Test du Nebula Capsule d’Anker : il y a du Ciné dans ta canette…

Début août, les RP français œuvrant pour le compte du constructeur chinois Anker, nous faisaient parvenir en test l’un de ses derniers produits, un picoprojecteur répondant au drôle de nom de Nebula Capsule. Habitués aux accessoires pour smartphones, aux batteries externes et autres chargeurs de rechange que la marque distribue depuis des années sur Amazon et ailleurs, nous étions de prime abord étonnés de prendre en main cet appareil d’un genre nouveau pour Anker… et puis nous nous sommes pris au jeu.

Il faut dire que ce n’était pas très difficile, il faisait beau, les températures étaient bien trop caniculaires pour aller se coucher de bonne heure, et votre serviteur se trouvait justement être en vacances. L’occasion ou jamais de ressortir le vieil écran de projection du grenier (avec au passage les quelques moutons de poussière qui l’accompagnaient) ; de l’installer dans le salon de jardin après 22 heures ; et de voir ce que le mini projo d’Anker avait dans le ventre avec quelques épisodes de Narcos, agrémentés, le lendemain, d’un énième revisionnage de Kingdom of Heaven.

Et si l’expérience en elle-même a su – dans l’ensemble – nous convaincre, le prix du dispositif nous aura pour sa part fait tousser. Anker peut-il se permettre de demander 549 euros pour sa Capsule cinéphile ? Réponse (nuancée) dans les prochains paragraphes.

Fiche Technique

Le Nebula Capule d’Anker se présente comme un projecteur aux dimensions ultra compactes n’excédant que de très peu celles d’une canette standard, pour un poids total de 400 grammes. On y trouve une définition limitée au 480p (via la technologie DLP), ainsi qu’une batterie de 5.200 mAh. Anker annonce une autonomie de 4 heures en projection vidéo et de 30 heures en mode enceinte Bluetooth. Car oui, le Nebula Capsule embarque de quoi écouter ses films (ou sa musique) et pourra éventuellement se convertir en véritable enceinte d’appoint. Il faut par contre se contenter d’un haut-parleur de 5 watts seulement.

L’appareil embarque en outre une entrée Micro USB destinée tant à sa recharge qu’au branchement d’une clé USB (via un adaptateur fourni), ainsi qu’une entrée HDMI pleine taille. Il se dote également des technologies Miracast, DLNA et Airplay, pour projeter du contenu en un clic depuis son smartphone.

Côté configuration le Nebula Capsule dispose d’un CPU Quad Core A7, de 1 Go de mémoire vive et de 8 petits gigas de stockage eMMC. Le tout est propulsé par Android, dans sa version 7.1 Nougat.

Le projecteur est fourni avec une télécommande, un chargeur, un câble Micro USB, un sachet de transport, et s’accompagne enfin d’une application dédiée. Cette dernière vise essentiellement à pallier aux manques de la télécommande et à rendre la navigation plus fluide… et la saisie de textes plus aisée.

Design & Ergonomie

Le design n’est habituellement pas le point fort des picoprojecteurs. Rectangulaires, banals au possible et rarement plaisant à regarder, ces derniers auront désormais bien du mal à rivaliser avec le Nebula Capsule et son form-facor étonnant. Très agréable à prendre en mains et plaisant à regarder l’appareil semble difficilement attaquable sur le plan du look. Il s’avère également rudement bien conçu et pratique à utiliser.

Sur le dessus du projecteur sont regroupées quatre de ses commandes principales : Le réglage du volume (+ et -), le bouton de mise sous tension ou de mise en veille (un clic rapide pour mettre le Capsule en veille, un appui prolongé pour l’éteindre), et une touche permettant de passer en un clic du mode projection au mode enceinte Bluetooth (l’affichage sera alors coupé).

À gauche, le picoprojecteur d’Uten (testé ici). À droite, le Nebula. Inutile de préciser que son format est plus ludique.

Sur le côté gauche du dispositif se trouve une fine molette permettant d’ajuster la mise au point du projecteur une fois ce dernier démarré, tandis que les entrées Micro USB et HDMI sont quant à elles positionnées sur le bas de l’appareil. L’une comme l’autre sont faciles d’accès. Sur la partie supérieure du produit se trouve une petite grille d’aération par laquelle l’air chaud pourra s’évacuer en cours de diffusion. La moitié basse accueille quant à elle l’enceinte de 5 Watts intégrée par Anker à son picoprojecteur. Cette dernière diffuse un son à 360°.

En termes de matériaux, le Nebula Capsule n’a pas à rougir non plus. Anker nous propose ici un finish haut de gamme avec un châssis en métal brossé noir. Seules les touches du dessus, la molette de mise au point et le dessous de l’appareil sont en plastique, mais les différentes pièces sont soigneusement assemblées et l’ensemble respire la solidité. Bien plus que certains projecteurs vendus par la concurrence. À noter enfin qu’un pas de vis standard est présent sur le dessus du Nebula Capsule. Pratique pour le fixer à un trépied.

Reste que du côté de l’utilisation pure et dure, les premiers défauts du pricoprojecteur d’Anker commencent à apparaître. Dès son allumage, l’appareil s’avère assez bruyant avec une ventilation trop audible à notre goût. On a un peu l’impression de se retrouver avec un PC portable d’il y a 5 ou 6 ans. Heureusement, les décibels générés par le système de refroidissement seront majoritairement couverts par le son lors du visionnage d’un film, mais pendant les silences on ne pourra s’empêcher d’entendre un sifflement trop présent.

Dans un autre domaine, on regrette que le capteur infrarouge destiné à la télécommande ne soit pas multidirectionnel. En l’état, il faut se trouver pile derrière l’appareil pour pouvoir utiliser les contrôles, et surtout ne pas trop bouger sans quoi la télécommande ne se trouvera plus dans le champ (très restreint) couvert par le capteur. On a déjà vu plus pratique, mais heureusement la présence d’une application dédiée à la navigation apporte une réponse intéressante à ces problèmes.

Enfin, en connectique, l’appareil fait le strict nécessaire. On aurait aimé y trouver un slot Micro SD (le concept de picoprojecteur s’y prête), ainsi qu’une sortie Jack. Impossible de brancher un casque sur le Nebula Capsule ou de raccorder le projecteur à un quelconque dispositif audio sans passer par la connexion Bluetooth. Dommage.

Qualité d’Affichage & Fonctionnalités

Vaste question que celle de la qualité d’affichage sur un picoprojecteur. On y trouve souvent une définition limitée au 480p, et Anker ne fait pas exception à cette triste tradition. Autant dire qu’on ne peut pas faire tout ce que l’on voudrait avec le Nebula Capsule, malheureusement.

Ceux qui auraient eu dans l’idée d’utiliser l’appareil pour diffuser du texte ou des diaporamas devront donc aller voir ailleurs, au même titre que les joueurs. Brancher une PS4 sur le projecteur sera synonyme d’un piètre rendu pour des titres habituellement rutilants, comme God of War ou Uncharted 4. On peut jouer à la console sur un Nebula Capsule, mais clairement l’expérience est très loin d’être satisfaisante, d’autant qu’un temps de latence – léger mais perceptible – est également de la partie. On sent bien que le dispositif n’est pas vraiment conçu pour ce type d’utilisation.

En revanche, pour regarder des films dans son jardin une nuit d’été, le Nebula Capsule s’avère plus à l’aise, et son tour de force est de parvenir à rendre la diffusion en extérieur ludique et rapide à mettre en œuvre. De note côté, nous avions sorti un vieil écran, mais un mur blanc (ou un drap tendu) fera tout aussi bien l’affaire, d’autant que plus la surface de projection est grande, plus l’expérience est plaisante. Il est d’ailleurs possible de profiter d’une image de 2 mètres (voire un peu plus) de diagonale très simplement, et c’est finalement ça la grande force de l’appareil, bien plus que sa qualité d’affichage, somme toute passable.

Il faut d’ailleurs mettre un bémol ici. Il touchera à la question de la luminosité maximale “dégagée” par le dispositif. Avec ses 100 lumens, difficile de voir quelque chose lorsqu’on cherche à diffuser du contenu en plein jour ou lorsque la luminosité ambiante est trop importante. Pour profiter du Nebula Capsule de manière optimale il est donc préférable de projeter  dans la nuit noire en extérieur, ou dans une pièce entièrement sombre. C’est uniquement dans ces conditions que l’appareil sera à même de révéler son plein potentiel.

Côté fonctionnalités, le Nebula Capsule fait en revanche du bon boulot dans l’ensemble… malgré quelques impairs. Première bonne idée d’Anker : Lancer son appareil avec une version récente d’Android (v. 7.1). Ça n’a l’air de rien, mais n’est pas forcément le cas chez tous les constructeurs de picoprojecteurs, malheureusement. Seconde bonne idée : proposer Capsule Control, une application dédiée à la navigation (Comme évoqué, plus haut cette dernière remplace avantageusement la télécommande fournie, notamment lorsqu’il sera question du texte, puisqu’on utilise ici le clavier de son smartphone). De manière générale l’aspect software du produit est soigné.

C’est clairement un plus puisqu’on y reprend vite ses marques. On déplore toutefois que le fabricant ait négligé certaines finitions en termes de features.

Du côté des inconvénients, la marque a par exemple choisi de faire l’impasse sur le Google Play Store au « profit » d’une boutique d’applications tierce (Aptoide TV). Cette dernière propose l’essentiel des services dont on a besoin pour transformer le Nebula Capsule en une plateforme multimédia polyvalente (Plex, Amazon Prime Video, Spotify, VLC…). Si l’absence du Play Store est modérément gênante dans les faits, on regrette quand même de ne pas pouvoir profiter du catalogue d’applications Android au grand complet. À noter par contre que YouTube et Netflix sont installés par défaut sur l’appareil. Parfait pour éviter de perdre du temps lors des première minutes d’utilisation de ce projecteur nomade.

Les errances de la diffusion via Miracast font aussi partie des quelques défaut à relever. Le tout manque vraiment de fluidité et les vidéos projetées par ce canal passent souvent mal (en particulier celles en Full HD). Dommage, d’autant plus sur un dispositif vendu à plus de 500 euros prix catalogue. Dommage également que cette fonctionnalité soit perdue dans les paramètres (Paramètres – Général – Affichage sans-fil), plutôt que placée bien en évidence sur le menu principal.

Autonomie & Son

Trois heures d’autonomie en diffusion vidéo et pas beaucoup plus, voilà ce qu’offre l’appareil. C’est un peu moins que l’estimation d’Anker, qui tablait pour sa part sur 4 heures environ, mais cela reste très convenable. On peut regarder un film dans son entier sans problème avant de devoir raccorder le projecteur à une prise secteur. Le temps de recharge est pour sa part de deux heures environ d’après ce que nous avons pu constater durant nos trois semaines de test. Cette estimation est à revoir légèrement à la baisse lorsque la recharge s’effectue alors que le Nebula est éteint.

En mode enceinte Bluetooth, le fabricant estime que l’autonomie tape cette fois dans les 30 heures. Une estimation que nous n’avons pas eu le courage de vérifier, le Nebula Capsule faisant une bien piètre enceinte Bluetooth.

L’enceinte Bluetooth, la meilleure amie du Nebula Capsule

C’est d’ailleurs assez regrettable, ce concept était intéressant et le form-factor de l’appareil se prêtait effectivement bien à le transformer en enceinte d’appoint. Mais dans les faits, le son est loin de s’avérer suffisamment bon pour qu’on ait envie d’utiliser le projecteur à cette fin. À l’oreille, le signal sonore manque de relief, les aigus sont trop brillants, les basses quasi absentes et les médiums sur-représentés. Le tout a par ailleurs tendance à saturer très vite, alors même que le volume maximal est finalement assez bas.

Entre une puissance maximale faiblarde (5 watts selon la fiche technique) et une qualité audio globalement passable, le Nebula est très loin d’avoir les moyens de ses ambitions. Et malheureusement, ces remarques s’étendent à l’expérience audio lors de la diffusion d’un film ou d’une vidéo.

Pour bien faire, il faut donc se tourner vers le Bluetooth, et connecter le dispositif à une vraie enceinte portable. C’est le seul moyen qu’on ait trouvé pour profiter d’un film dans de bonnes conditions d’un point de vue audio. On va nous reprocher de radoter, mais une fois encore, pour un appareil vendu à près de 550 euros… force est d’admettre que cela fait assez mauvaise impression.

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