Test du Huawei Honor 6

Le Huawei Honor 6 est disponible depuis quelques semaines en France, et il a beaucoup fait parler de lui depuis l’annonce de son constructeur. Cela n’a rien d’étonnant car il a droit à une fiche technique particulièrement prometteuse, pour un prix de vente démarrant sous la barre fatidique des 300€. Certains d’entre vous se demandent sans doute ce que vaut l’appareil sur le terrain et c’est précisément à cette question que va tenter de répondre ce test.

Certain(e)s d’entre vous le savent peut-être mais ce test fait suite à ma prise en main publiée la semaine dernière. Si vous l’avez lue, alors vous pouvez sauter directement les deux premières parties et passer directement sur celle qui évoque l’écran du terminal, sa puissance de calcul et son autonomie.

Huawei Honor 6 : photo 1
L’écran d’accueil du Huawei Honor 6.

Caractéristiques Techniques

On ne change pas nos habitudes et je vais donc prendre le temps de rappeler les caractéristiques techniques de la bête avant d’aller plus loin. Je sais que cette étape est un peu rébarbative, mais elle est malheureusement indispensable  :

  • Ecran de 5 pouces.
  • Définition de type Full HD 1080p, 1920×1080.
  • Processeur HiSilicon Kirin 920 Hi3630.
  • 4 x Cortex A15 @ 1,7 GHz (2 GHz max), et 4 x Cortex A7 @ 1,3 GHz  (1,6 GHz max).
  • GPU Mali T628.
  • 3 Go de mémoire vive.
  • 16 Go ou 32 Go de stockage suivant les versions.
  • Port pour cartes micro SD (128 Go max).
  • Capteur Sony Exmor RS de 13 millions de pixels avec objectif f/2.0 + double Flash LED.
  • Caméra frontale de 5 millions de pixels.
  • WiFi 802.11 a/b/g/n, Bluetooth 4.0, GPS/GLONASS, infra-rouge, radio FM.
  • Port micro SIM, port micro USB 2.0, prise casque 3,5 mm.
  • Réseaux : 2G, 3G, 4G et 4G+.
  • Batterie de 3100 mAh non amovible.
  • Dimensions : 139,9 x 69,7 x 7,5 mm.
  • Poids : 130 grammes.
  • Android 4.4.2 KitKat et Emotion UI 2.3.
  • A partir de 299€ sans subvention opérateur.

Plutôt complet, non ? Certes. Huawei a mis la barre très haut et le Honor 6 n’a finalement pas grand chose à envier à ses concurrents. Du moins sur le papier. Et en pratique ? C’est précisément à cette question que va tenter de répondre cet article.

Huawei Honor 6 : photo 2
Le centre de notifications du Huawei Honor 6.

Design, Ergonomie & Packaging

La boite du Huawei Honor 6 ne fait pas dans l’originalité. Elle va même droit à l’essentiel et elle se contente de rappeler le nom de la marque et du modèle. Aucun visuel du téléphone, donc, et pas un mot sur ses caractéristiques techniques.

A l’intérieur et en dehors du terminal, on va retrouver un guide de mise en route rapideun câble de synchronisationun bloc secteur et le kit main libre. Les écouteurs fournis sont de bonne facture, mais ils auront du mal à combler les mélomanes. Et en même temps ce n’est pas dramatique puisque ces derniers ont déjà leur casque.

La première chose qui frappe avec le téléphone, ce sont des dimensions compactes et son poids réduit.

Afin de conserver un positionnement tarifaire agressif, Huawei n’a pas opté pour des matériaux haut de gamme et le terminal est ainsi fait de verre et de plastique. Le constructeur a d’ailleurs bien fait les choses et le téléphone est livré avec deux films protecteurs qui vous éviteront sans doute le pire. Sinon, la bordure de l’appareil imite à merveille l’aluminium brossé.

Le Honor 6 est agréable en main. Il n’y a pas grand chose à dire sur ses finitions, si ce n’est qu’elles sont excellentes. Rien ne bouge, tout est fermement maintenu et une impression de solidité se dégage de l’ensemble.

L’ergonomie de l’appareil est plutôt conventionnelle et tous les boutons physiques sont ainsi regroupés sur la tranche droite. De haut en bas, nous allons ainsi trouver les deux boutons dévolus au contrôle du volume et le bouton de mise sous tension. En enfilade, nous aurons aussi une trappe en plastique dissimulant le port micro SIM et le port micro SD du téléphone. Pas de déclencheur en revanche.

Sa face avant est occupée par l’écran, par le haut-parleur et par la caméra frontale. Pas de marque ni de logo, Huawei a opté pour des lignes épurées et c’est plutôt une bonne chose.

L’arrière du téléphone ressemble beaucoup à celui de l’iPhone 4 et de l’iPhone 4s. Le module photo et son double Flash LED sont regroupés dans le coin supérieur gauche. Le nom de la gamme apparaît un peu plus loin.

La tranche supérieure regroupe la prise casque et le port infra-rouge. Le port micro USB 2.0 se situe à l’exact opposé.

Si vous aimez les téléphones qui sortent de l’ordinaire et que tout le monde remarque, alors c’est sûr, le Huawei Honor 6 n’est pas forcément le meilleur choix. Ceci étant, il s’agit tout de même d’un beau produit.

YouTube video

Huawei Honor 6 : photo 4
L’édition des écrans d’accueil.

Ecran, Puissance & Autonomie

L’écran du Honor 6 est construit par Japan Display. La dalle n’est pas IPS, mais cela ne l’empêche pas de bien faire son travail avec un rendu des couleurs plutôt naturel et une luminosité suffisante pour qu’elle reste lisible en plein soleil.

Les champs de vision m’ont un peu laissé sur ma faim, en revanche. Si vous avez l’habitude de regarder des photos ou des vidéos à plusieurs, vous risquez de vous sentir très vite limité dans vos mouvements et c’est un peu agaçant à force. Même chose pour les contrastes, loin d’égaler ce que propose la concurrence.

Bon point en revanche, le terminal va nous donner la possibilité de basculer en 720p à la volée, ce qui nous permettra de gagner pas mal d’autonomie au passage.

Comme indiqué un peu plus haut, le Honor 6 est équipé d’un processeur HiSilicon Kirin 920. Cette puce est produite par le constructeur et elle repose sur une architecture de type big.LITTLE avec quatre Cortex A15 et quatre Cortex A7. Contrairement à ce qui était indiqué dans mon article précédent, ces huit coeurs peuvent travailler de concert pour les opérations les plus difficiles.

La suite de la chanson, vous la connaissez déjà. J’ai fait tourner plusieurs solutions de benchmarking pour déterminer la puissance de calcul brute du téléphone. N’hésitez pas à les faire tourner sur votre terminal pour comparer.

  • An3DBench : 7877.
  • BenchmarkPi : 196.
  • Quadrant : 11 132.
  • Linpack : 364 291.
  • Geekbench : 857 / 3066.
  • AnTuTu : 40 663.

Il s’en sort pas si mal en fin de compte, non ? Oui, et il faut d’ailleurs signaler que je n’ai pas eu à déplorer la moindre latence durant la semaine, même en lançant des jeux et en regarder des vidéos en Full HD depuis mon NAS.

L’autonomie est plutôt correcte pour sa part et le Honor 6 pourra ainsi facilement tenir une journée de travail complète avec une seule charge, pour une utilisation modérée et avec la 4G activée. En faisant attention et en désactivant le WiFi ou la 4G en fonction de ses besoins, il sera possible d’atteindre et de dépasser les 12 heures. Voire plus, en étant très économe.

Je l’ai évoqué un peu plus haut mais il est aussi possible de basculer l’écran du terminal en 720p pour gagner encore quelques dizaines de minutes.

Bref, on est assez loin de ce que propose le Z3, forcément, mais c’est pas mal quand même.

Huawei Honor 6 : photo 6
Encore des thèmes.

Photos, Vidéos & Son

Les ventes de compacts numériques se sont littéralement écroulées ces dernières années, cannibalisées par nos amis les smartphones. Les constructeurs officiant sur le marché sont effectivement de plus en plus attentifs à ce genre de choses et c’est sans doute ce qui a poussé Huawei à équiper le Honor 6 d’un capteur Sony Exmor RS de 13 millions de pixels couronné d’une optique capable d’ouvrir en f/2.0.

Vous avez été quelques uns à me contacter ici et ailleurs pour me demander ce que valait le terminal par rapport au Xperia Z3.

Autant vous prévenir de suite, il est nettement en dessous de ce que propose Sony avec son dernier porte-étendard. Le capteur et l’optique jouent un rôle important dans la qualité des images (fixes et animées), bien sûr, mais il y a aussi d’autres critères à prendre en compte et notamment tout ce qui touche au traitement des clichés.

Attention cependant car si le Honor 6 ne fait pas aussi bien que le Z3, il est tout de même capable de jolies prouesses. La dynamique et le rendu des couleurs sont assez justes, avec un piqué au dessus de la moyenne. Enfin, tant que la lumière est au rendez-vous. Dès qu’elle baisse, le téléphone montre rapidement ses limites avec des images tirant sur le jaune et de nombreux artefacts disgracieux.

La vidéo ne m’a pas laissé un souvenir impérissable. La faute au stabilisateur intégré, bien en deçà de ce que proposent le Z3 ou même l’excellent Lumia 1020 (testé ici). Au niveau des formats d’enregistrement, il faudra se contenter du strict minimum avec du 1080p et du 710p. Pas de 4K.

L’application est plutôt convaincante avec une interface épurée laissant la place à l’essentiel, et donc à l’image. Elle propose plusieurs modes différents, avec de jolies surprises dans le lot. Je pense notamment au mode “Embellir” qui va vous permettre d’améliorer assez facilement vos prises de vue. Derrière, il faut aussi compter avec toutes les bricoles habituelles comme les panoramas, les filtres, les notes audio et ainsi de suite.

Huawei a globalement fait du bon travail, donc. Je vous ai mis quelques photos plus bas. Elles sont aussi dispo dans leur format d’origine dans ma Dropbox.

Et pour le son, alors ? Aucun problème en conversation, on entend bien l’interlocuteur. En revanche, le haut-parleur m’a moins convaincu. Le son manque de relief et de velours. Il est trop sec, et les basses sont peu marquées. J’ai bien essayé de bricoler les réglages de l’appareil, mais sans succès.

Si vous êtes du genre à faire péter le son dans le RER, c’est sûr, il vaudra mieux vous orienter vers un autre terminal ou… le connecter à une enceinte Bluetooth.

YouTube video

Huawei Honor 6 : photo 8
Le lecteur musical.

Surcouche & Applications

Je n’avais jamais eu l’occasion de poser les mains sur un terminal conçu par Huawei avant ce test, et je ne connaissais donc pas la surcouche du constructeur. L’expérience a été plutôt intéressante, voire même enrichissante.

L’écran de verrouillage

C’est assez étrange mais Huawei n’a pas opté pour un système conventionnel. En réalité, l’écran de verrouillage d’Emotion UI va afficher des photos piochées aléatoirement sur les serveurs du constructeur. De jolies photos, évidemment.

L’utilisateur, de son côté, n’aura qu’à faire un balayage vertical du bas vers le haut pour faire apparaître un petit lecteur. Il pourra alors changer d’image à la volée, ou décider de les télécharger en local sur son terminal.

En dehors de cette particularité, on retrouve les mêmes informations que chez la concurrence avec un widget affichant la date / l’heure et un bouton permettant d’accéder rapidement à l’application en charge de la capture de photos et de vidéos.

Les écrans d’accueil

Android oblige, nous pourrons répartir nos widgets et nos applications sur plusieurs écrans d’accueil et nous organiser ainsi comme nous le souhaitons. L’interface est simple, épurée et accessible. Le constructeur a fait le choix de ne pas intégrer de drawer, on est donc sur un système relativement proche de ce que propose iOS.

En laissant le doigt appuyé pendant quelques secondes sur une zone vide, nous ferons apparaître un menu regroupant diverses options pour ajouter de nouveaux widgets ou modifier les transitions entre les écrans d’accueil. Pour les éditer, un simple “pinch to zoom” suffira.

Point positif, Huawei propose aussi des thèmes. Il y en a trois installés par défaut, mais nous pourrons parfaitement en récupérer d’autres par le biais de l’application fournie. Avec de jolies surprises dans le lot, d’ailleurs, et chacun devrait pouvoir trouver chaussure à son pied.

Le centre de notifications

Il m’a moins emballé que le reste. La faute à son interface, sans doute, qui ne se marie pas forcément bien avec ce que l’on trouve du côté de l’écran de verrouillage et des écrans d’accueil.

Sinon, sachez que son contenu s’articule autour de deux onglets, un peu à l’image de ce que propose Sony avec sa propre surcouche. L’un d’eux nous renverra vers les alertes générées par nos applications tandis que le second affichera certains de nos raccourcis rapides. Pour tous les faire apparaître, il faudra simplement appuyer sur un bouton placé vers le bas.

Le multitâche

Il va droit à l’essentiel et il se contente… d’afficher toutes les applications en cours d’exécution. En liste, et sous la forme de jolies vignettes. Pour fermer un outil, on pourra tapoter sur sa croix ou le faire glisser horizontalement vers la gauche ou vers la droite.

Tout en bas, nous trouverons un autre bouton permettant de faire un gros coup de ménage. A tout moment, nous saurons où nous en sommes de l’utilisation de notre mémoire vive grâce à un bandeau placé vers le haut.

Les applications

Elles sont plutôt conventionnelles, mais il y a tout de même de bonnes idées. La galerie, par exemple, est très visuelle et elle intègre un éditeur complet proposant plein de fonctions très intéressantes. En quelques secondes, on pourra coller des filtres sur nos clichés, modifier leur contraste ou même leur luminosité.

L’appareil photo va droit à l’essentiel pour sa part. Il sera possible de basculer entre plusieurs modes de prise de vue mais on reste sur une offre plutôt traditionnelle et le “slow motion” n’est apparemment pas de mise. Sachez en outre que le Honor 6 ne pourra pas filmer en 4K, il faudra donc se contenter du Full DH 1080p.

J’ai beaucoup aimé le gestionnaire du téléphone qui permet de prendre du recul sur le terminal et d’obtenir des conseils afin de l’optimiser aux petits oignons. C’est vraiment malin et je pense que c’est typiquement le genre d’outils qui devrait être très utile aux néophytes.

Le lecteur musical n’a pas l’air d’être mal non plus mais je n’ai pas vraiment approfondi le sujet vu que j’utilise surtout Spotify. Le navigateur web et le client mail ne m’ont pas laissé un souvenir impérissable mais c’est assez logique puisque je suis habitué à Inbox et Chrome. Difficile de renoncer à ses petits habitudes.

Sinon, et bien l’agenda m’a beaucoup déçu pour sa part. Il n’est pas forcément joli à regarder, ni très agréable à utiliser. Fort heureusement, il suffira d’aller faire un petit tour sur le Play Store pour trouver des dizaines (centaines ?) de solutions concurrentes.

Les paramètres

Les réglages du Honor 6 se répartissent sur deux onglets distincts. Huawei a effectivement fait le choix de faire ressortir les paramètres les plus courants pour nous faire gagner le plus de temps possible.

Je ne vais pas vous dresser la liste de tout ce que propose le téléphone, mais plutôt m’arrêter sur les fonctions qui m’ont le plus tapé dans l’oeil.

Et la première de toutes, c’est bien évidemment l’économiseur d’écran. Logique puisqu’il va nous permettre de modifier la définition de l’écran du terminal, et de passer ainsi du 1080p au 720p à la volée. Quel est l’intérêt de la chose ? Consommer moins d’énergie ! C’est pas mal, d’autant que la différence entre les deux modes n’est pas flagrante, afin pas pour une utilisation courante. Après tout, a-t-on besoin d’un écran Full HD pour relever ses mails ?

Derrière, on va aussi trouver un autre mode pour économiser encore un peu plus d’énergie. En jouant avec ces fonctions, et avec les réglages de l’appareil, on pourra vraiment améliorer son autonomie et tenir ainsi une journée et demie sans trop se fatiguer.

Là dessus, on a aussi plein d’autres bricoles sympathiques comme un mode “ne pas déranger”, un écran d’accueil simplifié, un système de contrôle de mouvements et… un menu flottant.

Une fois activé, une petite boule lumineuse va apparaître sur le côté gauche de l’écran. Il suffira alors de taper dessus pour faire apparaître une roue rappelant beaucoup ce que propose Samsung sur les Galaxy Note. Là, nous pourrons faire pas mal de choses, et notamment ouvrir des applications en mode fenêtré.

La vidéo qui suit ne montre pas toutes ces fonctionnalités, mais elle vous permettra tout de même de voir tourner le Honor 6 en vrai, ou presque.

YouTube video

Huawei Honor 6 : photo 3
Le multitâche du Huawei Honor 6.

En Conclusion

Le moment est donc venu de rendre mon verdict final.

Le Honor 6 n’est pas un produit parfait. Il n’a pas droit à une belle coque en aluminium brossé, il ne peut pas non plus se connecter à une PS4 (ou une Xbox One) et il n’a qu’un seul module photo à l’arrière de sa coque. Alors c’est sûr, il fait pâle figure comparativement aux autres terminaux haut de gamme du marché.

Mais voilà, le truc, c’est qu’il a aussi un énorme atout dans sa manche : il coûte deux fois moins cher que la plupart de ses concurrents. Le modèle de base, celui avec 16 Go de stockage, est ainsi proposé sous la barre des 300€.

Et vous savez quoi ? Ca change tout. Absolument tout.

Parce qu’en réalité, peu de terminaux peuvent se vanter de descendre aussi bas.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.