Test du Olympus OM-D E-M1 II

Olympus est présent depuis plusieurs années sur le marché de l’hybride. Comme tous ses concurrents, il a pris l’habitude de renouveler fréquemment ses gammes et il a levé le voile en fin d’année dernière sur un nouveau boîtier positionné sur le haut de gamme, l’OM-D E-M1 II. Il m’accompagne maintenant depuis deux semaines et le moment est donc bien choisi pour faire un bilan complet de l’opération.

Olympus n’est pas un nouveau venu sur le secteur. Loin de là, même. L’entreprise nippone a fait ses premiers pas en 1919 et elle a marqué au fer rouge l’histoire de la photographie argentique.

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L’OM-D E-M1 II dans sa belle boîte.

Lors du passage de l’argentique au numérique, l’entreprise a mis au point une nouvelle monture, le micro 4/3.

Contrairement à ses concurrents, elle a choisi de l’offrir gracieusement aux autres constructeurs. Cette stratégie s’est révélée payante et elle a ainsi été choisie par Panasonic, BlackMagic ou même Leica pour accompagner leurs propres boîtiers.

Fiche Technique

Olympus est à la tête d’un catalogue composé de nombreuses références. Afin d’en faciliter la lecture, la firme a choisi de regrouper ses appareils photo au sein de trois gammes différentes : les Pen, les Stylus et les OM-D.

Cette dernière regroupe tous les boîtiers à objectifs interchangeables.

L’OM-D E-M1 II vient se positionner sur le haut du panier et cela s’en ressent bien évidemment sur son prix de vente. Il est en effet proposé en ce moment à 1 999 € boîtier nu et il vise donc un segment expert.

Le boîtier a donc droit à ce qui se fait du mieux chez Olympus. Il hérite notamment d’un capteur 4/3″ Live MOS de 20,4 millions de pixels couplé à une puce TruePic VIII.

La mise au point passe par un système de détection différentiel de phase et par un système de détection de contraste. Le constructeur n’a d’ailleurs pas lésiné sur les collimateurs puisqu’on trouve pas moins de 121 points différents, tous de type croisé.

Comme tous les boîtiers haut de gamme de la marque, l’OM-D E-M1 II est équipé d’un stabilisateur fonctionnant sur cinq axes. Grâce à lui, il sera possible de filmer à main levée sans craindre de disgracieux tremblements et on pourra aussi profiter d’une plage de compensation plus ample.

Extrêmement rapide, le boîtier peut atteindre une vitesse comprise entre 1/8000 et 60 secondes. Il sera même possible de monter à trente minutes en pose longue. La sensibilité est comprise entre 120 et 25 600 ISO.

Le mode rafale n’est pas en reste non plus. Le boîtier pourra en effet atteindre les 15 images par seconde sans sourciller. Les amateurs de photographie animalière seront aux anges, de même pour ceux qui se passionnent pour la photo sportive.

Côté visée, on pourra compter sur un viseur électronique capable d’afficher 2 360 K points avec un champ de vision proche du 100 % et un grossissement en 1,48 x. En prime, le constructeur a eu la très bonne idée d’intégrer un écran tactile de trois pouces monté sur une rotule.

Il sera capable d’afficher une résolution de 1 037 points et il pourra tourner sur lui-même. Les vloggeurs seront sans doute très sensibles à cet argument.

Olympus a d’ailleurs mis l’accent sur la vidéo. L’OM-D E-M1 II sera en effet capable de filmer en C4K (4096 x 2160) à 24 ips avec un débit de 237 Mbps ou en 4K (3840 x 2160) à 30 ips et avec un débit de 102 Mbps. Le 1080p sera aussi de la partie et on pourra cette fois monter à 60 ips.

Le boîtier ne lésine pas non plus sur la connectique. Là, on a droit à deux logements pour carte SD/SDHC/SDXC, à une sortie micro HDMI, à une prise micro, à une prise casque et à un connecteur USB Type-C, avec du WiFi et du Bluetooth.

Olympus annonce une autonomie de 440 prises de vue en utilisant la batterie fournie, un seuil défini d’après les normes d’essai CIPA. Le boîtier pèse 498 grammes vide et 574 grammes avec la batterie.

Si vous voulez en savoir plus, la fiche technique se trouve à cette adresse.

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L’intérieur de la boîte.
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A chacun son compartiment.
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Les accessoires sont en haut.

Packaging & Accessoires

L’OM-D E-M1 m’a été livré dans une belle boîte sombre, en kit avec un très beau caillou, soit un 12-40 mm f/2.8 PRO.

La boîte va droit à l’essentiel, mais elle comprend tout de même de nombreux visuels laissant entrevoir les courbes harmonieuses du boîtier. Peu de caractéristiques techniques en revanche.

En ouvrant la boîte, on se retrouve face à deux rabats. Celui de gauche dissimule les logements occupés par le boîtier et par ses accessoires, celui de droite se focalise sur l’objectif livré avec le kit.

Le rabat de gauche est également une boîte et il abrite la documentation de l’appareil, une documentation qu’il sera évidemment préférable de consulter. L’empirisme a ses limites, et encore plus sur des boîtiers haut de gamme comme celui-là.

Le boîtier est protégé par un sachet en plastique doux.

Olympus a été généreux au niveau des accessoires. En dehors de la batterie et du chargeur, on trouve ainsi un flash de voyage (l’OM-D E-M1 II en est effectivement dépourvu) et une housse dans lequel le glisser. La sempiternelle courroie est également de la partie.

À droite, on retrouve le 12-40 mm PRO et ses accessoires. Dans le lot, on trouve un bouchon, bien sûr, mais aussi un pare-soleil et même un étui dans lequel glisser le caillou lorsqu’il n’est pas vissé sur le boîtier.

Une batterie, un câble USB et divers bouchons viennent compléter le tableau. L’offre est donc plutôt complète.

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Le boîtier est très compact en main.
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La poignée a été redessinée.
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Le flash est proposé en parallèle.
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La pièce est assez compacte.

Design & Ergonomie

Comme tous les autres boîtiers de la gamme, l’OM-D E-M1 II semble venir tout droit de la lointaine époque de l’argentique. Il reprend ainsi les mêmes lignes que ses lointains ancêtres.

Des lignes qui lui confèrent un charme inimitable et qui devraient beaucoup plaire aux photographes les plus nostalgiques. Notamment ceux qui ont connu le fameux OM-1N.

Bon, et par rapport au modèle précédent. Le boîtier est un peu plus massif et Olympus a également redessiné la poignée afin de rendre son boîtier plus agréable en main. Pari réussi. La préhension est très bonne et on se sent très vite comme chez soi.

J’avais un peu peur de me retrouver à l’étroit. Toutefois, et même en étant habitué à mon D810, cela n’a pas été le cas.

La finition de l’appareil est remarquable, c’est indéniable. Entièrement fait en magnésium, le boîtier est extrêmement léger et il est du coup très facile à manier. Il a aussi la bonne idée d’être tropicalisé et il pourra donc résister à la poussière, au sable et aux averses.

L’ergonomie est bien pensée. L’interrupteur se trouve à gauche et il est intégré à un bouton donnant un accès direct aux modes rafale, aux options relatives au HDR et à l’autofocus. Le prisme est couronné pour sa part d’une griffe porte-accessoire. Comme évoqué un peu plus haut, le boîtier n’embarque pas de flash et il faudra donc penser à se munir de son accessoire en cas de besoin.

La molette des modes vient ensuite. Elle est massive et suffisamment résistante pour ne pas tourner toute seule en pleine action. Une bonne chose, assurément.

Deux molettes sont intégrées à la poignée. La première nous tombera sous l’index, la seconde sous le pouce. Elles nous donneront un accès direct aux réglages de notre choix. Olympus a poussé très loin les possibilités en termes de personnalisation et il sera ainsi possible d’accéder n’importe quelle commande à n’importe quel bouton ou n’importe quelle molette.

Le déclencheur est directement intégré à la molette la plus avancée. Deux boutons l’accompagnent : le bouton Fn1 et le bouton permettant de lancer l’enregistrement d’une vidéo.

L’offre est aussi très complète à l’arrière. Là, on retrouve une croix directionnelle et une demi-douzaine de boutons. Certains nous permettront de modifier les informations affichées à l’écran, d’autres de prendre la main sur les options comme l’A-EL et l’AF-L.

Le viseur offre un bon dégagement et il est très confortable, même pour les porteurs de lunettes. Le rendu est évidemment moins bon que sur de l’optique, mais le constructeur a opté pour une dalle très bien définie.

L’écran intégré est tout simplement formidable pour sa part. Olympus a eu l’intelligence de le monter sur une rotule et il pourra donc pivoter dans tous les sens. Du coup, les vidéastes pourront même se filmer eux-mêmes.

Le tactile est très réactif pour sa part et il est parfaitement possible de faire la mise au point en tapant sur la zone de son choix. Les réglages ne sont pas tous configurables au doigt en revanche et c’est dommage, d’autant que les menus sont extrêmement denses. Trop, même.

Dans l’absolu, cela ne m’a pas vraiment dérangé, mais cela n’a rien de surprenant, car les menus de mon D810 ne sont pas forcément mieux organisés. Toutefois, il faudra compter un temps d’adaptation afin de commencer à trouver ses marques.

La connectique est placée sur la tranche gauche du boîtier, sous des languettes en plastique. Olympus a opté pour un plastique rigide afin de conserver une certaine résistance aux torsions et c’est une bonne chose. En revanche, ces languettes sont impossibles à retirer lorsque l’écran est totalement déplié.

La trappe d’accès aux cartes mémoires se trouve de l’autre côté. L’EM-1 II pourra accepter deux cartes SD. Il sera possible de cumuler leur espace de stockage ou d’utiliser la seconde carte comme solution de sauvegarde.

Comme souvent, Olympus a choisi de placer le compartiment de la batterie en dessous du boîtier, non loin de la vis de fixation. Il faudra impérativement retirer l’appareil de son trépied pour pouvoir la changer.

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Le 12-40mm PRO a droit à des finitions très soignées.
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Le pare-soleil protégera l’objectif de tous les arcs lumineux.
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L’objectif est assez lourd en main.
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Une photo de famille.

Qualité des images

L’OM-D E-M1 II est équipé d’un capteur de 20 millions de pixels et d’un système autofocus hybride fonctionnant à corrélation de phase et détection de contraste. Le socle technique est donc plutôt solide, d’autant que de nombreux boîtiers Micro 4/3 se cantonnent habituellement à des capteurs de 16 millions de pixels.

Olympus a en outre choisi de retirer le filtre passe-bas afin que son boîtier puisse récupérer le maximum de détails sur les scènes photographiées.

Dans les faits, le boîtier est capable d’obtenir des photos avec un beau piqué.

Cela vaut d’ailleurs pour les scènes lumineuses, mais aussi pour les photos prises dans l’obscurité. L’OM-D E-M1 II gère en effet très bien la montée en sensibilité et les photos shootées  à 6 400 ISO resteront ainsi parfaitement exploitables. En cas de besoin, il sera évidemment possible de monter plus haut, mais le résultat ne sera pas des plus probants.

L’autofocus, lui, est un véritable régal à utiliser. Il faut dire aussi que le constructeur n’a pas fait les choses à moitié puisque le nombre de collimateurs atteint les 121 points, contre 37 pour la précédente version du boîtier. Histoire d’en remettre une couche, Olympus a opté uniquement pour des collimateurs croisés. La couverture de l’autofocus tourne pour sa part autour des 70 %.

Dans les faits, il s’en sort extrêmement bien et la mise au point est extrêmement rapide en toute occasion, même lorsque la lumière vient à manquer. Il arrivera parfois que le moteur patine légèrement, mais cela reste extrêmement rare.

Les adeptes de la mise au point manuelle n’ont pas été oubliés non plus. Olympus a en effet eu la bonne idée d’intégrer une fonction de focus peaking afin de leur faciliter la vie.

L’OM-D E-M1 II est présenté comme un des boîtiers les plus rapides de sa génération. Dans les faits, il est effectivement très nerveux. Il l’est même autant que mon merveilleux D810. Le mode rafale, par exemple, permettra d’atteindre une cadence maximale de 18 images par seconde. Du moins en théorie. Dans les faits et en prenant en compte le buffer, on tournera plutôt autour de 15 images par seconde.

Qualité des vidéos

Olympus a clairement mis l’accent sur la vidéo pour son nouveau boîtier.

Le modèle précédent se limitait en effet en 1080p, mais celui-là va beaucoup plus loin et il est ainsi capable de filmer en 4K, avec un débit maximal de 237 Mb/s. La cadence d’image est pour sa part limitée à 24 ips dans ce mode. Pour aller plus loin, il faudra descendre en 1080p.

Là, on pourra atteindre une cadence d’image de 50 ips.

En mode vidéo, il est donc possible d’obtenir un bon niveau de détails. La dynamique n’est pas mauvaise non plus, mais le boîtier n’est pas toujours à l’aise avec les hautes lumières.

Olympus semble aussi avoir pas mal bossé sur la restitution des couleurs. Elles sont en effet très bien équilibrées. En revanche, l’appareil reste limité par la taille de son capteur en termes de flou d’arrière-plan.

En revanche, là où il excelle, c’est au niveau de la stabilisation.

Olympus a en effet pourvu son nouveau boîtier de son dernier système de stabilisation, un système fonctionnant sur 5 axes différents. Et là, autant vous le dire tout de suite, l’OM-D E-M1 II met une belle claque à tous ses concurrents. Ce fameux stabilisateur est redoutable d’efficacité et il permettra même aux vidéastes de se passer de steadycam dans la plupart des situations.

Mais ce stabilisateur a aussi un autre avantage indéniable : il réduit considérablement le risque de flou de bouger.

Beaucoup de gens l’oublient, mais la qualité des images n’est pas le seul point important en matière de vidéo. Le son est aussi une variable à prendre en considération.

Le microphone de l’OM-D E-M1 II ne brille clairement pas par son efficacité, mais Olympus a eu la très bonne idée d’équiper son boîtier d’une griffe porte-accessoires, d’une entrée microphone et d’une sortie casque. Tous les boîtiers – même experts – ne vont pas aussi loin.

YouTube video

Conclusion

L’OM-D E-M1 II n’est pas un hybride comme les autres, c’est indéniable. Rapide et réactif, il est en effet capable de délivrer des images d’excellente qualité et son stabilisateur 5-axes est tout simplement monstrueux, que ce soit en photo ou en vidéo.

De ce côté-là, Olympus a d’ailleurs décidé de muscler son offre et le passage à la 4K est évidemment une très bonne chose, d’autant que nous sommes de plus en plus nombreux à filmer avec notre appareil photo.

Bref, il s’agit d’une très belle surprise.

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