, les aigus cristallins et les médiums correctement dosés. Un sans faute.

Terminons par l’épineuse question de l’autonomie proposée sur l’hybride de Microsoft. Il s’agira probablement d’une autre petite déception. Sans être catastrophique, le bilan est assez loin des promesses faites par Microsoft en la matière.

La firme annonce en effet jusqu’à 13h30 d’autonomie pour de la lecture vidéo sur son site officiel. De notre côté nous n’avons pas réussi à dépasser les 5h30 – 6 heures dans ce domaine précis, tandis que dans le cadre d’un usage varié panachant surf sur le web, lecture de vidéos sur YouTube et bureautique, la Surface Pro parvenait difficilement à atteindre les 8 heures. C’est – selon nous – encore un peu juste pour un appareil pensé pour la mobilité.

NB : Après publication de ce test nous avons eu l’occasion de tester sur une période de deux semaines la version Intel Core i5 de cette nouvelle Surface Pro. Cette déclinaison nous a semblé plus convaincante que son homologue dotée d’un Core i7, notamment en termes de rapport performances / autonomie.

Si la version Core i7 était un peu trop gourmande en énergie, le modèle i5 s’avère pour sa part nettement plus économe. On pourra ainsi rajouter près de deux heures à l’estimation d’autonomie mentionnée plus haut.

Autre avantage en sa faveur : l’absence de ventilateur. Cela a le mérite de rendre l’appareil totalement inaudible, et ce sans que la température du processeur ne monte trop haut. Après une grosse demi heure de stress test nous avons ainsi constaté que les deux cœurs de la puce d’Intel n’excédaient que très rarement les 62° ; ce qui est naturellement bien plus engageant que ce que nous avions relevé sur l’autre version de la Surface Pro 2017.

En conséquence, il nous semble juste de rehausser la notation d’un point et de remanier légèrement nos conclusions finales au sujet de l’hybride de Microsoft.

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